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Allo, Hercule Poirot..

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Quelqu’un d’autre s’était également levé de bonne heure et, au fond du jardin, il aperçut<br />

Charlotte qui, appuyée contre la barrière, regardait les collines. Les pulsations de son cœur<br />

s’accélérèrent tandis qu’il s’apprêtait à la rejoindre, car dès le début, il avait été convaincu<br />

que le message venait d’elle. Lorsqu’il s’approcha, elle se retourna et lui souhaita le bonjour.<br />

Son regard était franc, ingénu, et ne laissait deviner aucune complicité secrète.<br />

— Belle matinée, dit-il en souriant, le temps contraste totalement avec celui d’hier soir.<br />

— C’est certain.<br />

Il brisa une petite branche sur un arbre voisin et, à l’aide de cette baguette, il commença<br />

lentement à écrire sur le sable à ses pieds. Il traça d’abord un S puis un O, puis un autre S<br />

tout en dévisageant la jeune fille, mais il ne vit en elle aucune trace de compréhension.<br />

— Savez-vous ce que ces lettres représentent ? dit-il à brûle-pourpoint.<br />

Charlotte fronça un peu les sourcils et demanda :<br />

— Ne sont-ce pas celles que les navires envoient quand ils sont en perdition ?<br />

Mortimer acquiesça et répondit d’un ton calme :<br />

— Quelqu’un les a tracées hier soir sur ma table de chevet ; j’ai pensé que ce pouvait être<br />

vous.<br />

Elle le regarda en ouvrant tout grands les yeux et répondit :<br />

— Moi ? oh ! non.<br />

Donc, il s’était trompé, il en éprouva un vif désappointement car cela lui arrivait bien<br />

rarement. Il insista :<br />

— En êtes-vous certaine ?<br />

— Oh ! oui.<br />

Ils se retournèrent et marchèrent lentement vers la maison. Charlotte paraissait<br />

préoccupée et répondit au hasard à quelques remarques que fit son compagnon. Soudain,<br />

elle s’écria, d’une voix basse et anxieuse :<br />

— C’est très curieux que vous me posiez cette question au sujet de ces trois lettres<br />

S. O. S. Bien entendu, je ne les ai pas tracées, mais j’aurais pu le faire.<br />

Cleveland s’arrêta, la dévisagea et elle reprit très vite :<br />

— Cela paraît ridicule, je le sais, mais j’ai eu peur, tellement peur… Quand vous êtes<br />

entré hier soir, il m’a semblé que vous apportiez une réponse.<br />

— De quoi avez-vous peur ? dit-il vivement.<br />

— Je ne sais pas.<br />

— Vous ne savez pas ?<br />

— Je crois que c’est de la maison, car depuis que nous sommes arrivés ici, ma frayeur n’a<br />

fait que grandir. Tous ceux qui m’entourent me paraissent changés, mon père, ma mère,<br />

Magdeleine, sont très différents.<br />

Mortimer ne répondit pas tout de suite et Charlotte continua :<br />

— Savez-vous que l’on dit que cette maison est hantée ?<br />

— Comment ? Son intérêt s’éveilla immédiatement.<br />

— Un homme y a assassiné sa femme, il y a plusieurs années. Nous ne l’avons appris<br />

qu’après être arrivés ici. Mon père déclare qu’il est ridicule de penser aux fantômes mais je…<br />

ne suis pas sûre.<br />

Mortimer réfléchissait rapidement et demanda d’un ton calme :<br />

— Est-ce que cet assassinat a été commis dans la chambre que j’ai occupé cette nuit ?<br />

— Je ne sais rien à cet égard, répondit Charlotte.

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