ALFRED JARRY DE L'HÉRALDIQUE À L'IDENTITÉ DES CONTRAIRES « ...où tout sera par blason. » (Alfred <strong>Jarry</strong>, les Minutes de sable mémorial Pléiade, O. C. I, p. 170)' par Frédéric Chambe 1. Ce travail prolonge un précédent, paru dans les tournées 35-36 (pp. 6-17) de L'Étoile- Absinthe, en 1987. Il s'inspire largement de l'intervention fondatrice de Jean-Hugues Sainmont dans le n° 5-6, en 79 E.P., <strong>des</strong> Cahiers du Collège de 'Pataphysique : « Petit guide illustré pour la visite de César-Antechrist » (pp. 53-65), où l'auteur ouvre la voie à l'étude du thème héraldique et illumine la démarche artistique de <strong>Jarry</strong> de toute sa science; de l'appareil critique établi par Michel Arrivé pour le premier volume <strong>des</strong> Œuvres complètes dans la Pléiade ; enfin de la réflexion de Helga Finter : « Blasons de l'hétérogène en acte(s) », publiée dans la Revue <strong>des</strong> sciences humaines, n° 203 (1986-3), réflexion qui se situait toutefois dans une perspective différente de celle-ci.
Frédéric Chumbe I - Le panorama héraldique LE BLASON est une image peinte ou gravée sur l'écu (ou brodée sur la bannière) du chevalier, marque de reconnaissance au combat. Au fil du temps, l'héraldique s'est codifiée, jusqu'à devenir une spécialité de généalogistes, une galerie de belles images, le siège de prétentions, justifiées ou non, à la noblesse. Au bout du compte, elle est un carrefour notionnel : tout à la fois art, langage, code, science, doctrine, théorie, système (et autres), elle a pour fonction de figurer une entité (famille ou autre) au moyen de quatre sortes de marques : — <strong>des</strong> couleurs : « métaux » (or = jaune, argent = blanc) ; « émaux » (quatre ou cinq, selon les sources 2 : gueules = rouge, azur = bleu, sable - noir, sinople = vert, avec éventuellement le pourpre) ; « fourrures » (l'hermine et le vaif) en diverses variantes. Les couleurs, dans la gravure noir/blanc, se différencient par le <strong>des</strong>sin : points, hachures, zébrures, <strong>etc</strong>. ; — <strong>des</strong> partitions de l'écu (verticales, horizontales, diagonales diversement combinées, et parfois d'une complexité byzantine, du fait de filiations, d'alliances ou de conquêtes territoriales) ; — <strong>des</strong> pièces honorables (figures géométriques telles que pal, fasce, giron, pile, cotice, pour ne citer que celles que nous rencontrerons ici). La pièce honorable peut à l'occasion se faire partition de l'écu ; — <strong>des</strong> meubles (innombrables objets : artisanaux, minéraux, végétaux, animaux, humains, plus ou moins stylisés). Ici, tout est possible. Par exemple, l'Italien Barthélémy Coglione (en italien : couillon) fut autorisé par René d'Anjou à « porter » par « homonymie » : « écartelé <strong>des</strong> armes d'Anjou ancien, et d'argent coupé de gueules à trois paires de testicules attachés de l'un en l'autre » (on verra ci-<strong>des</strong>sous ce que sont les « armes parlantes »). La langue héraldique, comme toute langue technique, se préoccupe au premier chef d'exactitude et d'efficacité. À ce titre, la synonymie lui est interdite : les mots ont un seul sens, et chacun est le seul à le détenir. Elle n'est pas faite pour exprimer, mais pour décrire et expliquer. Il ne saurait y avoir d'herméneutique héraldique. Blasonner se réduit à combiner diversement <strong>des</strong> termes puisés dans un corpus limité, répartis, si l'on veut bien, en un lexique et une syntaxe. D'une part, le vocabulaire est composé de mots rares ou disparus, comme otelle, alérion, saffre, redorte, gumène, <strong>etc</strong>. ; ou de mots du langage courant, mais pris dans <strong>des</strong> acceptions complètement inédites, tels vol, brisure, rampant, sommé, versé, massacre, rustre, diffamé, <strong>etc</strong>. On est bien obligé de recourir à <strong>des</strong> ouvrages comme le Dictionnaire <strong>des</strong> termes du Blason, de Rietstap, qui nous servira ici, principalement. 2. Le nombre de ces émaux serait porté à une quinzaine au cours du temps. 42
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