Vies brisées - Arte

‘A mon avis, il faudrait
stopper la fabrication des
armes. Les puissances
mondiales comme le
Royaume Uni, la France, les
Etats-Unis, et les autres
pourraient aider dans cette
voie. Les armes ne sont pas
faites pour les animaux dans
le bush. Les lance-roquettes
ne sont pas faits pour les
animaux dans le bush…
Vous les fabriquez pour tuer
qui? Vous et moi!’
54
Peter Rashid, Boajibu, Sierra Leone, 2001 230
De 1998 à 2001, les Etats-Unis,
le Royaume Uni et la France ont
engrangé plus de revenus des
ventes d’armes aux pays en voie
de développement que le montant
de leur aide à ces mêmes pays. 229
‘Il est aussi facile d’acheter
un fusil qu’un paquet
de cigarettes.’
Evan Jean Lolless, 34 ans, condamné
à la prison à vie pour meurtre
aux Etats-Unis, 1997 232
4: Le bazar aux armes
L’insuffisance de contrôles des armements permet à certains de s’enrichir sur le dos
des autres.
Alors que l’attention de la communauté internationale est tournée vers la nécessité
de contrôler les armes de destruction massive, le commerce des armes
conventionnelles, lui, continue d’opérer dans un vide moral et juridique.
De plus en plus de pays commencent à fabriquer des armes légères, et la plupart de
ces pays n’ont pas les moyens ou la volonté de contrôler leur usage.
Les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies – Les Etats-Unis,
la France, le Royaume Uni, la Russie et la Chine – dominent le commerce mondial
des armes.
La plupart des moyens de contrôle des armes au niveau national présentent des
lacunes ou sont rarement appliqués.
Parmi les points faibles importants, soulignons l’absence de contrôle efficace des
courtiers en armes, de la production sous licence et des destinataires de ces armes.
Les armes atterrissent dans les mauvaises mains en raison de contrôles qui
négligent de surveiller qui possède une arme à feu, comment l’armement est géré
et l’utilisation illégale des armes par les détenteurs autorisés.
Alors que l’attention de la communauté internationale est tournée vers la nécessité
de contrôler les armes de destruction massive, le commerce des armes
conventionnelles continue inchangé, sans aucun contrôle global. Il faut s’attaquer
aux questions du commerce des armes autorisé par les états ainsi que du commerce
illicite de ces armes, si l’on veut éviter un usage irresponsable des armes à feu et le
tragique coût humain qui en découle.
Une industrie unique
En termes globaux, la valeur monétaire des exportations d’armes légales est relativement
faible, environ 21 milliards de dollars par an. Cela représente 0,5 p. cent du commerce
mondial total, et moins de la moitié de la valeur des échanges internationaux de café.
Ces statistiques donnent une fausse idée de la signification réelle du commerce des
armes. Premièrement, au contraire des autres industries, les produits manufacturés
qui sont vendus sont conçus avant tout pour tuer et blesser des êtres humains.
Deuxièmement, les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies
– Les Etats-Unis, la France, le Royaume Uni, la Russie et la Chine – sont
profondément impliqués dans ce commerce et en retirent d’importants profits. Pour
2001 (dernières données connues), ils étaient les 5 plus importants exportateurs
d’armes conventionnelles dans le monde, représentant au total 88 p. cent des
exportations globales d’armes. Ce sont les Etats-Unis qui dominent cette industrie avec
près de la moitié (45 p. cent) de la totalité des exportations d’armes dans le monde. 231