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La peinture romantique, essai sur l'évolution de la peinture française ...

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— -2!M —<br />

Reste Théophile Gaulier. I^es ci<strong>la</strong>lions (|iie ikmis avons données <strong>de</strong> ses pre-<br />

mières poésies suffisent, sansau<strong>de</strong> eoMinien<strong>la</strong>ire, à caractériser ramourindiscrel<br />

et quelque peu confus dont il Fui, au début, animé pour les arts. Quant à ses<br />

Salons et à son œuvre criticpie, ils nous écha])pent par les dates et nous n'avons<br />

pas à caractériser ces travaux auxquels il a donné tant d'instants et où il a mis<br />

tant <strong>de</strong> coquetterie. Fromentin a prononcé <strong>sur</strong> les variations bril<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

plume <strong>de</strong> Gautier unjug-ement dur, et, croyons-nous, définitif. On voudra bien<br />

s'y reporter (1 ).<br />

.Vux poètes, ajouterons-nous <strong>de</strong>s prosateurs?il en est un, tout au moins, qu'on<br />

ne saurait omettre parce qu'il a écrit <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>peinture</strong> et passe pour n'avoir pas<br />

été sans influence <strong>sur</strong> elle, je veux parler <strong>de</strong> Stendhal. Delécluze, dans sonTraité<br />

<strong>de</strong> Peinture (2), définit ainsi V Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> .Peinture en Italie : « Ouvrage sophistique,<br />

quant au fond, mais plein <strong>de</strong> remarques fines et d'aperc^us vrais dans<br />

le détail, (j'est le I\(u-an <strong>de</strong>s peintres ditsRomantiques. » Delécluze se fait unpeu<br />

illusion. Je nr sais si les jug-ements <strong>de</strong> Stendhal ont pu intéresser les peintres,<br />

et s'ils ont gagné à apprendre que l'école florentine était « <strong>la</strong> moindre <strong>de</strong> toutes »<br />

et à suivre un parallèle entre Giotto etCimabue où l'on voit que « Cimabue avait<br />

rendu assez heureusenuMit le fier et le terrible » et que « Giotto fut <strong>de</strong>stiné par<br />

<strong>la</strong> nature à être le peintre <strong>de</strong>s g-râces », mais, ce que l'on peut affirmer c'estque<br />

Stendhal n'a j)as été un auxiliaire actif <strong>de</strong><strong>l'évolution</strong> picturale et (ju'il l'a même<br />

assez mal comprise. Rendant compte du Salon <strong>de</strong> 1824 (3), il a, tout à <strong>la</strong> fois,<br />

méconnu Ingres, <strong>La</strong>wrence et De<strong>la</strong>croix. « Ilya un Massacre <strong>de</strong> Scio <strong>de</strong>M. De-<br />

<strong>la</strong>croix, écrit-il d'abord, qui est en <strong>peinture</strong> ce que les vers <strong>de</strong> MM. Guiraud et<br />

<strong>de</strong> Vigny sont en poésie, l'exagération du triste et du sombre. Mais le public est<br />

tellement ennuyé du genre académique et <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong> statues si à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> il<br />

y a dix ans, qu'il s'arrête <strong>de</strong>vant les cadavres livi<strong>de</strong>s et à <strong>de</strong>mi terminés que nous<br />

ofFre le tableau <strong>de</strong> M. De<strong>la</strong>croix. » Accusé sans doute <strong>de</strong> partialité, il revient<br />

dans un nouveau feuilleton <strong>sur</strong> son jugement mais c'est pour avouer qu'il a beau<br />

faire, il ne peut admirer M. De<strong>la</strong>croix et son Massacre <strong>de</strong> Scio.<br />

Cette admiration que Stendhal refusait à De<strong>la</strong>croix, il l'accordait libéralement<br />

à De<strong>la</strong>roche, à Vernet et même à Vigneron pour son Exécution Diilitaire.<br />

Une fois encore, nous le voyous, <strong>la</strong> littérature se sépai'ait <strong>de</strong> l'art. Depuis<br />

André Ghénier (|iii, en 1792, se faisait, dans une dissertation <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Peinture<br />

d^ Histoire, le théoricien <strong>de</strong> l'f^^cole <strong>de</strong> David, jusqu'au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1830, les écrivains<br />

novateurs, loin <strong>de</strong> donner <strong>la</strong> main aux peintres, les ont à peine compris et rarement<br />

encouragés.<br />

(1) Un Été dans le Sahara, préface, p. xxi ; voir aussi Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, [omc \\,^. 317<br />

el De<strong>la</strong>croix, Journal, 17 juin 1855.<br />

(t) Traité <strong>de</strong> <strong>peinture</strong>, p. 225, 1820.<br />

(3) Mé<strong>la</strong>nges d'art et <strong>de</strong> littérature, p. 143 et 199.

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