ultreïa - Schweizerischen Vereinigung der Freunde des Jakobsweges
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ULTREÏA No 43 - Mai 2009<br />
JOSSE, JOST, JODOK<br />
Pèlerinage à St-Josse-sur-Mer. Le populaire St Roch<br />
Les lieux de pèlerinage établissent<br />
<strong>des</strong> ponts entre la terre et le ciel. Au<br />
Moyen Age on pérégrinait vers toutes<br />
sortes de lieux, les sépultures de<br />
saints étant tout particulièrement<br />
appréciées. Ces lieux sacrés exerçaient<br />
une force d’attraction magique.<br />
On attribuait un pouvoir merveilleux<br />
aux reliques – ossements,<br />
image ou un quelconque objet<br />
ayant appartenu à la personne vénérée<br />
<strong>des</strong> croyants. A part Compostelle<br />
et Rome, l’un <strong>des</strong> buts de pèlerinage<br />
très courus était l’abbaye bénédictine<br />
de St-Josse-sur-Mer, sur<br />
la Manche, qui abritait les reliques<br />
de St Josse (Jodok en allemand. Le<br />
prénom Jost ou Jos était fréquent<br />
en Suisse).<br />
St-Josse-sur-Mer<br />
La mort de St Josse, dans son ermitage<br />
de Runiac sur la Manche,<br />
en 669 environ, généra un culte qui<br />
draina rapidement <strong>des</strong> foules de pèlerins.<br />
Vers la fin du 8 e s., sous le règne<br />
de Charlemagne, on construisit<br />
sur la tombe de St Josse un monastère,<br />
détruit au temps de la Révolution,<br />
mais le village picard qui s’éleva<br />
à cet endroit a gardé le nom de<br />
St-Josse-sur-Mer.<br />
A partir du 12 e s., le culte voué à St<br />
Josse se répandit dans toute l’Europe.<br />
On le vénérait comme patron<br />
protecteur <strong>des</strong> pèlerins, <strong>des</strong> voyageurs,<br />
<strong>des</strong> marins et <strong>des</strong> hospitaliers.<br />
De plus on faisait appel à lui<br />
comme à un saint « auxiliaire »<br />
pour soigner <strong>des</strong> maladies, <strong>des</strong> cas<br />
de stérilité ou pour écarter <strong>des</strong> menaces<br />
pesant sur les biens. Témoins<br />
de la ferveur populaire dont il était<br />
l’objet, sont les fréquentes repré-<br />
sentations de Josse en habit de pèlerin,<br />
les nombreux lieux de culte<br />
à son nom ainsi que les confréries<br />
de Josse (quasi disparues de nos<br />
jours). Jusqu’à notre époque les<br />
processions en son honneur se sont<br />
maintenues à St-Josse-sur-Mer,<br />
pendant la semaine de Pentecôte. A<br />
cette occasion on visite les endroits<br />
où Josse a été actif, en transportant<br />
le reliquaire.<br />
En Suisse, on trouve aussi <strong>des</strong> références<br />
au pèlerinage de St-Jossesur-Mer.<br />
Ainsi en est-il de la chapelle<br />
dédiée à St Josse en 1391, à<br />
Blatten près de Malters. Elle met en<br />
évidence un certain Hartmann Krämer,<br />
de Blatten, qui fit le pèlerinage<br />
de St-Josse-sur-Mer en 1366. Attaqué<br />
par <strong>des</strong> brigands en chemin,<br />
il fit le vœu de faire construire sur<br />
son domaine une chapelle dédiée à<br />
St Josse, au cas où il s’en sortirait<br />
vivant. Ultérieurement la chapelle<br />
devint un lieu de pèlerinage très<br />
prisé dans la région de Lucerne.<br />
Un autre indice se trouve dans les<br />
archives de la bourgeoisie de Thoune,<br />
sous forme d’un document rédigé<br />
en latin, cacheté, établi le 9 mai<br />
1376 par Heinrich Kieser, curé de<br />
l’église paroissiale de Thoune, pour<br />
un certain Hans von Herblingen,<br />
fils d’une famille patricienne en vue<br />
qui exploitait une auberge proche<br />
de l’hôtel de ville ainsi qu’un négoce<br />
de vins, de chevaux et de céréales.<br />
Or, Hans von Herblingen<br />
avait rendu enceinte la jeune Margaretha<br />
Kerli tout en lui promettant<br />
de l’épouser, mais par la suite<br />
il l’abandonna ignominieusement.<br />
Heinrich Kieser prit la confession<br />
de Hans von Herblingen et lui en-<br />
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