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Référentiel pédologique 2008 - AFES

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Référentiel pédologique<br />

L’eau joue donc un rôle primordial dans la pédogenèse d’un histosol, par sa quantité, sa<br />

répartition annuelle, sa qualité chimique et sa circulation au sein du solum.<br />

L’eau intervient quantitativement par son niveau moyen annuel, nécessairement proche<br />

de la surface en cas de formation actuelle d’histosols. L’amplitude et la fréquence des fluctuations<br />

de la nappe règlent le bilan entre la matière produite et la matière décomposée lors de<br />

périodes d’anoxie.<br />

Les histosols ont une capacité de stockage en eau importante. Leur comportement hydrique<br />

est fortement influencé par la composition botanique et le degré d’évolution des horizons H.<br />

Plus la part des horizons fibriques (Hf) est importante dans les 60 premiers centimètres du<br />

sol, plus la part d’eau retenue est importante. A contrario, plus la part des horizons sapriques<br />

(Hs) est importante, moins l’histosol pourra stocker d’eau.<br />

À saturation, les matériaux tourbeux peu transformés ont une teneur en eau comprise entre<br />

85 et 92 %. Pour des matériaux plus décomposés, la teneur en eau à saturation n’atteint plus<br />

que 75 à 85 %. À la capacité au champ, elle est de 55 à 68 % pour des niveaux de tourbe peu<br />

évoluée, et de 48 à 55 % pour des matériaux décomposés. Enfin, les taux d’humidité au point<br />

de flétrissement permanent (potentiel matriciel égal à – 1 500 kPa) varient de 20 à 35 %. En<br />

conséquence, malgré une capacité de stockage importante, allant de 750 mm minimum à<br />

920 mm maximum par mètre, les histosols ont une réserve utile maximale (RUM) de l’ordre<br />

de 200 à 400 mm·m –1 .<br />

Fonctionnement hydrique des histosols<br />

Le fonctionnement d’un histosol est en relation directe avec les bilans interannuels et pluriannuels<br />

stationnels, entre alimentation en eau et pertes (évapotranspiration et écoulement). Dans<br />

les horizons entièrement saturés par l’eau (catotelm), la circulation de l’eau dépend surtout des<br />

macropores, de leur disposition par rapport à la source d’approvisionnement en eau et de la<br />

connexion entre les réseaux de pores. Dans les horizons non constamment saturés (acrotelm),<br />

la circulation de l’eau se fait par capillarité dans les micropores.<br />

Le fonctionnement hydrique d’un histosol dépend directement de la porosité, laquelle est<br />

une conséquence de la composition botanique et du degré de décomposition. Les réactions<br />

sont différentes suivant la structure des cellules végétales internes aux fibres, l’organisation des<br />

structures végétales les unes par rapport aux autres, et la présence plus ou moins importante<br />

de matières organiques fines (sans débris figurés visibles à l’œil nu).<br />

Dans la majorité des cas, la quantité et la qualité de l’eau qui alimente les histosols dits<br />

« soligènes » dépendent des apports du bassin versant amont et des infiltrations ou ruissellements<br />

latéraux, en relation avec la plus ou moins grande perméabilité des sols et des roches<br />

proches ou lointains. Le battement des nappes est caractérisé par des fluctuations rapides et<br />

des mouvements de grande ampleur. Pour que l’ensemble du solum conserve les conditions<br />

réductrices nécessaires à la turbification, le niveau de la nappe ne doit pas descendre au-dessous<br />

de 80 cm sur une durée de plus de deux mois.<br />

Les histosols sont qualifiés d’« ombrogènes » lorsqu’ils se forment dans les parties hautes des<br />

versants, sur des croupes, etc. ou lorsque le développement important des horizons histiques<br />

provoque un exhaussement du solum, et qu’ils sont alors uniquement alimentés en surface<br />

par les eaux de pluie. Dans ces cas, le niveau de nappe fluctue peu.<br />

La qualité de l’eau résulte donc indirectement du mode d’alimentation. Dans le cas d’une<br />

alimentation soligène, elle dépend de la teneur des roches en éléments minéraux solubles, liée<br />

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