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Lettres du P. Henri Planchat

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dévore, par une suppuration continuelle, toute la substance de l’enfant. “Nul de mes malades n’a une fièvre<br />

pareille”, disait, il y a quatorze jours, le médecin.<br />

A ce récit, je me hâtai, j’achevai rapidement la préparation commencée et, en sortant de chez<br />

<strong>Henri</strong>ette, N. S. entra chez Louis. Plus naïvement encore et plus amoureusement qu’<strong>Henri</strong>ette, j’entendis Louis<br />

me dire et me répéter: “Comme je suis content de recevoir le bon Dieu!” Quand je revins le dimanche soir: “ Si<br />

vous saviez, me dit sa mère, comme Louis m’a dit qu’il était content; que c’était beau; qu’il voudrait bien<br />

recommencer. --- “Volontiers, cher enfant”; un peu plus tard: “Qu’avez-vous devant votre lit? --- Le portrait de<br />

ma première communion”. Louis, attaché dès onze ans à la con<strong>du</strong>ite de la fatale machine, n’avait été que<br />

quelques mois à l’école des bons Frères de la rue St-Bernard.<br />

Cependant, le matin à son départ pour l’ouvrage, et le soir, à son retour, il trouvait toujours moyen de<br />

passer devant Ste-Marguerite et d’y faire sa petite prière. Si, attardé, il trouvait l’église fermée, il pleurait<br />

jusqu’à la maison. C’est ce que me racontait, ces jours-ci, son frère aîné. Lundi dernier, les 10 jours accomplis,<br />

il a renouvelé sa Première Communion. Mais il va bien mal. Je vais peut-être le trouver mort tout à l’heure.<br />

Priez pour lui et pour <strong>Henri</strong>ette.<br />

l’Abbé <strong>Planchat</strong>, prêtre,<br />

Si vous pouviez faire copier ce griffonnage et l’envoyer de ma part à M. Abel, Directeur <strong>du</strong> patronage<br />

S. Jean, passage Landrieu, au Gros-Caillou, pour le remettre après l’avoir lu, s’il veut, à M. l’Abbé Chanteaud,<br />

son aumônier, rédacteur des annales de la Première Communion.<br />

196 - à une bienfaitrice<br />

Difficile de faire la procession <strong>du</strong> T. SS. Sacrement, à cause des frais. -- Déjà je ne puis payer le pain que la<br />

Communauté mange ici 4 jours/semaine. -- Pourriez-vous m’aider un peu; je prierai à toutes vos intentions.<br />

Madame,<br />

Vaugirard, 31 ème jour <strong>du</strong> mois de Marie 1864<br />

Je me rappelle avec une profonde édification ces paroles d’un billet que vous m’envoyiez, avec une<br />

aumône pour Arras où j’allais en mission d’orphelins, vers la fin <strong>du</strong> mois de Marie 1863: “Je ne puis vous<br />

refuser ce que vous me demandez au nom de la T. S. Vierge”. Aujourd’hui, c’est un hommage plus direct encore<br />

à N. S. que je viens vous demander comme couronnement <strong>du</strong> mois de Marie.<br />

Le cœur bien gros, sans doute, mais enfin pour ne pas tenter la Providence, j’avais renoncé pour cette<br />

première année à Ste-Anne à la Procession si touchante <strong>du</strong> T. S. Sacrement, qui se fait généralement dans nos<br />

maisons de patronage. Impossible en effet de me procurer sans une dépense au--dessus de nos forces, le dais le<br />

plus modeste.<br />

Mon excellent confrère <strong>du</strong> Patronage St-Charles, 12, rue de Bossuet, (où je prêchai, vous le savez, la<br />

retraite pascale de 1863) vint ces jours-ci m’offrir son dais et sa troupe angélique. Je résolus alors de<br />

m’abandonner à Dieu pour le reste de la dépense. Votre nom m’était venu à l’esprit. Ce n’est pas que je prétende<br />

que vous puissiez me procurer absolument toute la somme. N. S. est l’hôte quotidien de votre âme; à lui seul de<br />

vous inspirer ce qu’il lui plaira. Je dois seulement vous le dire en toute simplicité: j’en étais, il y a huit jours,<br />

ré<strong>du</strong>it à devoir près de deux cents francs pour le pain que le bon frère Directeur <strong>du</strong> patronage Ste-Anne et moi,<br />

l’aumônier de ce patronage, mangeons pendant les quatre journées de notre séjour hebdomadaire à Ste-Anne.<br />

Un suprême effort fait auprès de Mgr Buquet et de quelques autres amis, les derniers peut-être que je n’eusse<br />

pas épuisés, m’a remis juste au pair. Où trouverai-je les 50 à 60f. minimum de la dépense à faire pour le<br />

luminaire et pour les reposoirs de dimanche? Déjà je dois 10f. de cire pour la petite adoration de dimanche<br />

dernier.<br />

Enfants, public presque insignifiant, qui se compose de leurs pauvres parents, tous ont fait plus que<br />

force en m’aidant à installer pour le mois de Marie, dans notre chapelle, une statue convenable de Marie et en<br />

l’entretenant de lumière et de fleurs.<br />

Nous avons prié de notre mieux pour nos bienfaiteurs pendant le mois de Marie et aux fêtes de la<br />

Pentecôte. Si j’ai dimanche le bonheur de tenir 3/4 d’heure N. S. entre mes mains pour notre procession, je lui<br />

recommanderai mille et mille fois, et le cher petit Léonce et votre vénérable défunte et surtout les deux<br />

conversions que vous m’avez vous-même recommandées tant de fois.<br />

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