<strong>La</strong> <strong>stratégie</strong> d’organisation <strong>à</strong> 5 <strong>ans</strong><strong>de</strong> l’administration <strong>territoriale</strong> <strong>de</strong> l’ÉtatLes modalités d’exercice <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers ont beaucoup changé avec lerecours aux technologies <strong>de</strong> l’information, tandis que le choix a été fait <strong>de</strong> repositionner lesmissions exercées par le troisième d<strong>ans</strong> les domaines <strong>de</strong> l’application du droit <strong>de</strong>s sols et<strong>de</strong> l’assistance technique pour raisons <strong>de</strong> solidarité et d’aménagement du territoire(ATESAT). Ces évolutions concernent toutes les réseaux infradépartementaux, et certaines<strong>de</strong> leurs structures maintiennent difficilement leur masse critique donc les compétencesnécessaires, tandis que d’autres <strong>de</strong>vront évoluer en raison <strong>de</strong>s repositionnements annoncés.Face <strong>à</strong> l’évolution <strong>de</strong> ces structures et d<strong>ans</strong> certains cas <strong>à</strong> <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> fermeture, ilnous parait très souhaitable, pour <strong>de</strong>s services qui ont tous en commun <strong>de</strong> concerner lescollectivités locales, <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong> nouvelles synergies entre eux permettant <strong>de</strong>construire les réponses <strong>de</strong> substitution attendues <strong>de</strong>s collectivités locales.Les mesures d'ajustement intervenues sur ces réseaux ont résulté pour l'essentiel <strong>de</strong>concertations initiées localement par les responsables territoriaux <strong>de</strong> l'Etat, qui ont permis<strong>de</strong> les faire accepter par leurs interlocuteurs <strong>de</strong>s collectivités <strong>territoriale</strong>s concernés.Cette démarche est d'autant plus nécessaire aujourd'hui que ces perspectives d'évolutionsont indispensables pour l'efficience <strong>de</strong>s services publics s<strong>ans</strong> pouvoir être longuementdifférées, mais se heurtent <strong>à</strong> la réalité <strong>de</strong>s attentes– encore renforcées en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>mutation et <strong>de</strong> crise- celles d'une présence sécurisante et " accompagnante " <strong>de</strong> l'Etat. Enoutre, l'impact <strong>de</strong>s retraits d'emplois et <strong>de</strong> services d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s territoires qui ont connu, pourbeaucoup, <strong>de</strong>s restructurations successives ou concomitantes d<strong>ans</strong> les domaines <strong>de</strong> la santé,<strong>de</strong> la justice, <strong>de</strong> la défense, voire industriels, y est particulièrement ressenti et peut porteratteinte <strong>à</strong> leur attractivité au moment où ils doivent construire <strong>de</strong>s <strong>stratégie</strong>s <strong>de</strong>" redynamisation ". S'y ajoute enfin la gran<strong>de</strong> charge symbolique qui s'attache <strong>à</strong> la visibilité<strong>de</strong> la puissance publique d<strong>ans</strong> son incarnation <strong>de</strong> proximité.Les auditions conduites attestent <strong>de</strong> la maturité <strong>de</strong>s principaux responsables élus etadministratifs territoriaux tant pour assumer les évolutions nécessaires que pour être source<strong>de</strong> propositions pour autant que l'Etat au niveau central y soit prêt sur le fond et sur lamétho<strong>de</strong>. Sur le fond, cela suppose <strong>de</strong> prendre en compte les besoins d'appui, <strong>de</strong> conseil,<strong>de</strong> sécurisation juridique et budgétaire <strong>de</strong>s collectivités- plus encore <strong>de</strong> leurs établissementspublics <strong>de</strong> coopération- singulièrement ceux <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 10 000 habitants (niveau quisemble correspondre <strong>à</strong> <strong>de</strong>s capacités insuffisantes d'attractivité pour <strong>de</strong>s cadres <strong>de</strong> hautniveau <strong>de</strong> la fonction publique <strong>territoriale</strong> ou l'ingénierie privée). S'y ajoute l'importance <strong>de</strong>faciliter pour les usagers l'accès <strong>à</strong> la pluralité <strong>de</strong>s services publics constitutifs d'une offresatisfaisante <strong>de</strong> services d<strong>ans</strong> un pays mo<strong>de</strong>rne.Sur le fond, cela implique aussi que l'Etat sache prendre la dimension <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong>ces évolutions pour les agents concernés, qui ne peuvent s<strong>ans</strong> un accompagnement <strong>à</strong> lahauteur <strong>de</strong> leurs attentes et <strong>de</strong> ces changements faire évoluer leurs métiers, leurs mo<strong>de</strong>s<strong>de</strong> travail, parfois même leurs lieux <strong>de</strong> travail.Pour l'accompagnement, le conseil, les collectivités concernées doivent pouvoir bénéficier<strong>de</strong> prestations <strong>de</strong> premier niveau accessibles (selon les critères d'implantation évoquésprécé<strong>de</strong>mment d<strong>ans</strong> le rapport) couvrant notamment les dimensions juridiques,budgétaires, d'aménagement et <strong>de</strong> développement local. Il est préconisé pour ce qui est <strong>de</strong>la métho<strong>de</strong> que cette offre globale prenne la forme d'un engagement <strong>de</strong> service publics'inscrivant d<strong>ans</strong> une démarche contractuelle portée par le représentant <strong>de</strong> l'Etat.Pour les usagers, en contrepartie <strong>de</strong>s redéploiements <strong>de</strong>s réseaux ministérielsinfradépartementaux, l'Etat pourrait proposer d'accompagner les dynamiquesintercommunales tournées vers la mise en place d'un maillage plus <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> points d'accueil,en s'appuyant sur le programme DATAR + <strong>de</strong> Service Public. Il garantirait un concoursfinancier pour leur fonctionnement, mais aussi l'implication <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>- 50 -
