Vies brisées - Arte
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eux-mêmes la protection de leurs ressortissants et en conséquence dissuadent les<br />
civils à porter des armes ; d’autres états autorisent les citoyens ordinaires à conserver<br />
certaines armes.<br />
Toutefois, ni les états, ni les groupes d’opposition armées ont le droit de faire un<br />
usage illimité de la force. Basés sur une conviction fondamentale dans les valeurs de<br />
l’humanité, deux types de droits internationaux s’efforcent de protéger les individus<br />
(voir annexe 1).<br />
Le droit international relatif aux droits humain qui est universel. Il sauvegarde le<br />
principe du droit à la vie et à la sécurité : tous les individus ont le droit à ce que leur<br />
vie ne soit pas arbitrairement enlevée.<br />
Le droit international humanitaire qui s’applique dans les situations de conflits.<br />
Il tend à régulariser la conduite des combats et à réduire les souffrances des civils.<br />
Si la Charte des Nations Unies reconnaît le droit d’un pays à s’autodéfendre<br />
militairement, elle applique également les principes du développement durable à<br />
l’usage des armes en demandant ‘l’établissement et le maintien de la paix et de la<br />
sécurité internationales en ne détournant vers les armements que le minimum des<br />
ressources humaines et économiques du monde’. Et pourtant, chaque année, le<br />
montant global des dépenses militaires s’élèvent à 839 milliards de dollar: 8 la relation<br />
entre le ‘surarmement et le sous développement’, pour reprendre une expression<br />
vieille de vingt ans, demeure toujours un vrai problème.<br />
Trop d’armes<br />
Dans des situations marquées par les conflits armés, la criminalité et la répression<br />
étatique, la disponibilité des armes sur le marché est un important facteur pour<br />
déterminer le niveau de violence. La présence d’armes peut constituer un catalyseur<br />
puissant dans des situations d’extrême volatilité.<br />
La prolifération des armes encourage la prolifération de la violence avec armes. Dans<br />
une spirale sans fin, la disponibilité des armes engendre un climat de peur: des<br />
groupes ou des individus décident de s’armer pour assurer leur protection, et leur<br />
décision peut être alors perçue comme une menace par d’autres qui répliquent en<br />
s’armant à leur tour : c’est ainsi que la demande en armes s’accroit. En temps de<br />
guerre, mais aussi en ‘temps de paix’ la présence et la disponibilité des armes attisent<br />
souvent la violence engendrée par la protestation politique, les différends de<br />
voisinage, la criminalité et les violences au foyer. Au fur et à mesure que les armes<br />
gagnent en sophistication – de la pierre à l’arc et aux flèches aux fusils automatiques<br />
– leur létalité augmente. Quelques individus bien armés peuvent causer des morts,<br />
des blessures et répandre la peur sur une très grande échelle. Tuer devient banal; on<br />
peut le faire en étant de plus en plus éloigné de la cible, avec plus de détachement et<br />
moins d’effort.<br />
Le danger de la prolifération absolue des armes peut être appréhendé lorsque la<br />
guerre prend fin. Là où les armes sont disponibles facilement, la fin de la violence<br />
demeure tout aussi improbable que pendant le conflit.<br />
En temps de paix comme en<br />
temps de guerre, il existe des<br />
principes précis du droit<br />
international définissant quand<br />
et comment des armes peuvent<br />
être utilisées, limitant de<br />
manière stricte leur usage.<br />
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