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La peinture romantique, essai sur l'évolution de la peinture française ...

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— 305 —<br />

([iiol([iios I races <strong>de</strong> ron<strong>de</strong>ur g'ermanique ; mais <strong>la</strong> composition jjrit un caractère<br />

à <strong>la</strong> fois savant et naît", exempt <strong>de</strong> toute convention académique et ces œuvres<br />

furent, tout ensemble, et <strong>de</strong>s pastiches partiels et <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> bonne foi.<br />

Seul, Overbeck <strong>de</strong>vait rester toute sa vie fidèle à <strong>la</strong> règle nazaréenne. Dig-ne<br />

<strong>de</strong> vénération, puisqu'il ne renouera jamais à son rêve et sut conquérii- une p<strong>la</strong>ce<br />

originale parmi les artistes en cherchant constamment l'impersonnalilé.<br />

Tous les artistes allemands qui visitèrent l'Italie vers l'époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Restau-<br />

ration n'eurent pas <strong>de</strong>s visées aussi élevées que celles <strong>de</strong>s moines <strong>de</strong> Saint-Isi-<br />

dore — c'est le nom que se donnaient volontiers les Nazaréens. — Ouelques-<br />

uns se conléntèrent d'imiter l'exemple que leur donnaient Léopold Robert el<br />

Schnelz et peig-nirent <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie popu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l'Italie. Les tableaux que<br />

sig-nèrenl Biirkel. Mosbrug-ger, Scho<strong>de</strong>lberger, Kirner ou Théodore Wells (1 )<br />

semblentsingulièrement à ceux quepeignaientles imitateurs français <strong>de</strong> Robert,<br />

les Bonnefond on les Bonirote, n'ajoutent pas grand chose à <strong>la</strong> gloire artistique<br />

<strong>de</strong> l'AUemag'ne et ne mériteraient guère d'être cités s'ils ne montraient, <strong>sur</strong> un<br />

point étroit, un rapprochement <strong>de</strong> l'Allemagne et <strong>de</strong>là France.<br />

Trahissant <strong>la</strong> foi chrétienne à <strong>la</strong>quelle Overbeck restait fidèle, Cornélius revint<br />

en Allemagne et, <strong>de</strong> 1820 à 1830, il exécuta à Munich, dans <strong>la</strong> gljptothèque, <strong>de</strong>s<br />

fresques où il essaya d'appliquer à l'interprétation <strong>de</strong> l'antiquité <strong>la</strong> science qu'il<br />

avait acquise près <strong>de</strong>s maîtres religieux <strong>de</strong> l'Italie. Effort colossal pour renouveler<br />

<strong>de</strong>s fables banales et qui doit être admiré, pour sa puissance, alors même<br />

qu'on en critiquerait le résultat.<br />

Cornélius a emprunté aux fresques italiennes leurs gammes c<strong>la</strong>ires, <strong>de</strong>s cou-<br />

leurs conventionnelles, le ton rose du corps <strong>de</strong>s femmes, le ton <strong>de</strong> brique <strong>de</strong><br />

celui <strong>de</strong>s hommes; son <strong>de</strong>ssina <strong>de</strong>s scrupules exagérés d'analomiste, les draperies<br />

sont lour<strong>de</strong>s, les têtes pseudo-raphaélesques. Au total, il a déployé une science<br />

énorme mais n'a témoigné aucun sentiment <strong>de</strong>s harmonies colorées. Deux salles<br />

sont couverles <strong>de</strong> ses fresques, <strong>la</strong> Salle <strong>de</strong>sDieuJcei <strong>la</strong> Salle Troyenne. Chacune<br />

exprime un sentiment différent.<br />

<strong>La</strong> Salle <strong>de</strong>s Dieux, <strong>la</strong> plus parfaite<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux, est <strong>sur</strong>tout empreinte <strong>de</strong> sérénité.<br />

Cornélius y a rêvé une antiquité p<strong>la</strong>stique el impassible. Les compositions sont<br />

calmes et c<strong>la</strong>ires, formées <strong>de</strong> groupes pondérés oîi <strong>la</strong> vie se contient^ <strong>La</strong> Salle<br />

Troyenne, au contraire, respire l'horreur du drame. Là Cornélius est moins pré-<br />

paré et moins à son aise : il a beau forcer sa palette, assombrir les ombres, dé-<br />

ployer une science intempestive d'attitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> raccourcis, il ne dit pas, malgré<br />

(1) Biirkel (1802-1869), Campagne <strong>de</strong> Rome, 1835 (Musée <strong>de</strong> Stuttgard, s. a.) plusieurs tableaux à<br />

Munich ; Mosbruççer, le Récitateur Napolitain, 1830 (Musée <strong>de</strong> Karlsruhe, sous le no 358); J. Kirner<br />

(180G-18G6), Italienne et son enfant, 183-4 (même musée); Scho<strong>de</strong>lberger, Prière à <strong>la</strong> Madone, 1830 (Musée<br />

<strong>de</strong> Vienne, n" ii, voir aussi le n" 25) ; Théodore Wells, <strong>La</strong> Diseuse <strong>de</strong> bonne arenture, Piiris. IStil (Musée<br />

<strong>de</strong> Karlsruhe, n» 336).<br />

res

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