Vies brisées - Arte
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Une initiative internationale: le Convention cadre sur les<br />
transferts internationaux d’armes<br />
Les producteurs d’armes ont le droit de vendre leurs armes et les autres ont le droit<br />
de les acheter mais ces droits confèrent également des responsabilités et des<br />
obligations légales.<br />
Le fait qu’un transfert d’armes soit ‘autorisé’ par l’autorité officielle ne signifie pas<br />
forcément qu’il s’agit là d’un acte légal. En effet, souvent les gouvernements<br />
interprètent le terme ‘légal’ comme signifiant ‘légal selon les dispositions juridiques<br />
nationales’. Or, pour être totalement légal, un transfert d’armes doit aussi être légal<br />
aux termes du droit international. La Commission de l’ONU sur le désarmement a<br />
clairement fait la distinction et a défini les transferts illégaux comme étant ‘le<br />
commerce international d’armes conventionnelles contraire à la législation de l’état<br />
et/ou au droit international’. Cette définition a été approuvée en juillet 2001 à la<br />
Conférence des Nations Unies sur les armes légères.<br />
Mais quelles sont au juste ces obligations aux termes du droit international?<br />
La proposition de Convention cadre sur les transferts internationaux d’armes définit<br />
des principes basés sur les responsabilités existantes des états selon les normes<br />
internationales. Il rassemble les normes et les textes de lois internationaux<br />
applicables aux transferts des armes, comme les Conventions de Genève, le Traité<br />
contre les mines antipersonnel et la Convention pour la prévention et la répression<br />
du crime de génocide. Il s’agit d’un document simple et explicite qui définit les<br />
critères permettant de valider ou non les transferts d’armes conventionnelles.<br />
Aux termes de ce traité, les états devraient incorporer ces critères dans leur<br />
législation nationale. En outre, ils devraient rendre compte de tous les transferts<br />
d’armes dans un registre international tenu à la disposition de tous (Voir Annexe 1<br />
pour plus de détails sur le droit international et les armes).<br />
La Convention cadre sur les transferts internationaux d’armes codifie le principe<br />
selon lequel les exportations d’armes violent le droit international si l’exportateur<br />
sait, ou s’il y a lieu de croire qu’il pourrait avoir connaissance, que ces armes<br />
pourraient être utilisées pour violer le droit international humanitaire et le droit<br />
international relatif aux droits humains. 296 Le fait que des responsables officiels aient<br />
conscience que ces armes seront vraisemblablement utilisées pour commettre de<br />
telles violations introduit une nouvelle responsabilité: celle d’interdire un tel<br />
transfert en particulier à partir du territoire ou de la juridiction de l’état en question. 297<br />
Par conséquent, tout état qui exporte des armes (pas seulement des armes<br />
nouvellement fabriquées mais aussi des armes ré-exportées ou d’occasion) a une<br />
responsabilité bien établie de s’assurer que les armes soient utilisées en accord avec<br />
les normes déjà existantes aux termes du droit international. Il serait alors demandé<br />
à l’état exportateur de surveiller rigoureusement ce qui arrivent aux armes une fois<br />
qu’elles ont passé les frontières, car la manière dont le bénéficiaire se servira de ces<br />
armes aura une influence sur la légalité du transfert.<br />
La Convention cadre sur les transferts internationaux d’armes serait un moyen de<br />
contrôle international pour s’assurer que tous les pays adoptent les mêmes normes.<br />
Les systèmes nationaux et régionaux sont extrêmement importants dans la lutte<br />
‘La disponibilité et<br />
l’utilisation illégale des<br />
armes [légères et de petit<br />
calibre] a un impact certain<br />
sur le nombre, le type et la<br />
gravité des violations du<br />
droit international<br />
humanitaire et du droit<br />
international relatif aux<br />
droits humains perpétrées<br />
par les acteurs étatiques et<br />
non étatiques.’<br />
Barbara Frey, Rapporteur spécial de<br />
l’ONU sur les armes légères 295<br />
Si elle était globalement<br />
acceptée, la Convention cadre<br />
sur les transferts internationaux<br />
d’armes établirait un<br />
mécanisme international clair et<br />
solide interdisant la vente<br />
d’armes lorsqu’il y a un risque<br />
précise que ces armes<br />
serviraient à commettre de<br />
sérieuses violations.<br />
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