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Allo, Hercule Poirot..

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affreux. L’homme lui-même était horrible à voir et ses yeux brillaient d’un feu étrange.<br />

— Oui, un piège diablement adroit, hoqueta-t-il. Dermot, mon garçon, tu es flambé…<br />

Il attira l’appareil téléphonique vers lui et le jeune homme s’écria :<br />

— Que fais-tu ?<br />

— Je vais appeler Scotland Yard, dire que leur oiseau est ici sous clé. J’ai fermé la porte<br />

en entrant et la clé est dans ma poche. Inutile de regarder celle qui est derrière moi, elle<br />

conduit dans la chambre de Claire qui la ferme toujours à l’intérieur. Elle a peur de moi, tu<br />

comprends, et depuis longtemps, car elle devine toujours quand je pense à ce couteau ; un<br />

couteau bien aiguisé… Non, tu ne pourras pas…<br />

Dermot avait fait un mouvement pour sauter sur Trent mais celui-ci brandit soudain un<br />

revolver.<br />

— C’est le deuxième, ricana-t-il ! J’ai mis l’autre dans ton tiroir… après m’en être servi<br />

pour tuer le vieux West. Que regardes-tu par-dessus ma tête ? Cette porte ? Cela ne te<br />

servirait à rien, même si Claire l’ouvrait, pour toi, elle le ferait peut-être… Je t’aurais abattu<br />

avant que tu puisses bouger. Je ne te viserais pas au cœur, je me contenterais de t’estropier,<br />

afin de t’empêcher d’avancer. Tu sais que je suis un bon tireur. Je t’ai sauvé la vie une fois,<br />

idiot que j’étais. Non, je veux te voir pendre oui, pendre… Le couteau n’est pas pour toi : il<br />

est pour Claire, la jolie Claire, si blanche, si douce… Le vieux West le savait, c’est pourquoi il<br />

est venu ici ce soir. Pour se rendre compte si j’étais fou ou non. Il voulait m’enfermer pour<br />

que je ne puisse tuer Claire avec le couteau. J’ai été très rusé car j’ai pris sa clé et aussi la<br />

tienne. Je suis parti de la salle Grafton tout de suite. Je t’ai vu sortir de chez ton oncle, je suis<br />

rentré, j’ai tiré sur lui et suis reparti aussitôt. Ensuite, je suis allé mettre le revolver chez toi ;<br />

j’étais de retour à la salle Grafton presque aussi vite que toi et j’ai glissé la clé dans ta poche<br />

en te disant bonsoir. Peu importe que je te raconte tout cela car nul ne nous entend et quand<br />

tu seras pendu, je serai content que tu saches qui t’a conduit à la mort… Tu n’as aucune<br />

échappatoire, cela me fait rire… Oh ! tellement rire… À quoi penses-tu et qui regardes-tu ?<br />

— Je pense à ce que tu as dit tout à l’heure… Tu aurais mieux fait de ne pas rentrer,<br />

Trent.<br />

— Que veux-tu dire ?<br />

— Regarde derrière toi.<br />

Trent se retourna. Sur le seuil de la porte du fond, Claire se dressait avec l’inspecteur<br />

Verall…<br />

Trent agit très vite ; il tira et tomba en travers de la table. L’inspecteur bondit vers lui<br />

tandis que Dermot, les yeux fixés sur Claire n’arrivait pas à coordonner ses pensées ; son<br />

oncle, leur querelle, le terrible malentendu, les lois anglaises sur le divorce qui n’eussent<br />

jamais permis à la jeune femme de se libérer d’un mari fou. Nous devons tous la plaindre,<br />

avait dit l’aliéniste. Les mots prononcés par elle « ce serait laid, laid »… Oui, mais à présent…<br />

L’inspecteur se redressa et dit d’un air vexé :<br />

— Il est mort.<br />

— Oui, murmura Dermot, il a toujours été bon tireur…

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