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Lettres du P. Henri Planchat

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Mlle Payen me demande souvent de vos nouvelles. Si vous et Maria lui écriviez quelques lignes en<br />

lui envoyant en timbres-poste vos 2 francs pour sa souscription -- qui se recueille ces jours-ci --. Elle serait, j’en<br />

suis sûr, profondément touchée de ce souvenir. Mme Payen est autant que sa fille préoccupée de votre santé.<br />

131- à sa mère<br />

Le Père écrit de Hénin-Liétard, à cinq lieues d’Arras; - S. Acheul: Collège des jésuites à Amiens - Projet de<br />

Mme <strong>Planchat</strong> de revenir en France?<br />

Un mot sur sa mission de “frère aîné” à Arras et à Amiens - “quand aurai-je davantage d’engagement pastoral?”.<br />

La Société de S. Vincent de Paul est persécutée par le Gouvernement - un couple dont il faut régulariser le<br />

mariage et qu’il faut aider financièrement.<br />

Chère et bonne Mère.<br />

Hénin-Liétard, 2 décembre 1861<br />

3 ème jour de la neuvaine<br />

de l’Immaculée Conception de la T. S. Vierge<br />

Voilà, ce me semble, plus d’un mois que je vous ai écrit. J’attendais, je l’avoue, une réponse un peu<br />

plus tôt. Si je n’en ai point encore, c’est peut-être que vous méditez, soit un voyage à Paris, soit votre retour<br />

définitif d’Afrique. Oh! dans cette hypothèse, je vous pardonnerais votre silence! Votre présence ferait tant<br />

d’heureux! Nos bonnes tantes vous désirent tant! Puis de Paris il y a moins loin à Arras que d’Alger; on pourrait<br />

se voir quelque jour, par exemple au mois d’avril où, bien sûr, j’irai à la Retraite.<br />

A propos de retraite, nous venons d’avoir la Retraite générale annuelle de nos orphelins. Elle était<br />

prêchée par un zélé missionnaire de S. Acheul. Ce bon père jésuite a fort bien réussi auprès de nos jeunes gens.<br />

C’est à peine si trois ou quatre ont manqué à communier.<br />

Moi, je suis comme un coq en pâte: confesser un peu chaque jour et faire quelques catéchismes, voilà<br />

tout mon travail. Sans doute j’ai aussi à m’occuper de nos bons frères d’Arras et d’Amiens; mais c’est là une<br />

consolation et une joie plutôt qu’un labeur. Ces huit bons frères sont si fervents, si déférents à la petite Direction<br />

affectueuse que j’ai à effectuer envers eux, non certes comme Supérieur — j’ai le mien à Paris et à Arras, et je<br />

ne le suis de personne, — mais comme frère aîné, délégué pour cela par M. Le Prevost. Cet excellent père est<br />

toujours aussi tendre pour moi. J’en reçois deux lettres au moins chaque mois.<br />

Quand cette vie si peu active, comparée à celle de Grenelle, se complétera-t-elle par un travail<br />

extérieur? je ne sais... Cela, pourtant, peut arriver un jour ou l’autre. Déjà le soin des orphelins me crée quelques<br />

relations. C’est dans le loisir d’une pédestre excursion à cinq lieues d’Arras, pour visiter quelques-uns de nos<br />

enfants, que je vous trace ces lignes. Mon hôte est le président de la petite conférence <strong>du</strong> pays, médecin chrétien<br />

à qui nous avons donné pour commis un de nos meilleurs jeunes gens.<br />

Pauvre Société de S. Vincent de Paul, ou plutôt pauvre Gouvernement qui s’amuse à la persécuter!<br />

On ne sait en vérité pour lequel des deux on doit le plus prier. Notre chère Société se trempera, je l’espère, plus<br />

vigoureusement par les épreuves; elle semblait les ignorer jusqu’à ce jour. Cependant il est toujours des hommes<br />

que les épreuves effrayent et font reculer, qui encore écoutent trop le premier mouvement d’une juste<br />

indignation et, pour protester, précipitent le dénouement que l’ennemi, malgré son désir, hésiterait à procurer.<br />

Ainsi, à Paris, le coup qui frappe le Conseil général, tête de la Société, a réveillé le zèle des Conférences et<br />

resserré les liens qui unissent les membres entre eux. Dans le Midi, au contraire, des Conférences se seraient<br />

dissoutes plutôt que de se courber devant l’exigence, ridicule, il est vrai, mais, jusqu’à plus ample expérience,<br />

inoffensive de l’autorisation.<br />

Prions donc, prions surtout Marie conçue sans péché, patronne de la Société de S. Vincent de Paul.<br />

L’Immaculée Conception est aussi la fête de notre orphelinat d’Arras. Vous recevrez cette lettre au moins<br />

pendant l’octave de cette belle fête.<br />

Je demande à Maria et à vous une communion, en sus de celle <strong>du</strong> jour même de la fête, pour nos chers<br />

enfants et pour un mariage auquel je m’intéresse vivement. C’est le premier dont j’aurai à m’occuper à Arras.<br />

Pauvres gens! leur position est bien embarrassée, et pourtant bien digne d’intérêt! Un orphelin qui<br />

voit sa belle-sœur dans l’abandon avec deux enfants et qui ne trouve d’autre ressource que de la prendre avec<br />

lui. Il y a maintenant deux enfants de plus, et de là une grande difficulté pour obtenir la dispense civile. Ces<br />

pauvres petits sont si bien élevés; il faut absolument leur faire une position; les parents seraient si chrétiens sans<br />

cette entrave de leur état irrégulier! il faut absolument la régulariser. Peut-être il faudra recourir à une séparation<br />

de quelques mois. Cette séparation accroîtra la misère déjà grande par ces temps si <strong>du</strong>rs.<br />

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