Le Génie Celtique et le monde invisible
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LE CENTRE SPIRITE LYONNAIS<br />
http://spirite.free.fr<br />
L'AUVERGNE. 40<br />
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Dans une oeuvre récente intitulée : l'Initiation de Vercingétorix 19, M.<br />
André <strong>Le</strong>bey nous fournit des détails fort intéressants sur l'éducation<br />
religieuse <strong>et</strong> politique du jeune chef arverne. D'abord, il nous fait assister<br />
à plusieurs scènes vivantes <strong>et</strong> colorées où <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s, dits « colliers<br />
d'or », responsab<strong>le</strong>s de la mort tragique de Celtil, se livrent à ce genre<br />
d'intrigue qui a perdu la Gau<strong>le</strong>, surveillant avec une haine jalouse <strong>le</strong>s<br />
progrès du jeune homme dans la crainte de représail<strong>le</strong>s. Puis, c'est <strong>le</strong><br />
voyage de Vercingétorix, traversant <strong>le</strong>s vastes solitudes sylvestres qui<br />
séparent <strong>le</strong>s tribus, visitant la forêt sacrée des Carnutes, où il participe à<br />
la grande cérémonie annuel<strong>le</strong> présidée par l'archidruide <strong>et</strong> par la grande<br />
prêtresse de l'î<strong>le</strong> de Sein, sa visite à Carnac, où il accomplit d'autres<br />
rites. Là. aux heures du crépuscu<strong>le</strong>, il écoute <strong>le</strong>s chants du barde,<br />
affirmant <strong>le</strong> Dieu suprême : « Je crois à un Dieu unique, éternel, qu'on<br />
ne sait pas, qu'on ne saura sans doute jamais. Je crois à celui qui est, à<br />
celui qui sera, puisque c'est <strong>le</strong> même, à celui qui devient <strong>et</strong> fut toujours,<br />
puisque c'est <strong>le</strong> même encore. <strong>Le</strong> chemin qui mène à son inconnu<br />
commence au sacrifice volontaire. »<br />
Sous la direction d'un druide, guide tutélaire <strong>et</strong> familier, il va recueillir<br />
dans <strong>le</strong>s sanctuaires la connaissance de c<strong>et</strong>te grande doctrine, au suj<strong>et</strong> de<br />
laquel<strong>le</strong> Dom Martin a pu dire « qu'el<strong>le</strong> n'était empruntée à aucun autre<br />
peup<strong>le</strong> ». Sans doute, dans ces récits, il faut faire la part de la fantaisie,<br />
mais <strong>le</strong>s principaux faits n'en reposent pas moins sur une base historique.<br />
Ce qu'il y a de plus remarquab<strong>le</strong> dans c<strong>et</strong> ouvrage, ce sont <strong>le</strong>s pages<br />
consacrées à l'entr<strong>et</strong>ien so<strong>le</strong>nnel <strong>et</strong> secr<strong>et</strong> des deux druides sur la grève<br />
br<strong>et</strong>onne en face des î<strong>le</strong>s sacrées. L'un, Divitiac, est l'admirateur <strong>et</strong> l'allié<br />
des Romains, l'autre Macarven, précepteur de Vercingétorix, n'a en vue<br />
que l'avenir <strong>et</strong> la grandeur de la Gau<strong>le</strong>, <strong>le</strong> développement de son libre<br />
génie en dehors de toute ingérence étrangère.<br />
Divitiac revient d'un voyage à la vil<strong>le</strong> éternel<strong>le</strong>, ébloui par la gloire<br />
politique <strong>et</strong> la sp<strong>le</strong>ndeur monumenta<strong>le</strong> de Rome. Il rêve d'une alliance<br />
qu'il juge nécessaire pour compléter la puissance de la Gau<strong>le</strong> <strong>et</strong> assurer<br />
son rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong>.<br />
Macarven rappel<strong>le</strong> à son interlocuteur la corruption <strong>et</strong> <strong>le</strong> scepticisme<br />
des Romains, <strong>le</strong>ur rapacité, <strong>le</strong>ur soif de domination <strong>et</strong> surtout l'astuce <strong>et</strong><br />
19 Albin Michel, éditeur, 22, rue Huyghens, Paris.