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Référentiel pédologique 2008 - AFES

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Ferrallitisols et oxydisols<br />

• La « richesse » des ferrallitisols est très dépendante de la nature de la roche mère. Les plus<br />

pauvres dérivent de roches très acides (sables quartzeux, grès, quartzites). La majorité des<br />

ferrallitisols dérivent de roches granito-gneissiques et présentent de meilleurs caractères de<br />

fertilité que ceux formés à partir de roches très acides. La « fertilité potentielle » des ferrallitisols<br />

augmente nettement avec le caractère basique de la roche mère (roches volcaniques basaltiques,<br />

dolérites, etc.). Les solums sont moins épais et les réserves minérales (minéraux primaires) plus<br />

facilement mobilisables. Cependant, sur roches ultrabasiques, les ferrallitisols et les oxydisols<br />

contiennent de grandes quantités de minéraux tels que le nickel, le chrome, le cobalt, etc.,<br />

de très fortes teneurs en magnésium qui provoquent de grands déséquilibres au niveau de la<br />

fertilité de ces sols. Sur ces roches, la pédogenèse conduit à la formation d’oxydisols dont les<br />

potentialités chimiques sont extrêmement limitées. Seules les caractéristiques physiques (texture,<br />

structure et bonne perméabilité) peuvent parfois convenir, à condition de pouvoir maintenir<br />

une certaine fertilité organique et minérale.<br />

Le pH est acide, voire très acide (< 3,5), ce qui a pour conséquence de mettre l’aluminium<br />

en positions échangeables (Al 3+ ), cation dont on connaît la toxicité pour un grand nombre<br />

de plantes.<br />

Certains ferrallitisols meubles polylithiques caractérisés par la présence d’horizons<br />

nitiques Sn possédant une CEC et une capacité de rétention en cations plus élevées ont un<br />

potentiel de fertilité plus grand.<br />

Les teneurs en phosphore sont faibles, compte tenu de la faible quantité de cet élément dans<br />

les roches granito-gneissiques (très peu d’apatite ou de francolite). Le phosphore assimilable<br />

est faible, du fait de la forte rétention du phosphore. Dans les ferrallitisols dérivés des roches<br />

volcaniques basiques, les teneurs sont sensiblement plus élevées. L’addition de phosphates dans<br />

les sols s’accompagne d’une insolubilisation des anions qui se fixent sur les oxydes métalliques.<br />

La « réserve » est inutilisable, principalement dans les oxydisols.<br />

La présence presque exclusive de kaolinite et celle d’oxydes métalliques, parfois en grande<br />

quantité, limitent les capacités de fixation des cations (CEC très faible) et font que la réserve<br />

en eau est très réduite.<br />

Du fait de la lyse des minéraux primaires, les réserves minérales sont réduites, et généralement<br />

inexistantes, excepté pour les ferrallitisols dérivés des roches basiques. En règle générale,<br />

la véritable réserve minérale des ferrallitisols et oxydisols est constituée par la biomasse venant<br />

des forêts qui les couvrent encore dans certaines régions. Leur destruction entraîne des pertes<br />

considérables. La mise en culture, qu’elle soit traditionnelle (culture sur brûlis) ou moderne<br />

(installation de grandes plantations) doit toujours être conduite avec prudence.<br />

Les situations les plus favorables sont représentées par les sols dérivés de roches « basiques »<br />

(basaltes, dolérites, etc.) ou des sols proches de volcans en activité (apport de cendres). Ces<br />

sites sont peu nombreux.<br />

Toutefois, dans la majorité des cas, les ferrallitisols, lorsqu’ils ne sont pas indurés, ni trop<br />

riches en nodules, présentent une bonne structure permettant un enracinement correct des<br />

plantes qui trouvent ici un milieu poreux, bien drainé et facile à explorer.<br />

On peut remédier aux contraintes évoquées supra par :<br />

• l’incorporation de matières organiques (augmentation de la CEC, ralentissement de l’insolubilisation<br />

du phosphore, augmentation de la teneur en carbone organique) ;<br />

• l’apport de chaux ou de calcaire pour remonter le pH et éviter la toxicité aluminique ;<br />

• l’apport d’engrais plusieurs fois par an, par petites doses, si possible déposées à proximité<br />

des racines.<br />

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