Journal asmac No 2 - avril 2024
Système - Société, santé, salubrité Politique - Deux initiatives à l’épreuve Psychoanaleptiques - Utilisation off-label dans les soins palliatifs Tiques - Les infections rares
Système - Société, santé, salubrité
Politique - Deux initiatives à l’épreuve
Psychoanaleptiques - Utilisation off-label dans les soins palliatifs
Tiques - Les infections rares
- No tags were found...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Severin Pinilla, où travailles-tu<br />
actuellement?<br />
Je travaille depuis juillet 2023 comme responsable<br />
médical au Psychotherapeutisches<br />
Gesundheitszentrum à Munich, à<br />
temps partiel, c’est-à-dire à 60%. Parallèlement,<br />
je poursuis mon engagement<br />
scientifique à la Clinique universitaire de<br />
psychiatrie pour personnes âgées de l’Université<br />
de Berne. En outre, j’exerce un<br />
mandat de l’Institut suisse pour la formation<br />
médicale postgraduée et continue<br />
dans le cadre du projet d’introduction des<br />
Entrustable Professional Activities (EPA).<br />
Comment ce séjour à l’étranger a-t-il pu<br />
être organisé et quelles en étaient les<br />
raisons?<br />
La principale raison était d’ordre familial.<br />
<strong>No</strong>tre premier enfant est né l’année dernière.<br />
Auparavant, ma femme travaillait à<br />
Constance et moi à Berne. <strong>No</strong>us avons<br />
donc réfléchi au lieu idéal pour nous trois<br />
et avons finalement choisi Munich. Ce<br />
choix n’a pas été fortuit, mais s’explique en<br />
premier lieu par le réseau de relations de<br />
ma femme et aussi par le fait que ses parents<br />
y habitent. En automne, je vais cependant<br />
revenir à Berne pour des raisons<br />
professionnelles. <strong>No</strong>us verrons combien<br />
de temps je ferai les trajets aller-retour ou<br />
s’il vaudra mieux, à long terme, déplacer<br />
notre domicile à Berne.<br />
Ton séjour peut-il être pris en compte<br />
pour ta formation postgraduée?<br />
J’avais déjà obtenu le titre de spécialiste<br />
avant d’arriver à Munich, mais cela m’a<br />
permis de compléter ma formation approfondie<br />
en psychiatrie et psychothérapie de<br />
la personne âgée.<br />
Quels obstacles as-tu dû surmonter<br />
pour organiser ton séjour?<br />
Grâce à l’accord de reconnaissance mutuelle,<br />
il est très facile de travailler en Allemagne<br />
avec un titre de spécialiste. Les médecins-assistant(e)s<br />
en formation postgraduée,<br />
c’est-à-dire sans titre de spécialiste,<br />
doivent pour leur part répondre à plus de<br />
12<br />
Un regard au-delà des frontières<br />
questions. Celles-ci doivent être discutées<br />
et résolues avec la chambre médicale du<br />
land en question.<br />
Y a-t-il quelque chose qui t’a surpris ou<br />
que tu avais mal évalué ou évalué<br />
différemment avant ton séjour?<br />
J’ai sous-estimé cette phase de transition<br />
lorsque je faisais les trajets entre Berne et<br />
Munich. Le fait d’être présent à deux endroits<br />
était pénible. Néanmoins, j’estime<br />
que c’est un grand privilège de pouvoir<br />
passer d’un pays à l’autre dans l’espace européen<br />
et d’être confronté à relativement<br />
peu d’obstacles formels. J’aime découvrir<br />
différents contextes et échanger des expériences.<br />
Je l’avais déjà apprécié pendant<br />
les études, ensuite pendant la formation<br />
postgraduée et maintenant dans la phase<br />
de formation continue. L’échange entre les<br />
systèmes et les cultures est une source<br />
d’inspiration, même si c’est parfois exigeant<br />
et fatigant. Il faut faire un effort.<br />
Qu’est-ce qui te plaît particulièrement<br />
à Munich?<br />
Sur le plan professionnel, c’est comparable<br />
à la Suisse. Il m’est difficile de dire ce<br />
qui est mieux ou moins bien. Sur un point<br />
