Vies brisées - Arte

‘Je suis une victime. On a volé
mon bétail. On n’a pas eu
d’autre choix que de se procurer
des armes pour protéger nos
troupeaux et nos familles des
bandits… Rendre les armes
n’est pas un problème,
à condition que vous
m’assuriez que nos voisins en
font de même, et que vous me
certifiez être en mesure
d’assurer ma protection.
82
Un villageois de Kina, à Isiolo,
dans le nord du Kenya, 2002 320
Les initiatives locales: cimenter des communautés plus sûres
Accroître la sécurité au niveau local est intrinsèquement lié aux raisons pour
lesquelles les gens ont recours aux armes. Il existe des raisons radicalement
différentes pour lesquelles des villageois afghans, yéménites ou suisses vont acquérir
des armes: pour se protéger des groupes armés en Afghanistan, en tant que symbole
culturel et expression d’un droit constitutionnel au Yémen, pour défendre leur pays
contre une agression extérieure en Suisse. Mais il y a d’autres aspects et ces causes
multiples et interconnectées doivent aussi être complètement prises en compte.
Accroître les moyens du gouvernement pour protéger les
citoyens kenyans
Au Kenya, et surtout dans le nord du pays, la violence avec armes est répandue. Ce problème
ne pourra pas être résolu sans modification fondamentale de la politique et de pratique
gouvernementales, en s’appuyant sur des mesures locales et des actions d’information. La
récupération d’armes et le désarmement durable ont peu de chance de succès si la
communauté ressent le besoin de s’armer pour assurer sa propre sécurité.
De nombreuses ONG, y compris Oxfam et Amnesty International, font campagne au niveau
national pour promouvoir un processus détaillé, global et participatif en faveur d’une réforme
du secteur de la sécurité. Il faut développer les moyens étatiques en vue d’assurer la sécurité
des citoyens, basé sur les normes du droit international relatif aux droits humains. Parmi les
mesures immédiates préconisées, citons :
Le développement d’une politique de maintien de l’ordre au niveau local, avec
consultations locales sur la nature et la qualité du maintien de l’ordre et de la sécurité, ainsi
que la supervision, sous la responsabilité des communautés, des structures existantes;
Une révision des structures locales de sécurité existantes, comme par exemple les
réservistes de la police ou les milices, afin d’évaluer leur pertinence, leur efficacité et leur
degré de responsabilisation;
De manière plus urgente, l’augmentation raisonnable des rémunérations et des avantages
sociaux associés pour les forces de police et autres forces de sécurité, tout en améliorant
leur période de formation, leur responsabilisation, la supervision civile de leurs activités,
afin de réduire la corruption et d’accroître leur professionnalisme.
Par conséquent, il n’est pas possible de généraliser l’ensemble des mesures à
prendre en vue d’assurer la sécurité au niveau local. D’autant que certaines de ces
mesures ont plus à voir avec la toile complexe tissée entre les conditions sociales,
culturelles, politiques et économiques qui motivent la demande et l’usage qu’avec les
armes elles-mêmes. Travailler au niveau local signifie mettre en route des
programmes spécifiques afin d’améliorer la sécurité dans les communautés de la
façon suivante: