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Lettres du P. Henri Planchat

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N. B.: cette réponse a été travaillée de concert avec M. Le Prevost; une partie écrite par M. <strong>Planchat</strong> a été<br />

déconseillée par le Père Le Prevost et substituée.<br />

Ci-dessous :brouillon de réponse proposé par le P. <strong>Planchat</strong>, suivi de la lettre définitive, dont l’in-<br />

tro<strong>du</strong>ction et les derniers paragraphes sont de M. Le Prevost (en caractères italiques).<br />

Monsieur et cher Confrère,<br />

10 janvier1865<br />

mardi dans l’octave de l’Epiphanie<br />

M. Decaux, dans sa lettre <strong>du</strong> 7 janvier 1865, me reproche trois choses: l° Les variations de l'heure de<br />

la messe de communion à Ste-Anne. 2° La fausse idée que deux avis donnés par moi à la chapelle ont pu faire<br />

prendre aux enfants sur la position à Ste-Anne de M. De Coulonges, Président de l'Œuvre. 3° Les idées<br />

contraires aux idées de M. Decaux que j'aurais exprimées sur le gouvernement et sur les traditions <strong>du</strong> patronage<br />

dans une conversation intime avec M. De Coulonges.<br />

Quant au peu de fixité de l'heure de la messe de communion, j’en ai moi-même senti l'inconvénient et<br />

sans connaître l'observation de M. Decaux dont je n'avais pas encore reçu la lettre, j'ai repris dimanche dernier<br />

l'heure réglementaire et annoncé qu'elle serait désormais rigoureuse.<br />

Il est, toutefois, à propos d'expliquer les variations reprochées. Un grand nombre de confessions<br />

surviennent au moment même de la messe. Les distances et les mauvais chemins expliquent assez que peu<br />

d'enfants et de jeunes gens puissent venir le soir, où d'ailleurs les cours des écoles les retiennent souvent. Or le<br />

lever matinal eut été bien héroïque le dimanche par les temps que nous venons de traverser.<br />

2° Penser que j'aie voulu par des avis donnés à la chapelle amoindrir l'influence légitime de M. De<br />

Coulonges sur les enfants, c'est se méprendre sur mes intentions. Sans précédent aucun à Ste-Anne, M. De<br />

Coulonges y apparaît tout à coup comme Président; lui concilier, en le faisant connaître, la bienveillance et<br />

l'affection des enfants, me paraissant un charitable office. J'ai présenté son arrivée comme un bienfait <strong>du</strong> ciel<br />

dans une œuvre où un aide puissant nous était si nécessaire. Voilà le texte même de mes paroles, soit à<br />

l'installation de M. De Coulonges, soit aux souhaits de bonne année, résumés comme la bienvenue dans une<br />

prière au pied de l'autel. Pouvais-je en ces deux occasions ne point parler de M. Moutier? Il est de mon devoir de<br />

cultiver dans le cœur des jeunes gens le sentiment de la reconnaissance. Leur dire qu'ils devaient prier pour M.<br />

Moutier comme ayant été, comme étant l'âme de l'œuvre, c'était répéter les paroles mêmes de M. Baudon dans sa<br />

réception <strong>du</strong> 31 décembre 1863: "Ste-Anne était morte; elle est ressuscitée”.<br />

3° J'aurais exprimé dans une conversation intime avec M. De Coulonges des idées contraires aux avis<br />

et anciens principes de gouvernement dans le patronage, et j'aurais, dans cet exposé laissé échapper des termes<br />

peu obligeants pour M. Decaux. Averti le jour même, par une voie sûre, des inquiétudes et préoccupations de M.<br />

Decaux, il était naturel que je cherchasse le reflet de sa pensée dans celle de M. De Coulonges. Me préoccuper<br />

de la stabilité <strong>du</strong> bon ordre établi par M. Moutier à la grande joie de M. Decaux, qui avait vu, non sans quelque<br />

reconnaissance, M. Moutier compromettre sa santé pour obtenir ce résultat, me préoccuper de cet avenir, ce<br />

n'était pas envahir un domaine étranger ; car, M. l'abbé Gœury est là pour le dire, sans ordre et discipline<br />

véritable dans un patronage, un aumônier sérieux y devient un meuble inutile.<br />

M. de Coulonges aspire à des améliorations et à des réformes, je ne pouvais l'ignorer; or il m'était<br />

permis avec ma vieille expérience de lui observer qu'il ne s'agissait point d'autre chose que de fortifier à Ste-<br />

Anne l'organisation actuelle. Je ne puis convenir que Ste-Anne ou tout autre patronage soit un champ<br />

d'application pour des théories d'économie politique; le mot de M. De Coulonges est textuel.<br />

Cela posé, je ne pouvais mettre en question la présidence par M. De Coulonges <strong>du</strong> Conseil<br />

hebdomadaire de Ste-Anne; mieux qu'un autre, je connais les réserves faites par notre Communauté pour les<br />

deux maisons où son influence a incontestablement le plus de droit à être respectée. Je n’ignore pas que les dites<br />

réserves ne s'étendent ni à St-Charles ni à Ste-Anne. J'ai exprimé quelque étonnement de ce que le manifeste lu<br />

en assemblée générale avait été la seule réponse aux observations que notre Supérieur faisait au moment même<br />

sur le point en litige. Je ne l'ai pas fait d'une manière plus vive que les Confrères de Nazareth et ceux de Ste-<br />

Anne, communiquant leur impression à M. Maignen et à M. Moutier.<br />

Tous avaient trouvé l° que le Conseil [...] avant les vacances, avait laissé la question entièrement<br />

indécise. 2° que la discussion <strong>du</strong> conseil de rentrée avait été vraiment fâcheuse, à la faire regretter par l'immense<br />

majorité des Confrères travaillant anciennement et activement dans les patronages dont la Communauté porte le<br />

poids quotidien. En ce sens j'ai pu dire que le rapport me paraissait une sorte de coup d'état. Jamais je ne me<br />

serais permis de qualifier de révolutionnaire M. le Président général <strong>du</strong> Patronage (Decaux).<br />

l'abbé <strong>Planchat</strong>, prêtre<br />

140<br />

Monsieur de Coulonges,

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