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LA COOPÉRATION PARENTS-ENSEIGNANTS À L’ÉCOLE PRIMAIRE<br />

Synthèse des ateliers des trois journées de rencontre des vingt deux écoles primées<br />

Répétons-le parce que cela est essentiel, sentir la<br />

complicité des parents et des enseignants, c’est, pour<br />

l’enfant, se trouver dans une cohérence pédagogique très<br />

rasssurante : il n’y a pas de hiatus entre le discours tenu<br />

à l’école et celui tenu à la maison. Pour l’enfant, aller à<br />

l’école lorsqu’il sent l’adhésion de sa famille au système,<br />

cela peut alors devenir un plaisir. Il participe plus<br />

volontiers à la vie de la classe, est plus attentif, plus<br />

respectueux de l’institution et de l’enseignant. Ce sont là<br />

des atouts qui favorisent ses apprentissages<br />

fondamentaux. Plus généralement, ils facilitent ses<br />

apprentissages de futur citoyen, parce qu’il voit des<br />

adultes, parents et enseignants, travailler ensemble au<br />

bien-être d’une collectivité, en l’occurrence les enfants<br />

d’une classe, d’une école.<br />

Cela dit, les parents qui ont participé aux ateliers de<br />

Strasbourg et de Paris l’ont assez largement souligné :<br />

les bienfaits ne se font pas seulement sentir au sein de<br />

l’école. À la maison aussi, cela se passe mieux lorsque les<br />

familles relaient les principes soutenus par les instituteurs.<br />

Parce que l’enfant n’est pas « balloté » entre des attentes<br />

différentes. C’est tout particulièrement vrai dans les milieux<br />

très défavorisés où le risque existe que l’enfant finisse par ne<br />

plus reconnaître l’autorité des parents et n’accepte plus<br />

qu’un référent, l’enseignant. En fait, de la même façon<br />

qu’un enseignant qui dialogue avec les parents est mieux<br />

reconnu, les parents qui dialoguent avec l’enseignant, voire<br />

qui participent à des activités scolaires, des ateliers, des<br />

sorties, etc., sont valorisés et donc mieux écoutés.<br />

Les liens avec la réussite scolaire ?<br />

Difficiles à établir<br />

Des enfants qui se sentent mieux à l’école, sont plus<br />

épanouis et perçoivent mieux la cohérence éducative : ce<br />

sont donc là des atouts incontestables d’une coopération<br />

parents-enseignants bien menée. Mais qu’en est-il des<br />

effets sur la réussite scolaire elle-même ? La question se<br />

trouve évidemment au centre de la préoccupation des<br />

parents et des enseignants. Or, sur ce point, il faut bien<br />

l’avouer, les réponses se font beaucoup plus évasives. Les<br />

enseignants, les premiers, le constatent : même une<br />

coopération efficace familles-école n’entraîne pas<br />

nécessairement une amélioration des résultats scolaires.<br />

Certes, il semble par exemple que les enfants dont les<br />

parents s’impliquent dans la vie de l’école réussissent<br />

mieux que d’autres. Peut-on affirmer pour autant avec<br />

certitude que ceci explique cela ? En réalité, les<br />

évaluations des <strong>action</strong>s menées dans le cadre d’une telle<br />

démarche restent très rares. Une seule a été citée, celle<br />

réalisée par l’école du Péglé, à Mont-de-Marsan :<br />

confronté à une forte population d’enfants manouches,<br />

cet établissement s’est lancé dans une démarche<br />

d’ouverture - très volontariste et inscrite dans la durée -<br />

vers ces familles marginalisées. Il y a dix ans, avant la mise<br />

en place des <strong>action</strong>s de rapprochement entre les familles et<br />

l’école, le nombre d’enfants en difficultés de lecture était<br />

élevé. Beaucoup d’entre eux étaient d’ailleurs dirigés vers<br />

les classes SEGPA ou CLIS. Aujourd’hui, alors que la<br />

proportion des enfants manouches n’a pas changé, cette<br />

proportion est la même que pour la moyenne nationale.<br />

L’évaluation a été faite sur une base scientifique, grâce aux<br />

tests d’entrée au CP, au CE2 et en 6ème.<br />

Ce que l’on peut en revanche affirmer avec certitude,<br />

c’est que lorsqu’un dialogue régulier existe entre parents<br />

et enseignant, il est plus facile de faire de la prévention.<br />

Par exemple, de repérer les moments difficiles que<br />

l’enfant traverse et de les affronter sans attendre que la<br />

situation se détériore.<br />

Mais pour la plupart des acteurs, la question des résultats<br />

scolaires est ambiguë. Qu’appelle-t-on réussite scolaire ?<br />

demandent-ils dans une belle unanimité. Le fonctionnement<br />

des apprentissages varie considérablement d’un<br />

enfant à l’autre, constatent les enseignants. Et assurer<br />

l’équilibre émotionnel et psychologique de l’enfant,<br />

particulièrement dans les moments de transition, n’est-ce<br />

pas aussi important ?<br />

L’organisation de la coopération :<br />

méthodes et moyens<br />

Témoins enseignants, directrices, parents, tous reconnaissent<br />

que pour faire vivre la coopération parentsenseignants<br />

à l’école, il faut du temps… et que cela<br />

représente un investissement qui dépasse largement<br />

l’institutionnel : il faut un engagement militant ou<br />

politique. Dans les établissements de petite taille, une<br />

direction et une équipe pédagogique soudées et motivées<br />

peuvent la faire vivre durablement. Mais dans les écoles<br />

plus importantes, l’instabilité de l’équipe, le fait que les<br />

enseignants ne sont pas tous impliqués de la même façon<br />

constituent souvent des entraves. La hiérarchie et la<br />

municipalité peuvent aussi être des freins… ou, au<br />

contraire, appuyer la démarche. Un peu partout, le rôle<br />

des ATSEM, en maternelle, courroies de transmission<br />

école-familles irremplaçables, a été souligné.<br />

Les moyens mis en œuvre évoqués sont assez divers. Les<br />

uns revendiquent l’intérêt de petites initiatives telles que :<br />

confier des cassettes de comptines aux familles, leur faire<br />

faire des reportages photos durant les vacances «au<br />

pays», créer des associations parents-enseignants, ouvrir<br />

un espace, un lieu convivial pour les rencontres parentsenseignants<br />

ou parents-parents, présenter les productions<br />

des enfants sur le temps scolaire. Les autres jouent la<br />

carte de la co-éducation : intervention des parents en<br />

classe, gestion d’activités (lecture, ateliers manuels), etc.<br />

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