Vies brisées - Arte

Améliorer la gestion des armes au Cambodge
(basée sur l’expérience du Groupe de travail sur la réduction des armements de Phnom Penh)
Au cours des 30 années de conflit armé interne, les armes se sont répandues dans
l’ensemble des communautés du Cambodge. Il est fréquent de trouver des armes de poing et
des fusils d’assaut entre les mains de personnes privées, à la fois dans les zones rurales et
urbaines: les chiffres varient entre 500.000 et un million. Selon une étude menée en 1998, au
moins deux tiers des ménages de Phnom Penh possédaient des armes illicites. La
prolifération des armes a grandement contribué à disséminer insécurité et peur dans les
populations. La culture de la violence est de plus en plus évidente tant que l’on peut se servir
d’armes en toute impunité pour résoudre des conflits conjugaux, des incidents de circulation
et des actes d’autodéfense.
Une priorité essentielle est donc la gestion des armes. Après les premières opérations de
récupérations d’armes, les autorités ont stocké ces armes dans des entrepôts d’état
dangereux et mal surveillés. Ce qui fait que ces armes ont alors été revendues illégalement
avant de circuler de nouveau dans les différentes communautés. Il faut donc construire des
dépôts d’armes plus efficaces. Les forces de police au niveau des provinces et des quartiers
doivent bénéficier de moyens de surveillance élaborés afin de pouvoir stocker sans risque et
de manière responsable, les armes saisies et celles appartenant aux forces de police. En
deuxième lieu. Il convient d’améliorer l’enregistrement et le contrôle des armes délivrées aux
forces de police pour éviter toute ‘fuite’ de ces armes vers les populations civiles. Le
processus de délivrance des licences par le biais du ministère de l’Intérieur et surtout de la
police, doit être également restreint.
Toutefois, toutes ces initiatives locales ont plus de chance de réussir si le flux des
armes en provenance de l’étranger est remplacé par des livraisons d’armes
efficacement contrôlées dont les états ont vraiment besoin et qui ne serviront pas à
commettre de nouvelles violations. En d’autres termes, les mesures prises à tous les
niveaux, du niveau local ou niveau global, doivent se renforcer mutuellement. Les 5
membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies doivent contrôler
leurs propres livraisons d’armes: les anciens pays du bloc soviétique doivent
contrôler la dissémination de leurs stocks militaires excédentaires et tous les pays
doivent signer et ratifier la Convention cadre sur les transferts internationaux
d’armes car il s’agit d’un projet global nouveau visant à contrôler tous les transferts
d’armes.
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