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Allo, Hercule Poirot..

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suppose que je vous parais folle. »<br />

— Du tout, extrêmement saine d’esprit au contraire. Tous les gens sains prévoient le<br />

danger quand il est proche d’eux.<br />

— Vous ne comprenez pas, répondit Magdeleine, je n’avais pas peur pour moi.<br />

— Alors pour qui ?<br />

Elle secoua la tête d’un air étonné et murmura :<br />

— Je ne sais pas, puis elle reprit : J’ai écrit S. O. S. par intuition, car j’avais la certitude,<br />

absurde sans doute, qu’on ne me permettrait pas de vous parler. Je ne sais pas ce que je<br />

voulais vous demander et je ne le sais pas davantage maintenant.<br />

— Peu importe, dit Mortimer, je le ferai.<br />

— Que pouvez-vous faire ?<br />

Il sourit :<br />

— Réfléchir.<br />

Elle le regarda avec inquiétude mais il reprit :<br />

— Oui, on peut agir beaucoup en réfléchissant, vous ne croiriez pas à quel point. Hier soir,<br />

juste avant le repas, y a-t-il eu un mot ou une phrase qui ait attiré votre attention ?<br />

Magdeleine fronça les sourcils :<br />

— Je ne crois pas, ou plutôt, j’ai entendu mon père dire à ma mère que Charlotte lui<br />

ressemblait d’une façon frappante, puis, il a ri d’une manière étrange. Cependant y a-t-il là<br />

quelque chose d’anormal ?<br />

— Non, répondit Mortimer lentement, sauf que Charlotte ne ressemble pas à votre mère.<br />

Il garda le silence pendant un instant, leva les yeux et constata que la jeune fille semblait<br />

anxieuse.<br />

— Rentrez, mon enfant, lui dit-il, et ne vous tourmentez plus, laissez-moi faire.<br />

Elle se dirigea vers le cottage, tandis que Mortimer continuait sa route, puis il s’allongea<br />

sur l’herbe, ferma les yeux et se concentra pour réfléchir.<br />

Johnnie, Johnnie. Il en revenait toujours à ce garçon qui était complètement innocent de<br />

toute l’atmosphère de suspicion et d’intrigues qui l’entourait mais qui en était cependant le<br />

pivot. Il se souvint du bruit qu’avait fait la tasse de Mrs Dinsmead lorsqu’elle l’avait laissé<br />

tomber. Pourquoi avait-elle été si troublée ? À cause de l’allusion banale qu’il avait faite au<br />

sujet des recherches chimiques de son fils ? Sur le moment, il ne s’était pas intéressé à Mr<br />

Dinsmead, mais maintenant il le voyait clairement, tenant sa tasse à mi-chemin de sa<br />

bouche.<br />

Cette idée le ramena vers Charlotte, telle qu’elle lui était apparue quand la porte s’était<br />

ouverte la veille au soir. Elle le regardait par-dessus le bord de sa tasse… puis, vint une autre<br />

réminiscence, celle de Dinsmead vidant toutes les tasses et disant « ce thé est froid ».<br />

Pourtant, la vapeur sortait. Le thé ne devait pas être froid. Il se souvint d’un article qu’il avait<br />

lu peu de temps auparavant et qui racontait l’histoire d’une famille entière empoisonnée par<br />

la négligence d’un gamin qui avait laissé de l’arsenic dans un garde-manger ; le poison était<br />

tombé sur un pain.<br />

Mr Dinsmead avait peut-être également lu ce journal. Le problème lui parut s’éclaircir et<br />

une demi-heure plus tard, il se leva.<br />

Le soir était encore revenu dans le cottage ; il y avait des œufs pochés et une boîte de<br />

conserves. Mrs Dinsmead sortit de la cuisine chargée de la grosse théière et les divers

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