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Lettres du P. Henri Planchat

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empressement. J’ai de suite ouvert le volume d’<strong>Henri</strong> Conscience que je me suis mis à relire, la Guerre des<br />

Paysans.<br />

Je regrette que M. Derny qui n’avait pu écrire, ne t’ait donné des nouvelles ni <strong>du</strong> Patronage ni <strong>du</strong><br />

catéchisme. Merci, merci <strong>du</strong> petit mot sur la maison de Vaugirard. Je n’ai encore eu de là ni lettre ni<br />

visite; cela me contriste un peu. Continuez vos démarches de tous les côtés possibles et le plus activement<br />

possible.<br />

Je demande au Bon Dieu par Marie la paix et j’espère ne la point perdre. Mais si je puis tout remettre<br />

aux mains de la bonne Providence, je ne puis tout oublier. Dès lors action des souvenirs d’un côté, vie<br />

antipathique à mon tempérament de l’autre, tout cela nécessairement agit sur les nerfs. Les nerfs se fatiguent<br />

petit à petit; quand ils sont tout à fait agacés, quelle difficulté pour les remettre! De plus j’ai beau m’ingénier de<br />

mille façons, avec une énergie que la tristesse nerveuse tend à diminuer, je n’arrive point à parer à un<br />

dérangement habituel des entrailles. Ici encore pas de remède. C’est beaucoup si les sollicitudes touchantes de<br />

Charonne peuvent me procurer une fois par jour quelque chose de chaud. Je ne m‘amuserai point à me faire<br />

porter malade pour ce dérangement d’entrailles; il tient exclusivement aux nécessités <strong>du</strong> régime cellulaire. Mais<br />

quand une fois ce dérangement, même modéré, s’invétère, il est difficile ensuite d’y remédier. Je l’ai vu par<br />

l’expérience <strong>du</strong> Siège. Voilà la vérité toute simple sur ma santé. Ce n’est pas <strong>du</strong> saillant, mais au point de vue de<br />

la libération, ce n’est pas sans importance.<br />

Adieu, cher Eugène, mille choses à tous; je prie pour tous. Je suis depuis fort longtemps sans nouvelle<br />

de Provins; si tu en avais, tu me ferais grand plaisir de me les transmettre.<br />

Adieu, cher frère, je t’embrasse de cœur, ainsi que Marie[Pauline].<br />

Ton frère affectionné,<br />

l’abbé <strong>Planchat</strong>, prêtre<br />

Je n’ai encore eu depuis mon séjour ici que deux nuits vraiment bonnes.<br />

355 - à ses collaborateurs<br />

Emotion à la lecture de votre billet <strong>du</strong> 6 mai dernier -- priez pour ma libération -- sacrifice de mon absence à la<br />

Cérémonie -- si Dieu le veut j’y serai -- à quand la Confirmation et par quel évêque?<br />

Mazas, 8 mai 1871<br />

C’est les larmes aux yeux que j’ai lu hier votre billet de samedi. Je venais de lire les premières Vêpres<br />

de l’apparition de saint Michel. Je me suis senti tout de suite l’inspiration de mettre la première communion, et<br />

chacun de ceux que vous préparez si courageusement à la faire, sous la protection <strong>du</strong> chef de tous les anges et de<br />

leur bon ange à chacun. J’aimerais que d’ici à la première communion, à chaque catéchisme, on dise un Je vous<br />

salue, Marie avec les invocations: saint Michel, p. p. n. -- saints Anges gardiens, p.p.n. -- en union avec la<br />

neuvaine que j’ai commencée hier pour la première Communion de l’Ascension. Peut-être après le dîner, devant<br />

la sainte Vierge de notre mois de Marie, vous pourriez chaque jour dire la même prière.<br />

Si là et au Catéchisme on avait une intention pour ma délivrance, ce serait bien charitable. J’ai fait<br />

d’avance hier, entre les mains de la très sainte Vierge, le sacrifice de ma présence à la première communion, si<br />

ce sacrifice peut être utile à la préparation de nos chers enfants et de leurs parents. -- Si le bon Dieu voyait, lui,<br />

quelque utilité à ma présence à Ste-Anne, en ce beau jour, il saurait bien la procurer en échange de vos prières.<br />

Je vous avoue que je l’en remercierais <strong>du</strong> fond de l’âme et oublierais en ce moment toutes les peines <strong>du</strong> passé,<br />

toutes les préoccupations de l’avenir...<br />

Comment ferez-vous pour la Confirmation? Mgr Buquet, s’il est à Paris, doit avoir fort à faire. Le<br />

plus simple serait, peut-être, de vous proposer celle de la paroisse. L’absence des pensions doit y laisser de la<br />

place. A défaut de Charonne, on vous recevrait là où se ferait une Confirmation, dans les jours qui suivront<br />

l’Ascension. Il y a si peu d’ouvrage que les apprentis non confirmés seraient presqu’aussi libres pour<br />

accompagner les premiers communiants que le dimanche, en d’autres temps.<br />

Merci au bon Père Lantiez pour son cordial concours. Quant à vous, je ne vous remercie pas, j’en<br />

aurais trop à vous dire, mais je prie double pour vous, sans oublier... etc...<br />

l’abbé <strong>Planchat</strong>, prêtre<br />

356 - à Jules Dumont<br />

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