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NDZEU NYONG<br />
L'origine de la mort fait apparaitre encore un personnage divin : Ndzeu<br />
Nyong. C'est lui qui confirme la malediction du crapaud <strong>et</strong> c'est B lui que les<br />
deux frkres font la declaration prom6th6enne finale par laquelle ils l'associent<br />
directement aux rites de deuil.<br />
Alors que le vieux Sho vivait sur terre, Kdzeu Nyong habite le ciel. Pour<br />
certains informateurs il ne pourrait pas rdsider sur terre, la terre ne le contien-<br />
drait pas. I1 ne peut vivre que dans le ciel qui est plus vaste. C'est u11 grand genie<br />
du ciel, pour certains le plus grand. Ouand l'ame du mort suit le chemin qui le<br />
mhne B ses ancGtres elle doit passer devant Ndzeu Kyong, car c'est lui qui garde<br />
la porte du ciel. G. Mordchand a remarque que dans le dictionnaire hmong-<br />
chinois, Hntongb-Shuad Janming Cidian, Ndzeu Nyong <strong>et</strong>ait traduit par : (( roi<br />
dcs enfers, roi du ciel ; 6quivalent du roi des enfers bouddhiques Plus prkcis6<br />
ment le dictionnaire donne : (( 1-u Houang, Yen ITang )). Le premier est le fameux<br />
Auguste de Jade, importante divinite du panthkon taoiste, le second ii'est autre<br />
que Yama, prince des Enfers du monde indo-iranien, adopt6 par les Chinois<br />
sous I'influence du bouddhisme. L'un <strong>et</strong> I'autre occupent d'importantes fonctions<br />
dans les Enfers chinois. Une contamination de 1'Au-delB chez les Hmong par les<br />
Enfers chinois n'est pas impossible, ne serait-ce que par le biais du chamanisme<br />
hmong, largement impregnd de pratiques taoistes. Ainsi les chamanes qui, par<br />
leur profession, sont amen& i visiter 1'Au-deli disent qu'une fois pass6 Xdzeu<br />
Nyong, on monte jusqu'au (( Grand Palais de Nyaeu Vang n, Nyawj Vnab tuatn<br />
teem (chin. : Yu Houang ta tien2), <strong>et</strong> ils ajoutent :<br />
(( Si un homme en a tud un autre sans avoir rien B lui reprocher, sim-<br />
plement pour lui voler son argent ou lui prendre sa femme, il est jug6<br />
par Nyaeu Vang [on dit encore Nyou Vang]. Ndzeu Nyong n'est que celui<br />
qui tient les registres. Ceux qui meurent de mort naturelle, c'est que leur<br />
permis [de s6jour sur la terre] est expir6. Mais si quelqu'un se fait tuer<br />
avant terme, son %me monte chez Kdzeu Nyong. Ndzeu Nyong lui dit :<br />
' Ah $a ! mais je n'ai pas raccourci ton visa ! I1 te reste encore du temps<br />
B prendre. Que viens-tu faire ici ? ' LJ%me du d6funt lui rdpond : ' Ce<br />
n'est pas que j'ai voulu venir, c'est qu'untel m'a tuC ! ' Alors il continue<br />
son chemin jusqu'au Grand Palais de Nyaeu Vang. Nyaeu Vang lui dit :<br />
' S'il en est ainsi, reste ici ! Je vais envoyer quelqu'un le chercher <strong>et</strong> nous<br />
I. MOR~CHAND,<br />
art. cit. : 162.<br />
2. Quand les Hmong utilisent c<strong>et</strong>te expression ils ne peuvent la dCcomposer <strong>et</strong> l'emploient<br />
cornnle si r Grand Palais )I faisait partie du nom du Gknie. Ceci tend B montrer un emprunt<br />
chinois dCjB ancien <strong>et</strong> oublik.