Le Génie Celtique et le monde invisible
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LE CENTRE SPIRITE LYONNAIS<br />
http://spirite.free.fr<br />
L'AUVERGNE. 44<br />
Dans une lutte effrayante de trois jours, l'élan furieux des Arvernes<br />
enfonce <strong>le</strong>s lignes romaines, mais la trahison des Eduens annihi<strong>le</strong> <strong>le</strong>urs<br />
efforts <strong>et</strong> l'armée gauloise se disperse, abandonnant <strong>le</strong>s défenseurs<br />
d'Alésia à <strong>le</strong>ur sort.<br />
Vercingétorix vaincu aurait pu fuir, mais il préféra s'offrir en victime<br />
expiatoire afin d'épargner la vie de ses compagnons d'armes. César étant<br />
assis sur un tribunal au milieu de ses officiers, on vit <strong>le</strong>s portes d'Alésia<br />
s'ouvrir. Un cavalier de haute tail<strong>le</strong> couvert d'une magnifique armure en<br />
sort au galop, fait décrire trois cerc<strong>le</strong>s à son cheval autour du tribunal <strong>et</strong>,<br />
d'un air fier <strong>et</strong> grave, j<strong>et</strong>te son épée aux pieds du proconsul. C'était <strong>le</strong><br />
chef arverne qui se livrait lui-même à son ennemi. <strong>Le</strong>s Romains<br />
impressionnés s'écartent avec respect, mais César, montrant par là la<br />
bassesse de son caractère, l'accab<strong>le</strong> d'injures, <strong>le</strong> fait charger de chaînes,<br />
conduire à Rome <strong>et</strong> j<strong>et</strong>er dans la prison Mamertine, cachot sombre où<br />
l'on ne pénétrait que par la voûte. Après six ans d'une affreuse captivité<br />
il en fut r<strong>et</strong>iré pour figurer au triomphe de César, après quoi il fut livré<br />
au bourreau.<br />
Un jour, à la suite des temps, ces deux hommes se rencontrèrent de<br />
nouveau servant une même cause, sous un même étendard. César<br />
s'appelait alors Napoléon Bonaparte <strong>et</strong> Vercingétorix était devenir <strong>le</strong><br />
général Desaix. A Marengo, lorsque la batail<strong>le</strong> semblait perdue pour <strong>le</strong>s<br />
Français, ce dernier arriva juste à point avec sa division pour sauver son<br />
ancien ennemi, <strong>et</strong> ce fut là toute sa vengeance !<br />
Ed. Schuré écrit au suj<strong>et</strong> de Desaix, après avoir rappelé ses hauts<br />
faits 21 : « Il fut la modestie dans la force, l'énergie dans l'abnégation. Il<br />
rechercha toujours <strong>le</strong> second rang <strong>et</strong> s'y conduisit comme au premier.<br />
Frappé mortel<strong>le</strong>ment à Marengo dans c<strong>et</strong>te grande batail<strong>le</strong> qu'il fit<br />
gagner au premier Consul <strong>et</strong> craignant que sa mort ne décourageât <strong>le</strong>s<br />
siens, il dit simp<strong>le</strong>ment à ceux qui l'emportaient : « N'en dites rien. »<br />
Dans ces détails historiques, ne trouve-t-on pas une confirmation de ce<br />
que nous ont dit nos instructeurs de l'espace sur l'identité de ces deux<br />
personnages : Vercingétorix <strong>et</strong> Desaix, animés par un même esprit au<br />
cours des sièc<strong>le</strong>s ? Il en fut ainsi de César <strong>et</strong> de Napoléon <strong>et</strong> de beaucoup<br />
d'autres cas semblab<strong>le</strong>s.<br />
Si <strong>le</strong> regard de l'homme pouvait sonder <strong>le</strong> passé <strong>et</strong> reconstituer <strong>le</strong> lien<br />
qui unit ses vies successives, bien des surprises lui seraient réservées,<br />
mais aussi que de mauvais souvenirs <strong>et</strong> d'angoisses viendraient se mê<strong>le</strong>r<br />
21 Ed. SCHURE, <strong>le</strong>s Grandes Légendes de France, p. 65.