<strong>La</strong> <strong>stratégie</strong> d’organisation <strong>à</strong> 5 <strong>ans</strong><strong>de</strong> l’administration <strong>territoriale</strong> <strong>de</strong> l’Étatl'Etat en charge <strong>de</strong> prestations directes Il conviendrait que les services <strong>de</strong> l'Etat qui <strong>à</strong> ce journe participent pas <strong>à</strong> "l'armement " <strong>de</strong> ces points d'accueil, s'inscrivent d<strong>ans</strong> cette démarche<strong>à</strong> caractère interministériel. Des expérimentations <strong>de</strong>vraient être menées <strong>à</strong> cet effet parappel <strong>à</strong> projet et permettraient <strong>de</strong> répondre <strong>de</strong> manière modulée <strong>à</strong> la diversité <strong>de</strong>s enjeuxet <strong>de</strong>s spécificités <strong>territoriale</strong>s. Elles auraient d'autant plus <strong>de</strong> dynamique que la garantieserait donnée aux départements ministériels concernés qu'elles ne préfigurent aucuneévolution d<strong>ans</strong> le partages <strong>de</strong> responsabilité et les lignes hiérarchiques.Il y a un intérêt évi<strong>de</strong>nt <strong>à</strong> donner ici un contenu visible et concret <strong>à</strong> l'énoncé <strong>de</strong> la politiqued'égalité <strong>de</strong>s territoires et, plus généralement, <strong>à</strong> proposer aux agents publics <strong>de</strong>s projetspositifs au milieu d'un environnement et d'une trajectoire qui sont vus par la plupart commeune paupérisation et un risque.Les projets <strong>de</strong> synergie entre services <strong>de</strong>vraient recueillir une marque <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> collectivités <strong>territoriale</strong>s et n’être recevables que sur la base d'undiagnostic départemental et réunir plusieurs conditions : une fragilité ou un questionnementsur les implantations actuelles <strong>de</strong>s services, une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> socioéconomique ou un besoin<strong>de</strong> développement, une bonne coopération <strong>de</strong>s responsables publics locaux <strong>de</strong> l'Etat et <strong>de</strong>scollectivités.<strong>La</strong> conception et la mise en œuvre d'un projet donneraient lieu <strong>à</strong> concertation avec lesreprésentants <strong>de</strong>s personnels et avec les représentations <strong>de</strong>s usagers lorsque celles-ciexistent ; un soutien financier aux projets pourrait être apporté par le fonds <strong>de</strong> la DATARmobilisable <strong>à</strong> cet effet; les directeurs départementaux <strong>de</strong>s finances publiques, lesinspecteurs d'académie et les directeurs locaux <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s agences (Pôle Emploinotamment) seraient invités <strong>à</strong> se prononcer sur un projet et <strong>à</strong> s'y associer ;Quelques aspects <strong>de</strong>vraient être communs <strong>à</strong> <strong>de</strong>s projets qui peuvent par ailleurs être trèsdifférents d<strong>ans</strong> leurs modalités et leur contenu :◗ un lieu, employant ou remployant une unité administrative existante.◗ une convention entre tous les participants ;◗ plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> participation sont possibles et combinables entre eux : présenceeffective constante, vacations périodiques, simple point d'accueil et <strong>de</strong> correspondanceavec une unité distante ;◗ une étu<strong>de</strong> attentive et cadrée par les ministères <strong>de</strong>s questions relatives aux systèmesd'information et aux habilitations <strong>à</strong> les employer ;◗ les agents affectés d<strong>ans</strong> une maison <strong>de</strong>s services publics continueraient d'appartenir <strong>à</strong>leur administration ou <strong>à</strong> leur agence ;◗ un chef <strong>de</strong> l'unité serait désigné, avec <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> coordination et <strong>d'organisation</strong>quotidienne du service.◗ le sous-préfet aurait un rôle tr<strong>ans</strong>versal, permettant qu'il soit le garant <strong>de</strong> la réussite duprojet et <strong>de</strong> son utilité effective. Il pourrait ainsi prési<strong>de</strong>r pour le compte <strong>de</strong> chaquedélégant un comité <strong>de</strong> projet et un comité <strong>de</strong>s usagers.En toute hypothèse, cela requiert l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s moyens nécessaires pour conduired<strong>ans</strong> la durée <strong>de</strong> telles "restructurations " et crédibiliser les dialogues tant avec lesreprésentants <strong>de</strong>s territoires et <strong>de</strong>s usagers qu'avec les personnels <strong>de</strong> l'Etat, qui doiventbénéficier d'un accompagnement individualisé.<strong>La</strong> problématique est d'une autre nature pour les services infradépartementaux implantésd<strong>ans</strong> les aires urbaines ou leur zone d'influence, parfois i<strong>de</strong>ntifiée au travers <strong>de</strong>s SCOT. Lesusagers atten<strong>de</strong>nt un niveau d'accessibilité et <strong>de</strong> qualité correspondant <strong>à</strong> <strong>de</strong>s standardsélevés pour tout ce qui touche aux prestations d'accueil, tels qu'ils sont par ailleursconstatables chez d'autres acteurs publics ou privés.- 51 -