Vies brisées - Arte
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Violations des droits civils et politiques<br />
Les armes sont fréquemment utilisées pour commettre des violations directes du<br />
droit à la vie et pour toucher l’intégrité physique et mentale des victimes. Mais elles<br />
sont également un moyen pour contraindre quelqu’un à perpétuer d’autres<br />
violations. Lorsque des forces de sécurité, des groupes armés ou toute autre personne<br />
ou groupe en position d’autorité, menacent d’utiliser les armes, ceux qui sont sous<br />
leur contrôle se retrouvent dans une position de vulnérabilité, voire même<br />
littéralement à leur merci.<br />
Actes de torture et arrestations arbitraires<br />
Les violations surviennent lorsque les gens sont détenus, dans des commissariats,<br />
dans des centres de détention ou dans des prisons. Les statistiques sont choquantes.<br />
Entre 1997 et 2000, Amnesty International a reçu des informations d’actes de<br />
torture et de mauvais traitement par des acteurs étatiques dans plus de 150 pays.<br />
Dans plus de 70 pays, les violations étaient répandues et continuelles. Dans plus de<br />
80 pays, des gens sont morts à la suite des traitements infligés par ceux en charge de<br />
l’autorité. Ces informations semblent indiquer que la plupart des victimes étaient<br />
soupçonnées d’infractions criminelles ou condamnées pour de telles infractions. La<br />
plupart des tortionnaires étaient des officiers de police qui ont menacé de faire usage<br />
de leur arme ou de la force pour subjuguer leurs victimes. 81<br />
Parfois les tortionnaires utilisent des armes qui sont supposées être plus ‘sûres’ que<br />
les traditionnelles armes à feu: ‘Nous les avons vus envoyer des décharges électriques<br />
sur le corps du prisonnier [haïtien] avec un bouclier électrique et puis aussi avec un<br />
pistolet électrique. Il a reçu environ trois décharges. Alors qu’il recevait ces<br />
décharges, le prisonnier était menotté, mains attachées aux jambes, allongé parterre<br />
sur le côté.’ Ce récit est l’un des témoignages concernant les allégations d’actes de<br />
torture ou de mauvais traitement sur les personnes détenues par les Services<br />
d’immigration et de naturalisation américain, à la prison de Jackson County<br />
Correctional Facility, en Floride entre août 1997 et juillet 1998. 82<br />
Violence sexuelle<br />
Il est affligeant de constater que la violence sexuelle sous la contrainte armée est<br />
largement répandue dans les zones de conflits intenses. Les armes peuvent servir<br />
pour déclencher des viols systématiques (ce qui constitue un crime de guerre), pour<br />
accélérer l’expulsion de groupes nationaux en avilissant les femmes et en répandant<br />
la terreur, la peur et l’humiliation. Certainement tout aussi importante est la violence<br />
sexuelle à l’encontre des hommes, mais les données sur ce type de violence sont rares<br />
et on pense que la plupart des cas ne sont pas signalés.<br />
Les femmes et les filles sont violées sous la contrainte d’une arme, alors qu’elles vont<br />
chercher de l’eau ou du bois ou qu’elles se livrent à d’autres tâches quotidiennes.<br />
Elles sont également vulnérables en prison ou dans des camps de réfugiés car il n’y a<br />
pas d’endroit pour se cacher. Au moins, 15.700 femmes et filles au Rwanda et 25.000<br />
en Croatie et en Bosnie auraient été violées lors des conflits armés. Mais il est<br />
‘Ils ont commencé à me battre<br />
et à me terroriser avec une<br />
Kalachnikov. Puis ils ont<br />
enfilé un pneu autour de mon<br />
cou et ont menacé d’y mettre<br />
le feu si je n’avouais pas.<br />
Alors j’ai avoué mais c’était<br />
faux.’<br />
Samuel Nsengiyumva, 14 ans, arrêté au<br />
Burundi et accusé d’avoir volé le fusil d’un<br />
soldat. 80<br />
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