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Un Adolescent Tome 1

Auteur: Fédor Mikhaïlovitch Dostoievski. Roman traduit du Russe par J. W. Bienstock et Félix Fénéon. Langue: Français. Editeur: Eugène Fasquelle, 321 pages, 1923.

Auteur: Fédor Mikhaïlovitch Dostoievski. Roman traduit du Russe par J. W. Bienstock et Félix Fénéon. Langue: Français. Editeur: Eugène Fasquelle, 321 pages, 1923.

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grande attention ! Après la représentation du Malheur d’avoir<br />

trop d’esprit, Tatiana Pavlovna m’emmena à la maison. « Tu<br />

ne peux pas rester pour le bal, et à cause de toi je ne reste<br />

pas non plus ! » m’avez-vous sifflé comme un serpent,<br />

Tatiana Pavlovna, durant tout le trajet. Le lendemain, à dix<br />

heures, je me tenais devant le cabinet, lequel était fermé : il y<br />

avait du monde chez vous et vous étiez occupé. Puis vous<br />

êtes sorti pour toute la journée et sans que je vous aie revu,<br />

vous êtes rentré dans la nuit. Ce que je voulais vous dire, je<br />

l’ai oublié, et sans doute ne le savais-je pas alors ; mais je<br />

voulais vous voir, à toute force. Or, le lendemain matin, dès<br />

huit heures vous étiez parti. Vous aviez vendu tout<br />

récemment votre propriété de Toula pour payer vos<br />

créanciers ou, du moins, les désintéresser en partie ; mais il<br />

restait encore une jolie somme entre vos mains, et c’est<br />

pourquoi vous étiez venu à Moscou où vous n’osiez vous<br />

montrer auparavant, de crainte des créanciers… À mes<br />

questions, Tatiana Pavlovna répondait par des : « Tais-toi ;<br />

après-demain tu entres en pension ; prépare-toi, mets en<br />

ordre tes cahiers et tes livres, et habitue-toi à ranger tes<br />

effets toi-même ; vous n’avez pas à prendre des manières de<br />

grand seigneur, monsieur », et cent autres recommandations<br />

que vous me tambourinâtes pendant ces trois jours, Tatiana<br />

Pavlovna. Après quoi, j’entrai chez Touchard. Notre<br />

rencontre n’était qu’un épisode insignifiant, je l’accorde,<br />

André Pétrovitch ; mais croirez-vous que, six mois après, je<br />

voulais m’enfuir de chez Touchard pour me réfugier auprès<br />

de vous ?<br />

— Tu as raconté ces choses dans la perfection, et je me<br />

ressouviens nettement de tout, scanda Versilov ; mais<br />

principalement je suis frappé par la richesse de certains<br />

détails de ton récit, ceux qui concernent mes dettes, par<br />

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