<strong>La</strong> <strong>stratégie</strong> d’organisation <strong>à</strong> 5 <strong>ans</strong><strong>de</strong> l’administration <strong>territoriale</strong> <strong>de</strong> l’ÉtatEn matière <strong>de</strong> personnels, cela passe aussi par l’arrêt <strong>de</strong> toutes les suppressions d’emploisopérées d<strong>ans</strong> les ministères dits « non-prioritaires » et <strong>de</strong>s créations urgentes d’emplois <strong>de</strong>personnels titulaires partout où les effectifs atteignent <strong>de</strong>s seuils critiques ou que les missionsle nécessitent pour être conduites <strong>à</strong> bien ou simplement restaurées d<strong>ans</strong> leur légitimité.Les enjeux et les attentes pour l'avenir sont grands. Et la crise les rend encore plus prégnants.Pour y répondre, ce sont <strong>de</strong> véritables coopérations qu’il faut mettre en place, articulantpolitique nationale, mise en œuvre déconcentrée par les services <strong>de</strong> l'État. Cela passe par uneréorganisation <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État, démocratique, au service <strong>de</strong>s populations. Cela ne peutse faire qu’avec les personnels, d<strong>ans</strong> le respect <strong>de</strong> leurs missions et statuts.L’urgence est aujourd’hui <strong>de</strong> penser mieux le rôle <strong>de</strong> l’État sur l’ensemble du territoire,d’améliorer la qualité <strong>de</strong>s services rendus aux usagers. Cela passe aussi par l’améliorationurgente <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s agents.Concernant les Directions Départementales Interministérielles (DDI) qui concentrentaujourd’hui les plus gran<strong>de</strong>s difficultés, les approches visant <strong>à</strong> restaurer une organisationstable, pérenne et fonctionnelle <strong>de</strong>s services déconcentrés <strong>de</strong> l’Etat ne peuvent pas êtreuniformes suivant les secteurs concernés. En effet, les incohérences ne sont pas <strong>de</strong> mêmeordre d<strong>ans</strong> les DDT ou DDTM, d<strong>ans</strong> les DDCS, DDPP ou DDCSPP, ou en fonction <strong>de</strong>s types<strong>de</strong> missions exercées. Les liens avec les ministères en charge <strong>de</strong> définir la mise en œuvre<strong>de</strong>s politiques publiques n’ont pas connu les mêmes ruptures en fonction <strong>de</strong> l’organisation<strong>de</strong>s missions et programmes <strong>de</strong> la LOLF.Concernant les DDCS, la FSU considère que les services dédiés au Sport, <strong>à</strong> la Jeunesse et<strong>à</strong> l'Éducation populaire doivent retrouver un lien direct avec leur ministère, et la gestion <strong>de</strong>sagents concernés doit sortir <strong>de</strong> la DRH <strong>de</strong>s ministères sociaux.Les services « Éducation populaire, vie associative, jeunesse et sport » doivent êtreregroupés et développés d<strong>ans</strong> une structure spécifique régionale du MSJEPVA déclinée auplan départemental.Il en va du maintien <strong>de</strong>s missions nationales éducatives et culturelles <strong>de</strong> ce ministère. Sesmoyens doivent être renforcés en fonctionnaires et son budget augmenté.<strong>La</strong> FSU conteste la généralisation <strong>de</strong>s mutualisations <strong>de</strong>s fonctions support <strong>de</strong>s DDI ou leprojet d’« Agence Régionale Sanitaire » qui laisse craindre un fort pourcentage d’externalisation<strong>de</strong>s missions, <strong>de</strong> santé publique vétérinaire.Quant aux services <strong>à</strong> spécificité d’Inspection sanitaire ou <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s consommateurs,ceux-ci <strong>de</strong>vront retrouver toutes leurs capacités d’intervention, que ce soit en effectifs, enmoyens techniques, ou d<strong>ans</strong> la maîtrise <strong>de</strong> l’organisation et <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> leurs