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La peinture romantique, essai sur l'évolution de la peinture française ...

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Les <strong>de</strong>ux pCAes <strong>de</strong> l'opinion divisée sont représentés, on le sait, par Tliiers<br />

et parDelécluze. Leurs jugements ont été souvent reproduits; on nous permettra,<br />

cependant, <strong>de</strong> les citer <strong>de</strong> nouveau.<br />

(( <strong>La</strong> force, dit Delécluze (1) dans cette page j)Our <strong>la</strong>quelle il ne prévoyait<br />

pas tant <strong>de</strong> célébrité, <strong>la</strong> force conduit à l'étu<strong>de</strong>. M. De<strong>la</strong>croix l'indique par son<br />

tableau <strong>de</strong> Dante et Virgile; ce tableau n'en est [)as un; c'est, comme on le dit,<br />

en style d'atelier, une vraie tartouil<strong>la</strong><strong>de</strong>. Cependant, au milieu <strong>de</strong>s objets<br />

bizarres ([ue le pclnlre a voulu rendre, il a été forcé <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s ligures doni les<br />

contours et <strong>la</strong> couleur sont pleins d'énergie; il y a du talent dans les corps <strong>de</strong>s<br />

damnés (jui s'efforcent d'entrer i<strong>la</strong>ns <strong>la</strong> bar(iue où naviguent les <strong>de</strong>ux poètes.<br />

Nous observons set<strong>de</strong>ment à ce peintre qu'il faut, absolument, qu'il fasse un<br />

bon ouvrage pour le premier Salon, car on ne passe pas <strong>de</strong>ux <strong>essai</strong>s <strong>de</strong> ce<br />

g-enre (:2). »<br />

« .Je ne crois pas m'y tromper, écrivait Tliiers, le H mai, M. <strong>de</strong> <strong>La</strong>croix a<br />

reçu le génie; qu'il avanceavec as<strong>sur</strong>ance, qu'il se livre aux immenses travaux,<br />

condition indispensable du talent, et ce (jui doit lui donner plus <strong>de</strong> confiance<br />

encore, c'est (pie l'ojjinion (pu' j'exprime ici <strong>sur</strong> son compte est celle <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s<br />

g-rands nuufres <strong>de</strong> l'Ecole. » Ce maître <strong>de</strong> l'Ecole était, on le sait. Gros dont <strong>la</strong><br />

généreuse symj)atliie avait inspiré l'article <strong>de</strong> Thiers.<br />

Le len<strong>de</strong>main, l"2 mai, Thiers revenait <strong>sur</strong> ce sujet avec plus d'enthousiasme<br />

encore : « Aucun tableau ne révèle mieux, à mon avis, disait-il, l'avenir d'un<br />

grand peinti'c que celui lic M. De<strong>la</strong>croix. C'est là <strong>sur</strong>tout qu'on peut remarquer<br />

ce jet <strong>de</strong> talent, cet é<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> supériorité naissante qui raiiinn^<br />

les espérances un peu découragées par le mérite trop modéré <strong>de</strong> tout le<br />

reste. »<br />

On a su grand gré à Thiers <strong>de</strong> ce jugement (pii a étalili sa réputation <strong>de</strong> con-<br />

naisseur. Peut-être, au fond, fut-il plus heureux qu'habile. 11 ne s'avisa <strong>de</strong> par-<br />

ler <strong>de</strong> De<strong>la</strong>croix (pie dans son (juatrième feuilleton (3), lorsqu'il eut reçu le<br />

mol d'ordre <strong>de</strong> Gros. Son enthousiasun^ se rég<strong>la</strong> <strong>sur</strong> celui d'un artiste dont <strong>la</strong><br />

parole rimuressionna. Comprenait-il bien le tableau dont il louait « <strong>la</strong> couleur<br />

simi)le et vigoureuse (pioi(pie un peu crue »? Littérateur égaré dans l'ai't, il eut<br />

<strong>la</strong> cluince d'appliquer juste, en prolitant d'un bon conseil, les éloi^es que, <strong>de</strong><br />

son propre mouvement, il décernait àDrolling(4) coumu- à Gérard, à Horace<br />

(1)<br />

Munileur, IS mai 1822.<br />

(2) 11 faul remarquer, d'ailleurs, (|ue le goût <strong>de</strong> Delécluze était moins as<strong>sur</strong>é qu'il ne se le figurait et<br />

que, quelques jours plus tard, le 29 mai, il attaquait le paysaiçe liistoriquc et se félicitait <strong>de</strong> l'abandon<br />

<strong>de</strong> l'Italie, pour l'Auvergne, <strong>la</strong> Suisse ou les Vosges, sans soupçonner te danger qu'il y avait, <strong>de</strong> ce côté-<br />

là aussi, pour les principes.<br />

(li) Le premier avait paru le 25 avril, di.r-seiil jours auparavant.<br />

(4) Aulcin- iTuii lion Samaritain. Constilutionnet, 'i mai.

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