Vies brisées - Arte
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‘Cela fait des années que<br />
nous travaillons sur la<br />
question des armes dans les<br />
communautés. Il y a trois<br />
ans l’idée d’une Convention<br />
cadre sur les transferts<br />
internationaux d’armes<br />
nous paraissaient très<br />
éloignée de notre travail.<br />
Mais nous réalisons<br />
aujourd’hui que notre<br />
travail sur les armes dans les<br />
communautés ne pourra pas<br />
être couronné de succès s’il<br />
ne prend pas en compte la<br />
question du flux des armes.’<br />
76<br />
Fred Lubang, Institut pour la paix Gaston Z.<br />
Ortigas, Philippines, 2003 299<br />
contre les transferts illicites; ils fournissent un niveau de contrôle crucial et sont les<br />
garanties primaires contre les transferts irresponsables. Toutefois, ils n’assurent pas<br />
une cohérence mutuelle et certains d’entre eux contiennent des ambiguïtés et des<br />
lacunes qui facilitent le travail des trafiquants d’armes. Par exemple, à plusieurs<br />
reprises on s’est interrogé sur la légitimité de transferts d’armes par la Slovaquie,<br />
parce qu’il n’existe pas de moyens de contrôle; 300 au Pays Bas, où la production<br />
d’armes est quasi-inexistante mais où transitent de nombreuses livraisons d’armes,<br />
les produits en provenance de ‘pays amis’ sont exemptés de certaines licences<br />
obligatoires et les produits en ‘transit express’ n’ont pas besoin de licence. 301<br />
La Convention cadre sur les transferts internationaux d’armes permettrait qu’un<br />
contrat rejeté par un fournisseur ne soit accepté par un autre, afin de prévenir une<br />
situation comme celle survenue en 2002 lorsque, malgré le refus allemand de<br />
vendre des fusils au gouvernement du Népal en raison d’inquiétudes concernant les<br />
droits humains, c’est la Belgique qui a assuré la livraison de ces fusils.<br />
Ce qui serait légal et illégal aux termes de la Convention cadre sur les<br />
transferts internationaux d’armes<br />
Transfert légal<br />
Ventes d’armes légères aux forces<br />
de police où elles seront utilisées<br />
selon les Principes de base sur le<br />
recours à la force et l’utilisation<br />
des armes à feu<br />
Transfert légal<br />
Avions de combat et véhicules<br />
blindés vendus à un gouvernement<br />
pour son armée opérant en respectant<br />
strictement le droit international<br />
humanitaire<br />
Transfert illégal<br />
Ces mêmes armes vendues à une<br />
force de police qui s’en sert pour<br />
commettre sur une grande échelle<br />
des assassinats extra judiciaires<br />
et des actes de tortures<br />
Transfert illégal<br />
Ces mêmes armes vendues à<br />
un gouvernement où les armes<br />
sont utilisées contre des objectifs<br />
civils et non des objectifs<br />
militaires<br />
La Convention cadre sur les transferts internationaux d’armes serait légalement<br />
contraignante. Les instruments régionaux politiquement contraignants qui existent à<br />
l’heure actuelle ne sont pas légalement applicables. A l’heure actuelle, en fin de<br />
compte, il faut prendre des décisions difficiles et ces décisions dépendent du<br />
jugement des représentants politiques ou des fonctionnaires. En revanche la<br />
Convention cadre sur les transferts internationaux d’armes favorise une culture de<br />
conformité en créant un lien légal permanent entre les armes et les violations. De<br />
plus, il aligne les normes sur les exportations d’armes sur les responsabilités<br />
existantes aux termes du droit international.<br />
Même si certains pays sont opposés à ce traité, cela ne doit pas empêcher les autres<br />
états de prendre de l’avance. Bien que tous les pays n’aient pas signé le Traité contre<br />
les mines antipersonnel, une nouvelle norme internationale a été créée grâce à des<br />
pressions et des campagnes internationales. Depuis l’entrée en vigueur de ce traité,<br />
aucun pays au monde n’a ouvertement exporté des mines anti-personel, le nombre<br />
de gouvernement qui en utilisent à diminué et même certains pays non-signataires<br />
respectent généralement les principes du traité. 302