ultreïa - Schweizerischen Vereinigung der Freunde des Jakobsweges
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TOUR D’HORIZON / RUNDSCHAU<br />
d’Agy, entre Granges-Paccot et la<br />
Sarine, ils étaient propriétaires de<br />
biens, de maisons et de droits de dîme<br />
dans la ville et ses environs : une<br />
maison patricienne à côté de la cathédrale<br />
de St-Nicolas, <strong>des</strong> moulins<br />
dans le quartier de l’Auge, d’autres<br />
à Mézières. Ils entretenaient de<br />
bonnes relations avec les seigneurs<br />
d’Estavayer, avec les comtes de Savoie,<br />
avec le couvent de Hauterive<br />
et avec la seigneurie de Riggisberg.<br />
La lignée <strong>des</strong> Englisberg s’éteignit<br />
en 1750. Plusieurs communes fribourgeoises<br />
ont conservé dans leurs<br />
armoiries le lion parti de bleu <strong>des</strong><br />
Englisberg, par exemple Givisiez.<br />
L’histoire de la famille est intéressante.<br />
L’un <strong>des</strong> trois fils de Konrad<br />
II von Englisberg était Wilhelm I,<br />
qui avait deux frères, Konrad III et<br />
Ulrich. Ce <strong>der</strong>nier fut fait moine de<br />
l’abbaye cistercienne de Hauterive<br />
en 1229. En 1256 il devint prieur<br />
du couvent de Hautcrêt (commune<br />
<strong>des</strong> Tavernes, VD). Wilhelm I<br />
eut un fils, Konrad V (Konrad IV<br />
étant le fils de Konrad III, frère de<br />
Wilhelm) et une fille, Jaqueta, qui<br />
épousa Richard de Corbières, sur<br />
le cours moyen de la Sarine. Wilhelm<br />
II (décédé après 1328) était le<br />
fils de Konrad V (donc petit-fils de<br />
Wilhelm I). De sources confirmées,<br />
Wilhelm II fut maire de Fribourg de<br />
1285 à 1287 et de 1303 à 1308, puis<br />
bailli impérial avec siège à Grasburg<br />
en Singine.<br />
La première référence à Wilhelm<br />
I remonte à 1228 en rapport avec<br />
la cession de droits de dîme par le<br />
comte Rodolphe de Neuchâtel. Ensuite,<br />
jusque tard dans la seconde<br />
moitié du 13 e s., les documents officiels<br />
citent fréquemment Wilhelm<br />
von Englisberg. Il jouait manifestement<br />
un rôle en vue : ainsi comme<br />
juge d’un tribunal dans une cause<br />
impliquant le couvent de Hauterive.<br />
Par ailleurs, son soutien à la politique<br />
du comte Pierre II de Savoie<br />
dirigée contre la puissante maison<br />
de Habsbourg valut à Wilhelm I le<br />
surnom de « Guillaume le Savoyard<br />
». Malgré ses racines bernoises,<br />
les sympathies de Wilhelm/<br />
Guillaume allaient nettement à la<br />
Romandie, et il préférait la langue<br />
française à l’allemand.<br />
Wilhelm est-il allé à Compostelle ?<br />
Dans les archives de l’Etat de Fribourg<br />
(2) se trouve un arbre généalogique<br />
de la famille Englisberg,<br />
dressé à la main par Alexandre Daguet<br />
(1816-1894), enseignant, historien<br />
et homme politique libéral. A<br />
propos de W. d’Englisberg, l’auteur<br />
a ajouté la précision suivante (biffée<br />
par la suite) : « fait le pèlerinage<br />
de St Jacques en 1250 ». En note, A.<br />
Daguet indique sa source (3), un document<br />
notarié rédigé entre le 25 et<br />
le 31 mars 1250, qui contient le testament<br />
de Wilhelm, où celui-ci annonce<br />
son intention de faire le pèlerinage<br />
de Compostelle : « Willelmus<br />
de Endilisper [sic] chevalier,<br />
voulant partir pour Saint Jacques,<br />
a laissé aux religieux de Hauterive<br />
leur terre de Lussie… » (4) Il n’y a<br />
pas d’autre source qui puisse confirmer<br />
son intention, mais comme on<br />
peut identifier la trace de Wilhelm I<br />
après 1250, il est plausible qu’il ait<br />
effectivement été pèlerin… ― le second<br />
nommément connu et originaire<br />
du territoire confédéré.<br />
Heinrich Walliseller<br />
L’enquête sur un jacquet du nom de<br />
Heinrich Walliseller nous mène sur<br />
64 ULTREÏA No 43 - Mai 2009