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Lettres du P. Henri Planchat

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DOCUMENTS<br />

Préfecture <strong>du</strong> Département de la Seine<br />

Extrait des minutes des Actes de décès<br />

<strong>du</strong> 15 ème Arrondissement de Paris<br />

année 1871<br />

Acte de décès <strong>du</strong> trente mai mil huit cent soixante onze, à huit heures <strong>du</strong> matin:<br />

le vingt-six de ce mois, à ... heures <strong>du</strong>... est décédé à Paris, rue Haxo, 85, dix-neuvième<br />

arrondissement et a été transporté à son domicile, Chemin <strong>du</strong> Moulin, no 1, en cet arrondissement, HENRI<br />

PLANCHAT, âgé de quarante-sept ans, ecclésiastique, né à Bourbon-Vendée (Vendée), célibataire, fils de feu...<br />

PLANCHAT et de Virginie GARENGER de la Roche. Le décès a été constaté suivant la loi par nous, maire <strong>du</strong><br />

quinzième arrondissement de Paris, officier de l’Etat civil, et le présent acte rédigé sur la déclaration de Arsène<br />

Delahègue, employé, âgé de cinquante neuf ans, demeurant rue Roussin, 87, et de Paul <strong>Henri</strong> Curet, marbrier,<br />

âgé de trente-cinq ans, demeurant place de Vaugirard, 16, lesquels ont signé avec nous après lecture.<br />

Signé A. Delahègue,<br />

P. Curet<br />

et Sextius Michel<br />

Délivré par le Greffier <strong>du</strong> Tribunal civil de Première Instance <strong>du</strong> Département de la Seine.<br />

Procès Verbal de l’Invention et exhumation<br />

<strong>du</strong> corps de Monsieur l’Abbé <strong>Henri</strong> <strong>Planchat</strong>,<br />

fusillé en haine de la foi par les insurgés,<br />

le 26 mai 1871,<br />

Le lundi de la Pentecôte, 29 mai 1871, M. l’abbé Lantiez et M. Maignen, ayant été avertis par M.<br />

l’abbé de Broglie, que notre cher Frère, l’abbé <strong>Planchat</strong>, avait été fusillé par les insurgés, nous nous mîmes en<br />

mesure de retrouver ses restes précieux pour lui rendre les honneurs qu’il méritait à tant d’égards. Après avoir<br />

obtenu par l’intermédiaire de M. Paul Vrignault des laissez-passer, nous nous rendîmes au couvent de Picpus, à<br />

l’Etat-Major <strong>du</strong> Général VINOY, où nous devions trouver les moyens pour faire les recherches nécessaires pour<br />

trouver le corps des victimes.<br />

Arrivés à la Roquette nous n’eûmes aucun renseignement précis...Nous allâmes alors à Charonne (Ste-<br />

Anne) pour prendre avec nous M. Derny et nous en servir comme aide dans ces démarches. En sa compagnie<br />

nous essayâmes, mais en vain, d’avoir quelques renseignements auprès des gens <strong>du</strong> quartier, qui avaient dit avoir<br />

vu fusiller l’abbé <strong>Planchat</strong> à la Roquette. Nous revînmes alors à la Roquette et fîmes de nouvelles perquisitions<br />

qui furent inutiles. Enfin on nous envoya à la Mairie de Belleville, où, nous dit-on, on avait des renseignements<br />

sur un groupe de victimes fusillées dans ce quartier.<br />

Nous y arrivâmes vers les 4 ou 5h. Il était temps. Un dernier employé nous dit qu’effectivement, rue<br />

Haxo, no 85, il y avait un certain nombre de fusillés, que nous avions à nous dépêcher pour assister à<br />

l’inhumation qui s’en faisait à ce moment [plutôt à l’exhumation]. Remontant en voiture nous arrivâmes vers 5h.<br />

1/2, à l’endroit désigné. Déjà l’abbé Rémond, Vicaire de Belleville en avait fait exhumer quelques-uns...<br />

Tous nous donnèrent sur les événements des renseignements d’après lesquels il était probable que<br />

l’abbé <strong>Planchat</strong> avait été immolé en ce lieu et que son corps devait être dans la fosse où avaient été jetés les<br />

corps des victimes fusillées...<br />

Enfin vers les 7h. il y avait déjà près de 50 cadavres exhumés quand on retira encore un, revêtu d’une<br />

soutane. Nous reconnûmes promptement l’abbé <strong>Planchat</strong>. Il était très défiguré...<br />

Nous recueillîmes le corps précieux dans un cercueil, puis avec le consentement des PP. Jésuites, le<br />

mîmes dans une voiture qui avait été réquisitionnée pour le transport de leurs Pères et de l’abbé Seigneret. Nous<br />

nous mîmes en route...<br />

Nous arrivâmes rue de Sèvres à 9h. <strong>du</strong> soir. Les PP. Jésuites prirent les corps des leurs, puis nous<br />

allâmes déposer à St-Sulpice le corps de l’abbé Seigneret et nous arrivâmes enfin à Vaugirard à 9h. 3/4, avec<br />

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