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Q U I G O U V E R N E L A F R A N C E ? N ° 6 8 - Pouvoirs

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C E Q U E F A I T M A T I G N O Nultérieures. Être informé, prendre la bonne décision, ou savoir qui doitla prendre, sont des exigences essentielles du fonctionnement deMatignon. Cela ne signifie nullement que tout doive s’y décider, mais àtout le moins que le choix du décideur soit fait en toute connaissance decause. Et, par exemple, si l’on peut sans doute gloser sur sa nature et sonniveau, il est probable que c’est un dysfonctionnement de Matignon –attesté par la tardiveté avec laquelle le Premier ministre a été informé –qui a donné naissance à ce qui est devenu, le 29 janvier 1992, « l’affaireHabache ».Que ce soit politiquement ou juridiquement, posément ou dansl’urgence, par volonté ou par nécessité, choix ou contrainte, Matignonfonctionne donc comme une véritable machine à décider, qui doit êtreconçue et organisée de manière telle qu’elle puisse agir spontanémentou réagir à toute sollicitation dans les délais qui conviennent, au niveauqui convient.Ce n’est qu’assuré de tels arrières que le Premier ministre peutespérer compléter sa mission dans de bonnes conditions en personnifiantune ligne politique.39I NCARNERQue tout gouvernement porte le nom de celui qui le dirige, suffit àrendre compte de l’assimilation entre celui-ci et la politique qu’il estprésumé conduire. Même si des directives présidentielles, impérativesou indicatives, générales ou ponctuelles, guident son action, il lui fautl’incarner et, plus rarement qu’on ne croit, défendre ce qu’il n’a pasdécidé ou, c’est le plus fréquent, décider ce qu’il aura à défendre.De ce fait, que le titulaire de la fonction ait ou non un goût ou uneprédisposition pour cela, le Premier ministre est tenu d’entretenir unerelation particulière avec les Français, ou au moins avec l’image déforméede ceux-ci qu’on appelle l’opinion. Aussi est-ce de nouveau àMatignon que reviennent plus ou moins les tâches liées à cette activité,qu’il s’agisse d’écouter, de diffuser ou d’exprimer.Il existe une hiérarchie explicite des audiences, dont le sommet estdans le bureau du Premier ministre. Certes, un rendez-vous présidentielest ce qu’il y a de plus flatteur. Mais d’une part cela reste très exceptionnel,chaque secteur de l’opinion ne pouvant espérer autant que lescheminots en grève de 1987 ou les lycéens en mouvement de 1991,d’autre part ce qui est un peu moins lustré est souvent plus opérationnel.D’où la pression constante exercée sur l’agenda du Premier ministre

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