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Journal asmac No 2 - avril 2024

Système - Société, santé, salubrité Politique - Deux initiatives à l’épreuve Psychoanaleptiques - Utilisation off-label dans les soins palliatifs Tiques - Les infections rares

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Psychoanaleptiques - Utilisation off-label dans les soins palliatifs
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Perspectives<br />

Lors d’un symposium de l’OMS<br />

en 1969, il a été décidé de classer<br />

les médicaments selon une<br />

norme internationale. Cela a<br />

donné naissance à la classification ATC<br />

(Anatomical Therapeutic Chemical [ATC]<br />

Classification) de l’OMS publiée en 1976.<br />

Les psychoanaleptiques figurent dans le<br />

groupe N qui correspond au système nerveux<br />

central (SNC). Ces substances ont un<br />

effet stimulant et augmentent, accélèrent<br />

ou améliorent l’activité des nerfs. Ce<br />

groupe comprend les antidépresseurs, les<br />

psychostimulants, les médicaments pour<br />

traiter le TDAH, les nootropes, les préparations<br />

combinées de psychoanaleptiques<br />

et psycholeptiques ou les médicaments<br />

procognitifs. Le fait que les antidépresseurs<br />

sédatifs soient également attribués<br />

aux psychoanaleptiques est quelque peu<br />

contradictoire. En revanche, on trouve<br />

dans le groupe des psycholeptiques les<br />

substances à action dépressive sur le système<br />

nerveux central auquel appartiennent<br />

les antipsychotiques, les anxiolytiques,<br />

les hypnotiques et les sédatifs [1].<br />

L’effet des psychoanaleptiques<br />

Sur le plan clinique, les psychoanaleptiques<br />

augmentent la vigilance, améliorent<br />

la concentration et réduisent la fatigue. En<br />

médecine, ils sont en premier lieu utilisés<br />

pour traiter le TDAH, certains troubles du<br />

sommeil tels que la somnolence diurne excessive,<br />

l’apnée obstructive du sommeil et<br />

la narcolepsie ou, compte tenu de leur effet<br />

inhibiteur sur l’appétit, pour réduire le<br />

poids en cas d’obésité. Les substances<br />

comme la caféine et la nicotine font aussi<br />

partie de ce groupe, la caféine étant le psychoanaleptique<br />

le plus fréquemment utilisé<br />

dans le monde.<br />

D’une manière générale, les psychoanaleptiques<br />

agissent par une augmentation<br />

de la concentration de la sérotonine,<br />

des catécholamines et comme antagoniste<br />

du récepteur de l’adénosine.<br />

<strong>No</strong>us aimerions ci-après donner un<br />

aperçu des psychoanaleptiques les plus<br />

fréquemment utilisés en soins palliatifs.<br />

On notera toutefois que ce groupe de substances<br />

est généralement utilisé en dehors<br />

de l’indication approuvée et qu’il n’existe<br />

qu’un petit nombre d’études portant sur<br />

de petites populations. Il en résulte donc<br />

un faible niveau de preuve.<br />

Les antidépresseurs en cas de<br />

troubles du sommeil et de douleurs<br />

neuropathiques<br />

La trazodone est un inhibiteur de la recapture<br />

de la sérotonine ainsi qu’un antagoniste<br />

des récepteurs 5-HT 2 . La trazodone<br />

est utilisée comme antidépresseur avec<br />

composante anxiolytique. Les effets secondaires<br />

cliniquement significatifs sont<br />

les cauchemars, la dysfonction sexuelle et<br />

le syndrome de sécrétion inappropriée<br />

d’ADH (SIADH) [2]. Dans les soins palliatifs,<br />

la trazodone est utilisée off-label pour<br />

l’induction du sommeil à des doses de 25 à<br />

150 mg/jour ou parfois sous forme retard<br />

lorsqu’une anxiolyse supplémentaire est<br />

souhaitée [3].<br />

La mirtazapine est un antagoniste α 2<br />

d’action centrale qui augmente la transmission<br />

noradrénergique et sérotoninergique.<br />

La mirtazapine a des propriétés<br />

sédatives en raison de son effet antagoniste<br />

de l’histamine H1. La mirtazapine a<br />

peu d’activité anticholinergique et n’a, à<br />

dose thérapeutique, que des effets limités<br />

sur le système cardiovasculaire (p. ex. hypotension<br />

orthostatique). Les principaux<br />

effets secondaires sont les cauchemars et<br />

