Vies brisées - Arte

L’impact des ventes d’armes irresponsables
Cambodge
Yem Para, de Phnom Penh, Cambodge. 23
Yem Para a été blessée par balles à la cuisse et à la poitrine par
un proche. ‘Un jour nous nous sommes disputés. J’étais avec
d’autres personnes en train de planter des légumes et il m’a tiré
dessus. La balle a traversé la jambe gauche, ici au-dessus du
genou. Puis il a tiré une deuxième fois dans la poitrine. Et la
troisième balle a effleuré mes cheveux. Elle n’est vraiment pas
passée loin. Il s’est servi d’un fusil AK-47 et il se trouvait à
environ 20 mètres de moi puis il s’est rapproché. D’abord,
personne avait peur d’intervenir, mais quand il n’a plus eu de
balles, les voisins sont arrivés et l’ont empêché de me battre
avec la crosse du fusil. J’ai toujours mal aux blessures qu’il m’a
infligées. Il y a encore 5 mois j’avais du métal dans ma jambe.
Aujourd’hui je ne peux faire que la moitié des tâches que je
faisais auparavant. Avant je pouvais soulever 50 kg de riz.
Maintenant je ne peux en soulever que 10 kg.’
Les livraisons secrètes d’armes en provenance de Chine et
des États-Unis au Cambodge ont commencé à la fin des années
70. On estime à environ 500.000 le nombre d’armes légères
aujourd’hui au Cambodge – la moitié d’entre elles sont aux
mains des forces militaires et de polices et l’autre moitié est
sous le contrôle des miliciens, des soldats démobilisés et
d’autres individus. 24
Photo: Howard Davies/Oxfam
Iles Salomon
Sir Fred Soaki était l’ancien Commissaire de police des îles
Salomon. Personnalité très respectée, et membre éminent du
Groupe de surveillance de la paix, il a été assassiné le 10 février
2003 alors qu’il mangeait dans un restaurant. Il était réputé
pour sa neutralité et sa persévérance courageuse à tenter de
persuader les officiers de police corrompus et les anciens
militants à rendre leurs armes aux termes d’un programme de
désarmement onusien. Le suspect, un officier de police a été
arrêté mais il a plus tard réussi à s’échapper de prison. 25
Les miliciens des îles Salomon se sont servis de fusils datant
de la deuxième guerre mondiale ainsi que des fusils artisanaux
pour attaquer des armureries de la police qui bénéficiaient
d’une protection inadéquate pour y dérober de puissants fusils
d’assaut. Une majorité de ces fusils provenait de Singapour.
L’Australie avait par le passé refusé de vendre des armes aux
îles Salomon en raison de leur impact potentiel sur le processus
de paix. En 1997, les États-Unis ont accepté de livrer des armes
aux îles Salomon pour une valeur de 4 millions de dollars mais
ces livraisons furent saisies par l’Australie et la Nouvelle
Zélande à la demande du gouvernement récemment élu des
îles Salomon. 26
Photo: Islands Business