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Q U I G O U V E R N E L A F R A N C E ? N ° 6 8 - Pouvoirs

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C O N T R A I N T E É C O N O M I Q U E E T A C T I O N P O L I T I Q U Evolonté politique fut comblé par le pouvoir monétaire des hommes grisde la Bundesbank. Ils firent monter les taux, parvinrent à ralentir l’activitépesant ainsi sur les comptes des entreprises qui à leur tour mirentla pression sur les salaires. La Bundesbank aujourd’hui est en passe deréussir ; les tensions salariales sont calmées, l’inflation quoique encoretrès forte est sous contrôle et la dépense publique commence à se modérer.Au passage, en gérant la monnaie allemande comme la Constitutionle lui commande, l’Allemagne a contribué à plonger l’Europe dansl’une de ses pires crises économiques. Une contrainte économique aucarré en somme, mais qui s’analyse comme une double démission dugouvernement Kohl : démission face à ses propres citoyens auxquels onmasque la vérité, démission face à ses partenaires européens avec qui ila signé le Traité de Maastricht sans pouvoir peser sur la Bundesbank.L’UEM OU C OMMENT T ROQUER UN P OUVOIRI LLUSOIRE C ONTRE UNE C APACITÉ D’INFLUENCE93La question dès lors se déplace vers le champ politique. A-t-on avec leTraité de Maastricht réalisé une construction viable, a-t-on surtoutpensé les nécessaires transitions ? Pourquoi donc les nations européenneset notamment les plus importantes d’entre elles, la France etl’Allemagne, se sont-elles engagées dans un processus, celui deMaastricht, aux promesses mais aussi aux risques considérables ?Trois raisons permettent de comprendre pourquoi la France s’estengagée dans le processus de l’UEM. La première découle des exigencesfonctionnelles du marché unique. Il ne peut y avoir pleineconcurrence si les États conservent la liberté de dévaluer à leur guise.La deuxième tient à la volonté des élites politico-monétaires françaisesd’inscrire dans le marbre des institutions la stratégie de désinflationcompétitive. Le gouvernement économique de la France, ou si l’onpréfère la communauté décisionnelle économique (Trésor, Banque deFrance, gouvernements privés des groupes industriels et financiers)ne se serait pas engagée dans l’UEM si son objectif cardinal depuis letournant de mars 1983 n’avait été de rendre irréversible la stratégiede la désinflation compétitive en ôtant au pouvoir politique la manipulationdiscrétionnaire de la monnaie. Une banque centrale européenneindépendante, une politique monétaire consacrée uniquement àla lutte contre l’inflation, voilà les deux premières bases de l’édifice deMaastricht. La dernière porte sur la mécanique de la convergence

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