29.06.2013 Views

103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

103/104 : Colloque 2003, etc. - Société des Amis d'Alfred Jarry

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Laurent de Freitas<br />

ALA LUMIÈRE <strong>des</strong> récentes étu<strong>des</strong> 1 qui ont accompagné l'exposition<br />

qui s'est tenue fin 2000 à Valence en Espagne De los nabis à la 'pataflsica,<br />

de la découverte de lettres inédites de Filiger à Fargue et de<br />

documents ayant trait au séjour de Fargue à Pont-Aven, comme de la redécouverte<br />

du portrait de Fargue par le Douanier Rousseau 2, il nous paraît intéressant<br />

d'examiner la façon dont Fargue et <strong>Jarry</strong> ont intégré le milieu de la<br />

peinture d'avant-garde de l'époque, leurs préférences et leurs goûts communs<br />

en matière picturale, et la place que la peinture occupe dans leur démarche<br />

artistique et personnelle.<br />

En effet, dès que l'on évoque les années 1892-1894, que ce soit au sujet de<br />

Fargue ou de <strong>Jarry</strong>, l'autre est immédiatement cité et l'on évoque leur pérégrination<br />

commune dans les galeries et les salons de peinture. Fargue lui-même<br />

raconte ces errances dans ses souvenirs 1 :<br />

« Nous commencions aussi à aller voir de la peinture chez <strong>des</strong> peintres<br />

et dans <strong>des</strong> expositions. Dans l'une d'elles, chez Durand-Ruel, nous rencontrâmes<br />

Gauguin vers 1895. » [en fait l'exposition Gauguin eu lieu chez<br />

Durand-Ruel en novembre 1893] [...] « Avec <strong>Jarry</strong> nous séchions quelques<br />

cours, et nous allions dans Paris, à la découverte. Les clochers, les filles,<br />

les rues, sous les ciels venteux pleins de chevauchées...<br />

« Un jour que je passais rue Le Peletier, je fus arrêté net par l'aspect<br />

bizarre et séduisant de quelques tableaux.exposés dans la vitrine d'une<br />

petite boutique. Presque sans m'en rendre compte, j'étais entré. Le marchand<br />

vint à ma rencontre et me présenta un catalogue. Il était petit,<br />

bedonnant, roux, triste et coiffé d'une calotte. Pendant que j'examinais<br />

les tableaux avec un intérêt passionné, je sentis un regard peser sur moi.<br />

Je levai la tète et vis un jeune homme aux yeux perçants, au teint mat,<br />

coiffé d'un feutre déformé avec galbe, cravate lavallière, pantalon flottant,<br />

qui me dévisageait. Il se présenta. C'était le peintre Fabien Launay, qui<br />

était si bien doué, et qui devait mourir prématurément. [...]<br />

« Nous fréquentions beaucoup chez Le Barc de Boutteville. Il y avait<br />

1. Jean-Paul Morel, «Ambroise Vollard : Donde y como conoci al Père Ubu », p. 79,<br />

Alfred <strong>Jarry</strong>, De los Nabis a la 'patafisica, Catalogue de l'exposition l'IVAM Centre Julio<br />

Gonzalez, Valence, 2000 & Emmanuel Guigon, De la pintura a la 'patafisica, p. 113,<br />

idem.<br />

2. Sur les lettres de Filiger, voir : L. de Freitas,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!