http://www.jeuverbal.fr Spitzer, L'effet de sourdine ... - le jeu verbal
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I, 1 :<br />
Il n'en faut point douter: vous aimez, vous brû<strong>le</strong>z.<br />
I, 1 :<br />
Et d'ail<strong>le</strong>urs quels périls vous peut faire courir<br />
Une femme mourante, et qui cherche à mourir?<br />
Phèdre atteinte d'un mal qu'el<strong>le</strong> s'obstine à taire,<br />
Lasse enfin d'el<strong>le</strong>-même et du jour qui l’éclaire,<br />
Peut-el<strong>le</strong> contre vous forger quelques <strong>de</strong>sseins?<br />
I, 2 :<br />
Son chagrin inquiet l'arrache <strong>de</strong> son lit :<br />
El<strong>le</strong> veut voir <strong>le</strong> jour : et sa dou<strong>le</strong>ur profon<strong>de</strong><br />
M'ordonne toutefois d'écarter tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>.<br />
I, 3 – Phèdre :<br />
Mes yeux sont éblouis du jour que je revoi ...<br />
OEnone :<br />
Vous vouliez vous montrer et revoir la lumière.<br />
Vous la voyez, Madame, et, prête à vous cacher,<br />
Vous haïssez <strong>le</strong> jour que vous veniez chercher!<br />
Phèdre :<br />
Nob<strong>le</strong> et brillant auteur d'une triste famil<strong>le</strong> ...<br />
So<strong>le</strong>il, je te viens voir pour la <strong>de</strong>rnière fois!<br />
OEnone:<br />
Les ombres par trois fois ont obscurci <strong>le</strong>s cieux<br />
Depuis que <strong>le</strong> sommeil n'est entré dans vos yeux,<br />
Et <strong>le</strong> jour a trois fois chassé la nuit obscure<br />
Depuis que votre corps languit sans nourriture ;<br />
Réparez promptement votre force abattue,<br />
Tandis que <strong>de</strong> vos jours prhs à se consumer<br />
Le flambeau dure encore et peut se rallumer.<br />
II, 3 :<br />
Je <strong>le</strong> vis, je rougis, je pâlis à sa vue ...<br />
Je sentis tout mon corps et transir et brû<strong>le</strong>r.<br />
Je reconnus Vénus et ses feux redoutab<strong>le</strong>s ...<br />
En vain sur <strong>le</strong>s autels ma main brûlait l'encens.<br />
…<br />
Ce n'est plus une ar<strong>de</strong>ur dans mes veines cachée:<br />
C'est Vénus tout entière à sa proie attachée ...<br />
J'ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur,<br />
Je voulais en mourant prendre soin <strong>de</strong> ma gloire,<br />
Et dérober au jour une flamme si noire.<br />
…<br />
Et que tes vains secours cessent <strong>de</strong> rappe<strong>le</strong>r<br />
Un reste <strong>de</strong> cha<strong>le</strong>ur tout prêt à s'exha<strong>le</strong>r.<br />
1, 2 :<br />
Et si l'amour d'un fils, en ce moment funeste,<br />
De mes faib<strong>le</strong>s esprits peut ranimer <strong>le</strong> reste.<br />
II, 5 :<br />
... ces dieux qui dans mon flanc<br />
Ont allumé <strong>le</strong> feu fatal à tout mon sang.<br />
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<strong>Spitzer</strong>, L’effet <strong>de</strong> <strong>sourdine</strong> dans <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> classique : Racine. 70