le syndrome des jambes sans repos [2].<br />

L’effet stimulant sur l’appétit avec prise de<br />

poids que l’on observe régulièrement (pas<br />

d’amélioration de la sarcopénie, pas d’effet<br />

anabolisant) est souvent un effet secondaire<br />

recherché dans les soins palliatifs,<br />

étant donné que le manque d’appétit<br />

est un symptôme fréquent. En usage<br />

off-label, les doses allant jusqu’à 15 mg/<br />

jour sont les plus efficaces en tant que médicament<br />

somnifère. L’effet antidépresseur<br />

se manifeste à des doses plus élevées,<br />

jusqu’à 45 mg/jour au maximum [3].<br />

L’escitalopram est un inhibiteur sélectif<br />

de la recapture de la sérotonine.<br />

L’escitalopram est utilisé pour traiter la<br />

dépression, les troubles anxieux/obsessionnels<br />

et les phobies sociales [2]. Parmi<br />

ses principaux effets secondaires figurent<br />

les nausées au début du traitement, le<br />

SIADH, l’insomnie, une tendance accrue<br />

aux saignements, surtout en combinaison<br />

avec l’aspirine, les AINS et les anticoagulants.<br />

La question de savoir dans quelle<br />

mesure les antidépresseurs sont utiles en<br />

soins palliatifs pour traiter la tristesse et<br />

le stress dans le cadre de la maladie sousjacente<br />

reste controversée. On peut éventuellement<br />

mettre à profit l’effet stimulant<br />

et anxiolytique [3]. La dose initiale est<br />

de 5 à 10 mg/jour et peut être augmentée<br />

progressivement jusqu’à 20 mg/jour au<br />

maximum.<br />

La venlafaxine fait partie des inhibiteurs<br />

de la recapture de la sérotonine et de<br />

la noradrénaline (IRSN) et se distingue<br />

chimiquement des autres antidépresseurs.<br />

La venlafaxine inhibe la recapture<br />

de la sérotonine et de la noradrénaline et<br />

dans une faible mesure celle de la dopamine.<br />

Les effets secondaires sont similaires<br />

à ceux de l’escitalopram. Avec en<br />

plus une légère augmentation de la pression<br />

artérielle. La venlafaxine est utilisée<br />

pour traiter la dépression. En soins palliatifs,<br />

elle est utilisée off-label en premier<br />

lieu pour traiter les douleurs neuropathiques<br />

compte tenu de son effet modulateur<br />

sur la douleur. Comparativement au<br />

traitement de la dépression qui se fait avec<br />

des doses de 75 à 150 mg, ce sont des doses<br />

plus élevées de 150 à 225 mg/jour qui sont<br />

utilisées [4].<br />

La duloxétine est aussi un IRSN. Elle<br />

est comparable à la venlafaxine pour ce<br />

qui concerne le mécanisme d’action et le<br />

profil d’effets secondaires. Elle est utilisée<br />

pour traiter la dépression, les troubles<br />

anxieux et la polyneuropathie diabétique<br />

à des doses de 60 à 120 mg/jour. Compte<br />

tenu de son effet modulateur sur la douleur,<br />

la duloxétine est également souvent<br />

utilisée off-label en soins palliatifs [4].<br />

Psychostimulants en cas de<br />

somnolence et de troubles de la<br />

concentration<br />

Le méthylphénidate est un stimulant du<br />

système nerveux central proche des amphétamines.<br />

Il est principalement utilisé<br />

dans le traitement du TDAH chez les enfants<br />

et les adultes. Son effet repose sur<br />

l’inhibition de la recapture de la dopamine<br />

et de la noradrénaline dans les neurones<br />

présynaptiques. La concentration de ces<br />

messagers dans la fente présynaptique<br />

augmente alors, ce qui entraîne une transmission<br />

accrue des signaux dopaminergiques<br />

et noradrénergiques. L’objectif est<br />

d’augmenter l’attention, la vigilance et les<br />

performances cognitives. En soins palliatifs,<br />

le méthylphénidate est souvent prescrit<br />

en cas de fatigue, pour améliorer les<br />

troubles de la concentration et pour augmenter<br />

les performances cognitives. Par<br />

exemple lorsqu’il s’agit de terminer des<br />

tâches importantes («unfinished business»).<br />

La dose initiale est de 5 mg/jour<br />

et peut être augmentée progressivement<br />

jusqu’à 40 mg/jour au maximum. Généra-<br />

46<br />

2/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>

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