Vies brisées - Arte

‘Comme on n’a pas de jouets
avec lesquels jouer, on
fabrique des fusils avec des
bâtons… c’est comme ça
qu’on joue. Je suis capable de
démonter le T56 de mon père.
Des fois mon père me
demande de nettoyer son fusil.
Aujourd’hui, je suis très
habile au démontage et au
remontage du fusil. Ma
principale ambition, c’est de
m’engager dans l’armée.
46
Un enfant sri lankais, 1998 186
Les sociétés militaires privées
Les sociétés militaires privées sous contrat
pour assumer des services militaires au nom
des gouvernements ou des forces
d’opposition jouent un rôle critique et de
plus en plus grand dans la fourniture
d’armes et le soutien aux régimes de par le
monde. Ces sociétés privées sont souvent
idéalement placées pour importer des
armes: elles sont en relation avec des
gouvernements, des courtiers en armes, des
compagnies aériennes de fret et des
fabricants d’armes. L’une de ces sociétés a
même fourni des armes aux deux parties en
présence dans le conflit en Sierra Leone. 184
Le nombre et l'influence de ces sociétés
privées vont croissants et nombreux sont
ceux qui pensent que la 'guerre contre la
terreur' ne fera qu'accélérer cette tendance.
Au cours de ces dernières années, le
gouvernement américain a fréquemment
utilisé les services de consultants militaires
privés ou autorisé ces derniers à former des
forces de police et des soldats étrangers.
Selon une étude détaillée, des entreprises
américaines ont formé des forces militaires
dans plus de 24 pays durant les années 90,
dont l’Arabie Saoudite, l’Angola, la Bolivie, la
Bosnie, la Colombie, la Croatie, l’Egypte,
l’Ethiopie, la Guinée-équatoriale, Haïti, le
Kosovo, le Libéria, le Nigéria, le Pérou, et le
Rwanda. 184 Le gouvernement américain n’a
pas pris les mesures nécessaires pour
s’assurer que lorsque ces formations ont eu
lieu, elles devaient promouvoir le strict
respect du droit international humanitaire et
du droit international relatif aux droits. 185
La possession d’armes: un contrôle de plus en plus
difficile à faire
La culture de la violence armée est devenue envahissante en temps de paix comme en
temps de guerre. On peut toujours débattre de la question de savoir qui a commencé:
l’arme ou la culture de la violence. Ce qui est clair, c’est qu’elles se renforcent
mutuellement. Dans les sociétés où le port d’armes est traditionnel, les hommes ont
remplacé les armes traditionnelles, comme les arcs et les flèches par des pistolets;
dans d’autres sociétés, des hommes sont en train d’adopter ces armes. Dans les deux
cas, il y a un risque d’une escalade alarmante de la violence. Les hommes peuvent-ils
vivre sans armes ? Le souhaitent-ils ?
Les hommes, les femmes, les armes
Le pouvoir des armes est inextricablement lié avec la notion de masculinité dans les
cultures industrialisées et dans les cultures traditionnelles. La plupart des armes sont
détenues et utilisées par des hommes: aux Etats-Unis, seulement 9 p. cent des
femmes ont une arme contre 42 p. cent des hommes. Au Canada, 85 p. cent des
détenteurs d’armes sont de sexe masculin. 188 La majorité des armées dans le monde
n’incorporent pas les femmes (bien que l’armée érythréenne et les forces des
Tigres tamouls soient réputées pour le recrutement de femmes soldats). Souvent
les femmes sont exclues des tâches comportant l’usage d’armes dans les services
de sécurité.