16.01.2015 Views

Vétérinaire(s) - OIE Africa

Vétérinaire(s) - OIE Africa

Vétérinaire(s) - OIE Africa

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ETUDE DE CAS 4 : HERPESVIROSE DE LA CARPE KOÏ<br />

David Huchzermeyer<br />

Consultant<br />

Clinique Vétérinaire Sterkspruit<br />

Spécialiste de la santé des animaux aquatiques<br />

Lydenburg, Afrique du Sud<br />

Depuis des décennies, des poissons ornementaux ont été acheminés à travers le monde sans vraiment<br />

rencontrer d’entraves de la part des mesures de contrôle des maladies. La carpe koi, un poisson de<br />

plus en plus populaire, a été classifiée comme poisson ornemental et a ainsi contourné les règlements<br />

plus stricts régissant le commerce international de la variété comestible de la même espèce. En 1998,<br />

une maladie jusqu’à présent inconnue s’est déclarée parmi les carpes koi de façon pratiquement<br />

simultanée dans plusieurs parties du monde, y compris l’Afrique du Sud. La maladie a dévasté des<br />

collections précieuses de koi dans toute l’Afrique du Sud comme dans beaucoup de parties du<br />

monde,et rapidement il y a eu des mortalités massives de populations de carpes comestibles - élevées<br />

en captivité et sauvages - dans plusieurs pays. La maladie a été par la suite identifiée comme étant<br />

l’herpèsvirose de la carpe koi (KHV). Les herpesvirus ne sont pas rares dans le monde aquatique. La<br />

plupart sont spécifiques à leur hôte. L’herpèsvirose de la carpe koi a été désigné comme l’herpesvirus 3<br />

des cyprinidés, et très intimement lié à deux maladies connues antérieurement : l’herpèsvirus 1 des<br />

cyprinidés (virus de la variole de la carpe) et l’herpèsvirus 2 de des cyprinidés (herpèsvirus de la<br />

nécrose hématopoïétiquedu poisson rouge).<br />

La maladie fait suite à l’introduction du poisson infecté dans des populations naïves de carpes. La<br />

période d’incubation est de 7 jours ou moins, la morbidité est élevée et la mortalité survient<br />

rapidement. La mortalité varie de 80 à 100 % en fonction de la température. La sensibilité et la<br />

mortalité sont plus élevées pour des températures situées entre 22 et 27 o C. Les poissons de tous les<br />

âges sont sensibles. Il n’existe pas de traitement pour la maladie, bien qu’une hausse de la<br />

température au-dessus de 30 o C puisse réduire la mortalité au-dessous de 50%. L’utilisation sur place<br />

de certains désinfectants pour les poissons réduit, semble-t-il, la transmission du virus. On a démontré<br />

récemment qu’un autre poisson ornemental, le poisson rouge (Carassius auratus) peut être infecté par<br />

l’herpèsvirus 3 des cyprinidés sans manifester de symptômes de la maladie et que de tels poissons<br />

infectés peuvent aussi transmettre la maladie aux populations de carpes koi ou de carpes naïves.<br />

Les signes cliniques externes du poisson infecté comprennent une hyperémie et une décoloration de la<br />

peau, une érosion des nageoires, et un épaississement du mucus de surface. La perte de l’épiderme<br />

donne au poisson affecté une texture de papier de verre au toucher. La caractéristique principale est<br />

l’apparence marbrée des branchies, avec des veines blanches ou brunes visibles de tissu mort des<br />

branchies. Des hémorragies peuvent apparaître dans les branchies et les yeux peuvent être creux. Des<br />

changements dans les organes internes ne sont pas constamment observables et sont non spécifiques.<br />

Une augmentation des infections parasitaires et bactériennes chez les poissons infectés par le KHV<br />

peut induire en erreur au niveau du diagnostic.<br />

En Afrique du Sud, la confirmation pratique du diagnostic est limitée à l’histologie et à la détection par<br />

PCR (réaction en chaîne par polymérase) de l’ADN viral. Comme c’est le cas pour d’autres herpèsvirus,<br />

un porteur asymptomatique semble exister et une recrudescence peut survenir. Les techniques PCR<br />

utilisées en Afrique du Sud ne peuvent identifier les poissons porteurs. Il est important de noter qu’un<br />

résultat PCR négatif provenant d’un poisson en bonne santé n’exclut pas une infection KHV. Des tests<br />

fiables pour isoler le virus et des tests ELISA pour identifier les anticorps produits contre la maladie<br />

n’ont pas encore été développés en Afrique du Sud.<br />

- 75 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!