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Q U I G O U V E R N E L A F R A N C E ? N ° 6 8 - Pouvoirs

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L A « M I S E E N E X A M E N » D E S C A B I N E T S M I N I S T É R I E L Scarrière. Venues des rangs travaillistes et formulées par RichardCrossman, elles ont été relayées par Margaret Thatcher. Mais si la« Dame de fer » a pu procéder, dans quelques cas, à des nominationspolitiques, elle n’a pu faire obstacle à la tradition qui veut que lePremier ministre ratifie le choix des responsables administratifs desdépartements ministériels opéré par un comité de sélection présidé parle chef du Civil Service (à l’heure actuelle : le permanent secretary duCabinet Office), assisté de quelques hauts fonctionnaires 1 .Or, si le modèle britannique n’est pas toujours appliqué ailleurs –notamment en Belgique, en Italie et à la Commission des Communautéseuropéennes –, du moins n’observe-t-on, dans la plupart desÉtats occidentaux, que la présence d’un entourage très restreint auprèsde chaque ministre, chargé d’assurer son secrétariat et de veiller à sesrelations avec la presse et avec sa circonscription.63En France, la différence éclate. Comme l’écrit Jacques Ziller : « Lecabinet est plus que la combinaison d’un secrétariat particulier duministre, de quelques conseillers spécialisés et d’un spécialiste desrapports avec la presse. Deux fonctions supplémentaires sont l’essencemême du cabinet : une fonction de coordination générale des services etde la politique du ministère, habituellement assurée par le directeur decabinet du ministre ; on reconnaît la fonction exercée dans d’autrespays par le secrétaire général, le secrétaire d’État ou le secrétaire permanent; mais aussi une fonction qui n’a pas son pareil ailleurs (sauf enItalie et en Belgique), à savoir le suivi systématique des dossiers traitéspar les bureaux, de manière à permettre au ministre d’avoir un avisindépendant de ses services sur chacun de ces dossiers 2 . » Or une tellesituation n’a d’équivalent – en dehors même du Royaume-Uni – ni enAllemagne, ni en Espagne, ni même aux États-Unis où la pratique duspoil’s system règle le problème à sa manière.D ES J USTIFICATIONS C ONTESTABLESL’explication de la spécificité française aurait pour cause, selon JacquesZiller, « la défiance du politique par rapport à la bureaucratie ». Il est1. Philippe Keraudren, « La réforme managériale du Civil Service depuis 1979, limitespratiques », Revue française d’administration publique, nº 65, 1993.2. Jacques Ziller, Administrations comparées. Les systèmes politico-administratifs del’Europe des Douze, Montchrestien, 1993, p. 325.

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