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Vies brisées - Arte

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Impact sur les services de santé<br />

L’insécurité armée représente une menace pour la santé. En cas de problèmes graves<br />

de santé, il est impossible de soigner les malades, si on les empêche de pénétrer dans<br />

les centres de soins. De 1994 à 1999, à Gulu, en Ouganda, les blessures par balles<br />

étaient la principale cause des décès; seulement 13 p. cent des blessés étaient capables<br />

de se rendre dans un centre de soins en moins d’une heure et seulement 40 p. cent<br />

en moins de 6 heures. Or la majorité des patients victimes de blessures graves ne<br />

survivront pas s’ils ne sont pas secourus dans les deux heures. 124 La mortalité infantile<br />

et la mortalité maternelle – qui constituent des indicateurs clefs des Objectifs du<br />

Millénaire pour le développement – augmentent dans les situations de violence avec<br />

armes. Lorsque 200 soldats passèrent à travers la région de Boga en RDC, les<br />

employés de l’hôpital et deux femmes enceintes qui devaient subir une césarienne<br />

durent s’enfuir. On apprit un peu plus tard que les deux femmes décédèrent chez<br />

elle dans d’atroces souffrances. 125<br />

Durant les conflits et les éruptions de violence, le niveau des soins des services de<br />

santé diminue. Les centres de soins sont pris pour cibles; le matériel est détruit ou<br />

emporté, comme en Irak au début de 2003 lorsque des ambulances de l’hôpital de<br />

Mossoul furent volées sous la menace des armes. 126 Le nombre d’employés qualifiés<br />

baisse car ils fuient le pays, comme en Bosnie, ou parce qu’ils sont tués ou blessés,<br />

comme au Rwanda. Par ailleurs, le nombre élevé de blessures par balle qui exigent<br />

une hospitalisation, détournent les ressources médicales. Les employés des services<br />

de santé qui effectuent des soins routiniers voient leurs moyens médicaux diminuer<br />

car ceux-ci sont prioritairement réservés aux victimes de blessures par balle. Parfois<br />

ces ressources sont allouées aux hôpitaux à proximité de la ligne de front, 127 voire<br />

même à d’autres services du même hôpital. 128<br />

Les maladies transmissibles qui en temps de paix peuvent être relativement bien<br />

contrôlées, deviennent, en temps de guerre, des causes de décès graves, car alors les<br />

programmes de vaccination sont impossibles. De plus les grands mouvements de<br />

population favorisent les infections. Depuis le début de la guerre en 1998 en RDC,<br />

on a constaté une brusque augmentation de maladies telles que le choléra, la<br />

rougeole, la polio, la peste et la méningite. En Croatie et en Bosnie, le nombre<br />

de cas de tuberculose a été multiplié par deux et on a signalé des cas d’hépatite A<br />

en Bosnie. 129<br />

Impact sur l’éducation<br />

Les conflits et les délits armés entravent l’éducation. En réponse au danger, aux<br />

dégâts et à l’absence d’enseignants, on ferme les écoles. Parfois celles-ci servent à<br />

d’autres fins, comme accueillir des personnes déplacées. Dans les grandes villes du<br />

Brésil, il n’est pas rare que les cours soient interrompus ou que les établissements<br />

scolaires ferment en raison des fusillades à l’occasion de batailles territoriales entre<br />

gangs de la drogue rivaux ou bien lors de heurts entre ces gangs et la police. 130<br />

A Djugu, dans le Nord-est de la RDC, des différends armés ont eu pour conséquence<br />

la destruction de 211 des 228 centres d’éducation et plus de 60 p. cent des<br />

enseignants et des élèves ont quitté l’école. 131 Au Brésil, plus de la moitié des enfants<br />

‘‘Il y a eu des accidents,<br />

comme par exemple, lorsque le<br />

centre de santé s’est retrouvé<br />

pris dans les échanges de<br />

coups de feu entre gangs<br />

rivaux. Ou quand une fois,<br />

des gangs ont disposé de<br />

tireurs embusqués qui tiraient<br />

sur quiconque entrait ou qui<br />

sortait des centres de santé.<br />

Les employés ont eu très peur:<br />

une fois, la voiture du<br />

médecin a été visée par des<br />

tirs. Une autre fois, les<br />

employés ont dû se terrer à<br />

l’intérieur pour se protéger des<br />

coups de feu de dehors.’<br />

Un employé des services de santé à Medellín,<br />

Colombie, 2001 123<br />

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