ultreïa - Schweizerischen Vereinigung der Freunde des Jakobsweges
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EDITORIAL<br />
Editorial<br />
Dans les églises et les chapelles au<br />
long <strong>des</strong> Chemins de Compostelle,<br />
partout le pèlerin contemple <strong>des</strong><br />
représentations de « notre » saint :<br />
Jacques le Majeur. Quels que soient<br />
l’œuvre et son matériau – bois,<br />
pierre, haut-relief ou peinture –<br />
St Jacques se reconnaît toujours à<br />
son équipement moyenâgeux : chapeau,<br />
manteau, besace et bourdon,<br />
et particulièrement à la marque de<br />
reconnaissance par excellence : la<br />
coquille.<br />
Or, saint Jacques n’est pas le<br />
seul saint à apparaître dans l’iconographie<br />
pérégrine. En habit de<br />
pèlerin souvent orné aussi de l’emblème<br />
de la coquille, ses « petits frères<br />
» apparaissent fréquemment :<br />
St Roch et St Josse, St Koloman,<br />
vénéré dans la région du Danube,<br />
ainsi que St Sebald, patron de la ville<br />
de Nuremberg. Ils passeraient à<br />
s’y méprendre pour Saint Jacques,<br />
n’étaient certaines caractéristiques<br />
qui les distinguent, telles que le bubon<br />
pestilentiel, le chien, l’ange ou<br />
la couronne royale. Le thème central<br />
de ce bulletin porte sur deux<br />
<strong>des</strong> « petits frères », Josse et Roch.<br />
La représentation de ces cinq saints<br />
répond à <strong>des</strong> critères identiques, qui<br />
correspondent à leur fonction. En<br />
effet, St Jacques comme ses « petits<br />
frères » sont les patrons <strong>des</strong> pèlerins,<br />
protecteurs <strong>des</strong> voyageurs et<br />
eux-mêmes ont parcouru les Chemins<br />
en pèlerins. Ils ont aussi ce<br />
trait en commun : le peu d’indications<br />
historiques sûres à leur propos<br />
est compensé par la luxuriance<br />
<strong>des</strong> légen<strong>des</strong> dont ils sont acteurs.<br />
Autre élément biographique commun,<br />
caractéristique de l’hagiographie<br />
de ce temps-là : les quatre<br />
« petits frères » sont d’origine noble.<br />
Ce facteur est en relation étroite<br />
avec leur statut de saint.<br />
Selon la recherche historique récente,<br />
Roch naquit au milieu du 14 e<br />
s. dans une famille noble de Montpellier.<br />
Très jeune il entreprit le pèlerinage<br />
à Rome, en faisant profession<br />
de pauvreté. Josse passe pour<br />
le fils d’un prince breton du 7 e s. Il<br />
aurait renoncé à la couronne héréditaire<br />
qui lui revenait afin de pérégriner<br />
à Rome. Koloman – le nom<br />
celtique signifie « ermite » – soi-disant<br />
fils d’une famille royale irlandaise,<br />
partit au 10 e s. pour la Terre<br />
Sainte, afin de prêcher la bonne Parole<br />
en chemin. Cependant la mort<br />
le surprit à Stockerau près de Vienne<br />
: en effet les gens le prirent pour<br />
un espion à cause de son accoutrement<br />
insolite et le pendirent à un<br />
arbre. Sebald, lui, <strong>des</strong>cendait, selon<br />
certaines sources, d’une famille<br />
danoise royale du temps de Charlemagne,<br />
ou, selon d’autres, d’une<br />
famille aristocratique du royaume<br />
franc. Il rompit ses fiançailles et fit<br />
le pèlerinage de Rome. Après quoi<br />
il s’établit dans la région de Nuremberg<br />
pour être ermite et répandre la<br />
bonne Parole.<br />
« Protège-nous en chemin ! » Cette<br />
prière <strong>des</strong> pèlerins s’adressait<br />
autrefois aussi bien aux « petits frères<br />
» qu’à Saint Jacques lui-même.<br />
Otto Dudle (Trad. : nwa)<br />
2 ULTREÏA No 43 - Mai 2009