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Vétérinaire(s) - OIE Africa

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ETUDE DE CAS 3 : SYNDROME ULCERATIF EPIZOOTIQUE (SUE)<br />

Bernard Hang’Ombe Mudenda<br />

Chercheur<br />

Département des Sciences Para-cliniques (microbiologie)<br />

Ecole de Médecine Vétérinaire<br />

Université de la Zambie<br />

UNZA<br />

Lusaka, Zambie<br />

Le syndrome ulcératif épizootique (SUE) est une infection causée par un agent pathogène appartenant<br />

au phylum des Oomycètes, ressemblant à un champignon, connu sous le nom d’Aphanomyces<br />

invadans, qui affecte les poissons d’eau douce et d’estuaire, sauvages et d’élevage. Les foyers du<br />

syndrome ulcératif épizootique ont été associés à des mortalités massives de diverses espèces pendant<br />

des périodes de températures basses et après des périodes de fortes pluies. La maladie cause une<br />

ulcération de la peau et la mort dans des populations de poissons. De plus les gros ulcères de la peau<br />

empêchent la vente du poisson.<br />

La maladie a envahi le Japon, l’Australie, les Etats-Unis d’Amérique et beaucoup de pays d’Asie. En<br />

2006, la maladie a été répertoriée en Afrique australe dans le système fluvial du Chobe-Zambèze.<br />

C’était le premier foyer confirmé sur le continent africain couvrant le Botswana, la Namibie et la<br />

Zambie. Au Botswana et en Zambie, la maladie était prévalente dans le poisson sauvage, alors qu’en<br />

Namibie des cas ont aussi été signalés dans des fermes d’élevage.<br />

La flèche indique des taches hémorragiques rouges avec un gonflement<br />

localisé sur la surface du corps © UNZA / Mudenda.<br />

Des enquêtes détaillées de SUE ont été entreprises dans les deux pays<br />

afin de déterminer l’ampleur de la maladie. A ce jour environ 25<br />

espèces de poisson ont été répertoriées comme ayant été infectées par<br />

le SUE (Tableau 5). Les cas sont en train d’être confirmés par<br />

diagnostic histologique et l’isolation d’Aphanomyces invadans<br />

provenant des tissus internes. On observe généralement que les<br />

hyphes d’Aphanomyces invadans se développent dans le muscle<br />

squelettique où ils suscitent des lésions qui commencent par une<br />

dermatite active chronique bénigne pour se transformer en dermatite<br />

granulomateuse nécrosante extensive, aiguë et localisée, accompagnée<br />

d’une dégénération flocculaire aiguë.<br />

En Zambie, la plupart des cas ont été notifiés dans le système fluvial du Zambèze là où le foyer initial<br />

est apparu au confluent des fleuves Chobe et Zambèze près du district de Sesheke. Au milieu de<br />

l’année 2007, la maladie s’est répandue en amont du Zambèze dans les plaines Barotse. A partir de<br />

2008 et 2009, la totalité de la partie supérieure du Zambèze et certains bras secondaires du fleuve<br />

étaient atteints. A l’heure actuelle, la maladie a désormais été notifiée dans le système fluvial du Kafue<br />

où elle représente un sérieux défi puisqu’un important système de drainage de la cuvette du fleuve<br />

Congo situé au nord est menacé. Par conséquent, il est urgent de mener des enquêtes sur la maladie<br />

dans le fleuve Kafue pour savoir comment la maladie a pénétré dans le système afin que les mesures<br />

nécessaires soient mises en place pour empêcher la propagation de la maladie à d’autres systèmes<br />

fluviaux en Zambie. Le contrôle du SUE dans les eaux naturelles est probablement impossible. Lorsque<br />

les foyers apparaissent dans des petits plans d’eau fermés, ajouter de la chaux dans l’eau et en<br />

améliorer la qualité, tout en retirant les poissons infectés est souvent un moyen efficace pour réduire<br />

les mortalités et contrôler la maladie.<br />

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