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102 INITIATION DU MORT<br />
dans les Enfers chinois : 18, on lui impose comme Cpreuve suprCme de passer<br />
par deux portes de pierre en forme de dragon <strong>et</strong> de tigre oh sont frappdes impi-<br />
toyablement les 2mes coupables qui seraient parvenues a Cchapper i la sagacitC<br />
des tribunaux de 1'Enfer. Dans le Kr'oua Ke', l'Cpreuve est surmontke en j<strong>et</strong>ant<br />
des Ccheveaux de chanvre, remis par l'initiateur, dans les gueules bCantes.<br />
. celle de la montagne oh on Cpluche les oignons :<br />
Les autres peztvent e'plucher les autrcs ipluchent soixante hottes<br />
Mais toi tu ne peux e'plucher que trois oignons ...<br />
Le Kr'oua Ke' de Kr'oua Jea donne c<strong>et</strong>te variante :<br />
Tu montes <strong>et</strong> tu arrives au Jils de Ndzeu Nyong qui iplziche de l'ail<br />
Tu lui diras que sur terre tu as planti de l'ait <strong>et</strong> rbcolti des oigno~zs<br />
Tu as planti mais tu ne peztx iplucher<br />
Ta main est en sang ...<br />
Sur ce point la version de Nts'ong Neng est plus claire<br />
Alors tzb mentiras disant que ce doigt saigfze ripal-tdant le sang fiartoztt<br />
Que tzb ne peux pas e'plucher [ .I<br />
Tu montreras ce doigt h Ndzeu Shi Nyong <strong>et</strong> Ndzeu Shi Nyong<br />
Te laissera aller vers tes Ancttres ...<br />
Dans les deux cas, pour authentifier son mensonge, on noue un chiffon rouge au<br />
majeur droit du mort. Quant i c<strong>et</strong>te montagne oh on kpluche les oignons, les<br />
chamanes connaissent bien un jardin d'ail <strong>et</strong> d'oignon, gardC par la vieille Kr'C<br />
(Puj Qhe), oh ils r<strong>et</strong>rouvent parfois les 2mes 4gar6es. Et il semblerait qu'il existe<br />
un rapport entre Ndzeu Nyong, l'ail <strong>et</strong> l'oignon. Jlalheureusement je n'ai pas<br />
d'information plus prCcise B ce suj<strong>et</strong>.<br />
Comme on a pu le constater jusqu'ici, c<strong>et</strong> Au-deli des Hmong est pCnCtr6<br />
de toutes parts par des notions chinoises ; on le r<strong>et</strong>rouve soit dans une formula-<br />
tion naive, soit & l'Ctat archalque, les Kr'ozta Ki hmong ayant pr6cxistC de loin,<br />
sans doute, i la naissance de la civilisation chinoise. Selon les chanteurs, lcs<br />
emprunts sont plus ou moins nombreux, plus ou moins fidklcs. La trame, quant<br />
i elle, est sans doute d'une v6nQable antiquite qui se trahit par endroits par des<br />
images natives comme (( le grand tamis du ciel )) qui s6pare les deux mondes<br />
ou bien celle de 1' inconnu aux grandes oreilles )). Et on pourrait multiplier les<br />
exemples. Les emptunts chinois, qui 116maillent sans la deparer, n'y sont quc<br />
des fossiles en surimpression, apportds au hasard des contacts historiques.