toutefois, il y a une différence: les jeunes<br />
parents ont droit à un congé parental prolongé<br />
qui n’existe pas sous cette forme en<br />
Suisse. Les conditions-cadres sur le plan<br />
social y sont donc un peu plus favorables.<br />
Quant au niveau de vie à Munich, il est<br />
très proche de celui de la Suisse. L’offre<br />
culturelle est immense, tout comme en<br />
Suisse. Les montagnes sont un peu plus<br />
éloignées, mais atteignables et visibles par<br />
beau temps. La transition de la Suisse à<br />
Munich est probablement l’une des plus<br />
douces que l’on puisse imaginer.<br />
Y a-t-il néanmoins quelque chose qui<br />
te manque?<br />
Ce que j’apprécie énormément en Suisse,<br />
c’est la diversité linguistique et le fait que<br />
les gens se définissent par leur diversité.<br />
Par exemple le fait que la compétence linguistique<br />
dans deux langues nationales<br />
Dans la série «Autres pays, autre médecine?», nous nous entretenons avec des médecins qui<br />
travaillent/ont travaillé à l’étranger pendant un certain temps. Quelles sont leurs expériences<br />
dans ce contexte? Qu’est-ce qui fonctionne mieux ou moins bien qu’en Suisse?<br />
Les médecins qui souhaitent évoquer leurs expériences en la matière peuvent volontiers<br />
contacter la rédaction: journal@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
Biographie express<br />
Severin Pinilla est spécialiste en<br />
psychiatrie et psychothérapie. Il a<br />
obtenu son habilitation en psychiatrie<br />
avec un accent sur l’enseignement<br />
médical. Il travaille depuis juillet 2023<br />
comme responsable médical au<br />
Psychotherapeutisches Gesundheitszentrum<br />
à Munich.<br />
est considérée comme donnée. Cela me<br />
manque un peu en Allemagne où les mentalités<br />
sont différentes. La situation se présente<br />
un peu autrement à Munich où sont<br />
installées de nombreuses entreprises et<br />
institutions de recherche internationales.<br />
Il arrive donc d’être en contact avec<br />
d’autres langues et cultures au travail.<br />
Quelles sont les principales différences<br />
entre le système de santé allemand et<br />
suisse?<br />
En Suisse, les patientes et les patients ainsi<br />
que les médecins doivent mieux s’informer,<br />
il y a plus d’options en matière de<br />
modèles d’assurance et l’on doit savoir<br />
quelles prestations sont couvertes et lesquelles<br />
pas. En Allemagne par contre, les<br />
patientes et patients peuvent tout au plus<br />
choisir entre assurance légale et assurance<br />
privée. Toutes les prestations autorisées<br />
sont remboursées; pas besoin donc de réfléchir<br />
longtemps à la nécessité de se<br />
rendre chez le médecin ou pas. Il n’y a pas<br />
de quote-part importante ni de franchise.<br />
Les prestations sont faciles d’accès, l’examen<br />
peut donc se faire sans détours, alors<br />
qu’en Suisse, les patientes et patients se<br />
posent parfois bien des questions avant de<br />
consulter. Il y a donc un type de pilotage<br />
différent de celui pratiqué en Suisse.<br />
Pourtant, la pénurie générale de ressources<br />
est un problème dans les deux systèmes.<br />
Les délais d’attente en psychiatrie<br />
et psychothérapie sont un sujet de préoccupation<br />
dans les deux pays. En Allemagne,<br />
la situation est probablement encore<br />
plus difficile, même s’il y a d’importantes<br />
différences régionales. Plus on est<br />
éloigné des centres, plus c’est difficile.<br />
Qu’en est-il des conditions de travail?<br />
Y a-t-il des différences entre la Suisse<br />
et l’Allemagne?<br />
En Suisse, la semaine de 50 heures s’applique<br />
en principe aux médecins en formation<br />
postgraduée. En Allemagne, la semaine<br />
compte 42 heures, mais dans les<br />
2/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>