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103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

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L'Étoile-Absinthe<br />

tournées <strong>103</strong>-<strong>104</strong><br />

comporte plus de vingt nouvelles entrées<br />

pour ces vingt-cinq dernières années. Il<br />

serait de mauvaise grâce de déplorer<br />

l'absence de telle ou telle représentation,<br />

vu le nombre de fois au'Ubu Roi<br />

est joué. Signalons toutefois que quelques-uns<br />

<strong>des</strong> spectacles ont été commentés<br />

par le Collège de 'Pataphysique<br />

et que ses Monitoires peuvent servir de<br />

fonds documentaire au même titre que<br />

Le Monde et Libération. La création de<br />

César-Antechrist à Eastbourne le 25<br />

octobre 1997 (voir L'Étoile-Absinthe<br />

75-76, p. 37) aurait pu retenir l'attention<br />

puisqu'il s'agissait de transposer l'héraldique<br />

de la pièce réputée impossible<br />

à jouer sur un théâtre en carton (même<br />

principe que le théâtre d'Épinal), ce qui<br />

avait en soi une cohérence évidente, et<br />

puisque l'auteur de ces lignes y était pour<br />

quelque chose, nous pouvons affirmer<br />

que toutes les ressources du petit théâtre<br />

(éclairage directionnel par ampoules<br />

colorées et diorama, équivalence de l'acteur<br />

et du décor...) semblaient avoir été<br />

faites pour accommoder une telle pièce.<br />

Reste l'absence au répertoire <strong>des</strong> représentations<br />

d'il bu Roi au lycée, projet<br />

de recensement fou, follement difficile,<br />

avouons-le, et pourtant, n'est-ce pas là<br />

que la geste d'Ubu peut renouer avec ses<br />

origines potachiques ? Mais la création<br />

artistique au lycée est vouée à l'éphémère,<br />

à la disparition, et c'est tout l'art<br />

de <strong>Jarry</strong> à ses débuts d'avoir su préserver<br />

l'esprit potachique créateur, dont un <strong>des</strong><br />

principes est d'introduire le cours de<br />

science dans la littérature, et le cours de<br />

littérature dans la science. Mais là, nous<br />

passons de ce premier livre sur <strong>Jarry</strong> de<br />

Henri Béhar au deuxième, Les Cultures<br />

de <strong>Jarry</strong>. C'est dire si Henri Béhar, par<br />

148<br />

l'importance qu'il a donné à deux mots,<br />

potachique et cultures (au pluriel), a su,<br />

déjà, aligner l'encoche et le point de mire<br />

d'une poétique <strong>d'Alfred</strong> <strong>Jarry</strong>.<br />

Paul Edwards<br />

<strong>Jarry</strong> et W.C. Morrow<br />

DANS son unique compte rendu<br />

consacré à l'œuvre traduite de<br />

l'Américain William Chambers Morrow<br />

(1854-1923), <strong>Jarry</strong> situe certes son<br />

recueil de contes Le Singe, l'idiot et<br />

autres gens dans la lignée de Kipling et<br />

de Poe, mais il insiste à deux reprises sur<br />

l'originalité du conteur. Éloge suprême.<br />

Louons donc Phébus qui vient de sortir<br />

la première réédition de la traduction,<br />

et en plus avec un réel soin éditorial :<br />

la traduction originale est respectée,<br />

et on annonce qu'elle fut vérifiée en<br />

regard de l'anglais, et que les quelques<br />

menues erreurs ou maladresses furent<br />

corrigées ; aucune note ne vient alourdir<br />

un texte étonnamment limpide, mais une<br />

bibliographie bien fournie clôt utilement<br />

l'ouvrage. Dans sa préface, Éric Dussert<br />

nous raconte la vie de Morrow et la<br />

fortune critique du recueil qui, pour<br />

aller vite, ne s'est jamais imposé sinon<br />

chez les spécialistes de la littérature<br />

fantastique (l'édition originale est<br />

très recherchée), mais qui fait figure<br />

depuis peu de classique underground en<br />

Amérique. On apprend que le critique<br />

le plus perspicace, le plus élogieux et le<br />

premierà promouvoir Morrow en France<br />

fut... Alfred <strong>Jarry</strong>.<br />

Au-delà de notre intérêt pour un écrivain<br />

qui est effectivement un digne héritier<br />

de Poe dans l'épouvante et de Kipling<br />

pour l'intrigue, ce qui peut nous émou-

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