missions.Si une cohérence pouvait apparaître sur le papier d<strong>ans</strong> la création <strong>de</strong>s DDPP, en associantservices <strong>de</strong> la répression <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s et services vétérinaires, force est <strong>de</strong> constater quecela n'a pas fonctionné. En cause, notamment, le fait que les services <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s ont étécoupés en <strong>de</strong>ux, une partie rejoignant les DIRRECTE et l'autre étant « abandonnée » d<strong>ans</strong>les DDPP ou DDCSPP. <strong>La</strong> volonté affichée par <strong>l'administration</strong> d'harmonisation statutaire n'apas non plus été au ren<strong>de</strong>z-vous, notamment en matière <strong>de</strong> régime in<strong>de</strong>mnitaire. C'estsurtout sensible en DDCSPP, empêchant toute fusion effective. De ce point <strong>de</strong> vue, lesDDCSPP sont restées s<strong>ans</strong> aucune cohérence.Pour l'avenir, il est urgent d'arrêter hémorragie <strong>de</strong> moyens et <strong>de</strong> personnels pour permettrele maintien et le renforcement <strong>de</strong> la sécurité sanitaire <strong>de</strong> l'alimentation, d'un service publicd'Etat proche <strong>de</strong>s usagers consommateurs. Pour ces missions, le niveau départemental estle plus adapté. <strong>La</strong> FSU rejette tout projet <strong>de</strong> création d'agence sanitaire, comme il est parfoisenvisagé au Ministère <strong>de</strong> l'Agriculture. De même, les projets <strong>de</strong> tr<strong>ans</strong>fert <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong>sétablissements <strong>de</strong> remise directe aux consommateurs aux collectivités <strong>territoriale</strong>s d<strong>ans</strong> lecadre <strong>de</strong> la décentralisation relèveraient d’une erreur importante : cela casserait lapossibilité d’une approche globale du contrôle <strong>de</strong> la chaine alimentaire, <strong>de</strong> « la fourche <strong>à</strong> la- 128 -
<strong>La</strong> <strong>stratégie</strong> d’organisation <strong>à</strong> 5 <strong>ans</strong><strong>de</strong> l’administration <strong>territoriale</strong> <strong>de</strong> l’Étatfourchette », garantie d'une cohérence du service public et <strong>de</strong> ses missions d<strong>ans</strong> ce domaine.Concernant les DDT et DDTM, l'actualité montre le désengagement <strong>de</strong> l'Etat d<strong>ans</strong> l'ai<strong>de</strong>aux collectivités, notamment les petites communes rurales pour qui cette ai<strong>de</strong> est vitale :instruction <strong>de</strong>s actes du droit du sol (ADS) et ai<strong>de</strong> technique (ATESAT). Outre la désertion<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’Etat que cela représente, en particulier pour les espaces ruraux, c'est lasuppression <strong>de</strong>s missions exercées par 907 agents en 2013 et la poursuite sur les <strong>de</strong>uxprochaines années <strong>de</strong> cette tendance qui est annoncée. Au total, quelques 4500 agentsexercent ces missions et aucune garantie ne leur est apportée pour leur avenir, renvoyant<strong>à</strong> un traitement « au cas par cas » <strong>de</strong> ce qui est un véritable « plan social ».Concernant le dialogue social, la FSU revendique que les élections professionnelles d'octobre 2014ne pérennisent pas les organisations administratives combattues par les personnels etnotamment sur le versant Jeunesse et Sports. En outre, la FSU <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, <strong>de</strong>puis lacréation du CT <strong>de</strong>s DDI qu'il comporte 15 sièges <strong>de</strong> représentants du personnel (etnon comme c'est le cas 10 actuellement) pour représenter au mieux la diversitéd'un champ professionnel plus vaste que celui <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s CT ministériels.- 129 -