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Un Adolescent Tome 1

Auteur: Fédor Mikhaïlovitch Dostoievski. Roman traduit du Russe par J. W. Bienstock et Félix Fénéon. Langue: Français. Editeur: Eugène Fasquelle, 321 pages, 1923.

Auteur: Fédor Mikhaïlovitch Dostoievski. Roman traduit du Russe par J. W. Bienstock et Félix Fénéon. Langue: Français. Editeur: Eugène Fasquelle, 321 pages, 1923.

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— Prince, ne vous troublez pas… Ce n’était qu’un bon<br />

mot.<br />

— <strong>Un</strong> bon mot superbe et, tu sais, qui a un sens très<br />

profond… <strong>Un</strong>e idée tout à fait juste ! C’est-à-dire, croiraistu…<br />

Voici, je vais te communiquer un tout petit secret. As-tu<br />

remarqué, l’autre fois, cette Olympe ? Eh bien, le croirais-tu,<br />

son cœur soupire après André Pétrovitch ; je crois bien<br />

qu’elle nourrit quelque espoir…<br />

— Quel espoir ? m’écriai-je, indigné.<br />

— Mon cher, ne crie pas. De ton point de vue, tu as peutêtre<br />

raison, je ne dis pas. À propos, mon ami, que t’est-il<br />

arrivé, l’autre fois en présence de Catherine Nicolaïevna ? Tu<br />

vacillais…, j’ai cru que tu allais défaillir.<br />

— Vous savez qu’il y a des dissensions entre elle et<br />

Versilov… Mais non, je sens que je vais divaguer. De grâce,<br />

laissons cela. Plus tard, plus tard !<br />

— Soit ! laissons, laissons… Moi, tu sais, je ne demande<br />

pas mieux que de laisser tout cela… En un mot, j’ai de<br />

grands torts envers elle, et même, te souviens-tu ? je t’ai dit<br />

sur elle des choses assez désobligeantes. Oublie cela, mon<br />

ami : elle changera aussi d’opinion sur ton compte ; je le<br />

pressens… Mais voilà le prince Serge.<br />

<strong>Un</strong> jeune et bel officier entra. Beau, ai-je dit. Du moins<br />

était-ce l’opinion unanime. Il y avait dans sa figure quelque<br />

chose qui me déplaisait. Il était maigre, bien pris, châtain,<br />

frais de teint ; mais dans une note un peu safranée. Ses<br />

grands yeux sombres avaient une expression sévère, même<br />

quand il était tout à fait calme, oui, une expression de force<br />

qui vous agaçait parce qu’on sentait trop qu’elle ne lui<br />

coûtait pas cher. Du reste, je ne sais pas m’exprimer… Et<br />

– 211 –

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