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Q U I G O U V E R N E L A F R A N C E ? N ° 6 8 - Pouvoirs

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C E Q U E F A I T M A T I G N O NDe ces lieux ou de ces techniques doit d’abord être paradoxalementécarté le Conseil des ministres, dont on attendrait pourtant qu’il ait unevocation majeure. Des nombreux témoignages qui ont transgressé sonhuis clos et le secret de ses réunions, il ressort avec une étonnanteconstance que la pratique a transformé en abus de langage le terme dedélibération que la Constitution utilise à propos du Conseil desministres. Les exposés y sont hebdomadaires, les véritables discussionsy sont exceptionnelles, même si d’une part ceux qui siègent autour dela table sont occasionnellement admis à y dire un mot, même si, d’autrepart, la chronique a conservé la trace de quelques discussions réelles. LeConseil des ministres n’est donc pas le lieu où s’amorce le travail decoordination gouvernementale. Il est celui où il s’achève.Il demeure, néanmoins, que cette rencontre hebdomadaire joue unrôle informel généralement souligné. Outre la circulation de messagesécrits entre ministres, systématiquement tancés par les présidents et systématiquementrécidivistes passé un délai de décence, le moment quis’écoule entre l’arrivée à l’Élysée et le début effectif du Conseil permetaux membres du gouvernement des contacts profitables et rapides, allégésdes formes procédurales et souvent efficaces.Mais c’est cependant en un lieu – le Secrétariat général du gouvernement– et par une technique – les rencontres interministérielles – queMatignon assure normalement sa fonction de coordination.Il n’est pas un arrêté interministériel, un décret et à plus forte raisonun projet de loi, pas une mesure générale ou une nomination individuelle,qui ne relève de l’intervention du SGG. Outre la tutelle, plusou moins directe, qu’il exerce sur l’ensemble des organismes rattachésà Matignon (v. liste en annexe, p. 43), le SGG intervient constamment,depuis le moment où l’idée commence à prendre forme et jusqu’à sapublication au Journal officiel. C’est donc aux fonctionnaires duSecrétariat général qu’il revient de veiller à ce que chaque départementministériel intéressé d’abord ait reçu toute l’information nécessaire,puis ait accompli, le cas échéant, toutes les formalités exigées. C’est luiencore qui se chargera de recueillir tous les contreseings nécessaires, ensuivant traditionnellement, pour les obtenir, l’inverse de l’ordre hiérarchique,de sorte que les signatures les plus élevées ne soient sollicitéesqu’une fois garanties celles des auteurs moins éminents.C’est un appareillage léger, compte tenu de la multiplicité destâches, et simple, au regard de leur variété, qui, parfaitement rodé, permetau SGG d’être, dans les locaux mêmes de Matignon, l’interlocuteuradministratif constant de tous les ministères entre eux, mais aussi du33

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