AUTOINSIDE Édition 1 – Janvier 2022

ASSOCIATION & SECTIONS
Rubrique Dario Cologna
Le changement
amène de nouvelles
perspectives
En ski de fond, Dario Cologna a tout gagné. Le Grison de 35 ans est multiple champion olympique,
multiple vainqueur de la coupe du monde et champion du monde. Il passera à la postérité en tant que
l’un des meilleurs fondeurs de tous les temps. Dario Cologna est aujourd’hui « ambassadeur UPSA
de l’efficacité et des performances exceptionnelles ». Dans une série en quatre épisodes, le « sportif
suisse de l’année » 2013 partage ses expériences avec des professionnels de tous âges. Aujourd’hui,
quelle est l’importance de l’environnement pour être performant ?
« Tout d’abord, le changement est une
constante dans le sport comme dans la vie
professionnelle. La routine ne mène nulle
part. Vu sous cet angle, je perçois toujours
le changement comme un défi positif. De
plus, le changement amène toujours de
nouvelles perspectives.
Dans le milieu sportif, le changement est
souvent associé à un changement d’entraîneur.
Dans des sports comme le football,
cela peut arriver très rapidement, mais en
ski de fond, les entraîneurs restent généralement
plusieurs années. En tant que fondeur,
je suis certes un sportif individuel,
mais l’entraîneur de notre cadre national
reste un interlocuteur essentiel. Je pense
que son rôle est comparable à celui d’un supérieur
dans le monde du travail. L’entraîneur
livre de précieux feed-back. Il m’aide à
initier activement des changements, ce qui
devrait toujours se traduire par des améliorations.
Si quelque chose ne fonctionne
pas comme je le souhaiterais, nous en discutons.
Les échanges et la communication
entre un sportif et son entraîneur sont essentiels.
Cela permet de tendre efficacement
vers un objectif et de l’atteindre. Ensemble,
nous recherchons des solutions. Je
ne suis pas du genre à mettre tout sens dessus
dessous dès que quelque chose va de
travers. Nous analysons le problème et allons
de l’avant, en retenant ce qui a fait ses
preuves dans le passé et en apportant des
améliorations là où cela semble nécessaire
et judicieux.
Néanmoins, je fais ce métier depuis si longtemps
que je ne me conforme pas aveuglément
aux idées de l’entraîneur. Je sais de
quoi je suis capable et ce qui est bon pour
moi, et j’adapte parfois les programmes
d’entraînement comme je l’entends. Le succès
de ces dernières années me conforte
dans cette approche indépendante.
En plus de donner des feed-back, un entraîneur
peut et doit aussi être motivant.
Un bon entraîneur vit pour le sport et pour
nous, les sportifs. Il nous soutient autant
qu’il le peut, se tient à nos côtés et nous rassure.
C’est important de sentir sa présence.
Les pistes de ski de fond sont mon lieu de
travail. Si je reçois des feed-back utiles et
des encouragements sur mon lieu de travail,
mes performances s’en trouvent améliorées.
Des changements peuvent également survenir
au sein de l’équipe. Aujourd’hui,
je suis le doyen de notre cadre. C’est une
bonne chose d’accueillir de nouvelles recrues.
À 25 ans, on est plus insouciant qu’à
35 ans comme moi. Les jeunes me font rester
jeune, tout en représentant aussi une
nouvelle concurrence. Ils me mettent au
défi, surtout à l’entraînement, mais cela me
plaît. Cela me stimule et me motive. En fin
de compte, cela me pousse aussi à progresser,
tout comme la plupart des professionnels,
j’imagine. » <
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