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Lettres du P. Henri Planchat

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voir, viens de suite, retiens ta place à la diligence des Messageries Royales de la rue des Victoires.<br />

S'il n'y a pas de place, on t'indiquera 2 autres diligences. Elles partent toutes le soir à 5 heures; on<br />

arrive le lendemain à la même heure le soir. Tu nous écriras et nous irons te relever à la voiture. Nous<br />

demeurons rue de l'Arc, N° 1.<br />

Notre fils aîné est à Paris au Collège Stanislas, rue Notre Dame des Champs. Il est en<br />

3 ème , il a beaucoup de succès, tu pourras le voir de midi à 1 heure 1/2; il te verra avec bien <strong>du</strong> plaisir,<br />

il a 15 ans. Sa sœur en a 13, elle est à Lille et mon plus jeune fils a 7 ans. Ils sont tous bien portants<br />

et promettent beaucoup.<br />

Viens donc de suite arranger tes affaires de manière à passer avec nous le plus de temps<br />

que tu pourras. Je ne puis penser que tu nous refuses cette satisfaction à moins que le retard doive<br />

nuire à tes intérêts. Donne-nous au moins dans ce cas les plus grands détails sur tes affaires.<br />

Adieu ma chère sœur, je t'embrasse de tout cœur en t'attendant.<br />

François <strong>Planchat</strong><br />

Je me joins à mon mari, ma chère sœur, pour vous assurer <strong>du</strong> plaisir que j'aurais à vous<br />

voir, et vous prier de faire tout ce qui vous sera possible pour que nous ne soyons pas privés de la<br />

satisfaction de vous posséder ici. Comme mon mari vous le dit, sans doute si nous avions reçu votre<br />

lettre plus tôt, nous eussions arrangé les choses pour faire cadrer le petit voyage qu'il avait à faire à<br />

18 lieues de Paris avec le vôtre et vous vous seriez déjà vus. Mais nous ne pourrions nous absenter<br />

tous deux et, en venant, toute la famille au moins vous verrait.<br />

Mes enfants ont un grand désir de vous connaître. Je me suis toujours rappelé avec plaisir<br />

les courts moments que j'ai passés avec vous, près de notre bonne tante à Châtillon, toute votre<br />

famille m'avait beaucoup intéressé. J'espère que Louise est heureuse en ménage [mariée en 1830 à<br />

Pierre Rousseau] et que vous avez <strong>du</strong> moins cette consolation, car je le sens, ma chère sœur, une<br />

bonne mère ne peut être heureuse qu'autant que ses enfants le sont.<br />

Les nôtres, Dieu soit loué, nous donnent beaucoup de consolation et mon <strong>Henri</strong> est chéri et<br />

estimé autant de ses maîtres que de ses camarades; ses bulletins sont vraiment des pièces à<br />

conserver. Si, comme je l'espère, vous pouvez l'aller voir, embrassez-le bien tendrement pour moi et<br />

si, comme je l'espère, vous pouvez venir nous voir, faites-lui en part.<br />

Adieu ma chère sœur, croyez à l'amitié bien sincère d'une sœur qui n'a jamais cessé de<br />

vous estimer et de vous aimer.<br />

Je vous avertis, pour votre gouverne, que les places sont très courues et qu'il faudra vous y<br />

prendre de suite pour retenir votre place.<br />

à Mme Veuve Elisabeth Gertrude Lenseigne-<strong>Planchat</strong><br />

Votre affectionnée sœur<br />

Difficultés financières au moment de la Révolution de juillet 1830.<br />

[Virginie] <strong>Planchat</strong><br />

Lille, le 29 mai 1839<br />

Je regrette d'autant plus de n'avoir pas reçu la première lettre 8 jours plus tôt, que tu n'as pu<br />

venir nous voir et qu'alors j'aurais été à Paris sans frais de plus, puisque je me suis ren<strong>du</strong> à<br />

Compiègne. J'aurais eu le plaisir de te voir et nous aurions pu nous entretenir de nos positions<br />

respectives avec des détails; ce qui n'est pas aussi facile par lettres. Sois bien persuadée que je ne<br />

suis pas de caractère à oublier une sœur que j'ai toujours tendrement aimée, les tribulations et les<br />

chagrins que tu as éprouvés ne sont qu'un motif de plus pour augmenter notre attachement, les<br />

malheurs...la révolution de juillet qui a arrêté...et m'a fait éprouver des pertes d'argent<br />

considérables ne me rendent que plus sensible aux malheurs de mes proches et surtout à<br />

ceux d'une sœur. J'ai déjà en partie réparé ces pertes énormes.<br />

Je regrette que tu ne me donnes aucun détail sur la place que tu vas occuper à Valençay, je<br />

vois avec plaisir qu'il n'est qu'à 10 lieues de tes enfants. J'avais pensé à te proposer de venir passer<br />

le temps qu'il t'aurait convenu avec nous et nous aurions fait notre possible pour adoucir tes chagrins.<br />

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