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Vies brisées - Arte

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Les meilleures études l’affirment:<br />

80 à 90 p. cent du commerce<br />

mondial des armes légères<br />

commence dans le commerce<br />

contrôlé par l’état. 250<br />

‘Les dirigeants locaux,<br />

régionaux et mondiaux<br />

doivent accepter le fait que<br />

nous ne pouvons plus laisser le<br />

marché libre diriger le<br />

commerce international des<br />

armes. Nous ne pouvons plus<br />

nous enrichir grâce au<br />

commerce de la mort.<br />

Au contraire, il nous faut<br />

convenir que bien souvent le<br />

commerce des armes est l’ami<br />

des dictateurs et l’ennemi du<br />

peuple. Il est temps de faire le<br />

choix entre les vies humaines<br />

et les armes.’<br />

60<br />

Oscar Arias, prix Nobel de la Paix 249<br />

‘On ne peut pas tout avoir.<br />

On ne peut pas à la fois<br />

prendre fait et cause pour la<br />

paix et, dans le même temps,<br />

être le plus grand fournisseur<br />

d’armes du monde.’<br />

L’ancien président des Etats-Unis,<br />

Jimmy Carter, durant la campagne<br />

présidentielle, 1976 251<br />

Des faiblesses dans les systèmes nationaux de contrôle des<br />

armes<br />

Les gouvernements promulguent et font appliquer la législation qui contrôle la<br />

production, l’exportation, les ventes au niveau national, la gestion et l’usage des<br />

armes. Mais cette législation est bien trop souvent malheureusement insuffisante,<br />

elle présente des lacunes et elle est caractérisée par un fossé entre la réglementation<br />

et son application, ce qui facilite l’accès aux armes meurtrières.<br />

Les transferts d’armes<br />

En raison des liens entre la sécurité nationale et la politique étrangère, le consensus<br />

international est qu’il faudrait que les exportations et les importations d’armes soient<br />

soumises à une autorisation gouvernementale. Mais l’absence de contrôles adéquats<br />

signifie que le transfert d’armes du secteur contrôlé par l’état vers le milieu illicite est<br />

une pratique courante. De plus, l’accord gouvernemental pour une vente d’armes<br />

dépend plus de l’importance économique et géopolitique du contrat que des<br />

préoccupations concernant l’impact de cette vente, ainsi que le montrent les<br />

exemples ci-après.<br />

Lorsque l’Union soviétique a éclaté, les états nouvellement créés ont hérité<br />

d’usines d’armements à un moment où le besoin en devises étrangères et en<br />

emplois était une priorité nationale. Les préoccupations concernant l’usage ultime<br />

de ces armes sont passées au second plan.<br />

Plus récemment, l’Inde a décidé d’abandonner sa liste noire des pays importateurs<br />

d’armes mis à l’index pour que son industrie militaire puisse avoir un impact<br />

significatif sur l’économie du pays. 255<br />

La République tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie, la Roumanie et la Pologne, qui<br />

tous sont en train de moderniser leurs systèmes et leurs ressources militaires en<br />

vue de leur intégration au sein de l’OTAN, écoulent à bas prix sur le marché des<br />

armes, des chars et de l’artillerie lourde, ce qui fait que de nouvelles armes sont<br />

disponibles dans les zones de conflits violents. 256<br />

Les gouvernements responsables exigent toujours de vérifier les certificats de<br />

destination finale qui identifient le destinataire des exportations d’armes et la raison<br />

pour laquelle ces armes ont été achetées. En pratique, les détournements sont<br />

courants parce que le système est facile à contourner; soit en raison du laxisme du<br />

service délivrant les licences, soit en raison des pratiques corrompues et opaques<br />

dans la production des certificats. Deux exemples:<br />

La politique du gouvernement canadien interdit la vente d’armes à l’armée<br />

colombienne, car ces armes peuvent être utilisées pour commettre des violations<br />

des droits humains. Pourtant une lacune dans la législation a permis l’envoi de 33<br />

hélicoptères de l’armée canadienne à la Colombie via les Etats-Unis entre 1998 et<br />

2000. La législation canadienne n’exige pas de certificat de destination pour les<br />

exportations vers les Etats-Unis. Ces derniers ne garantissent pas que ces armes<br />

ne seront pas ré-exportées. 258

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